Partage

Alors que le cap des 1 000 morts d’Ebola a été dépassé en Afrique de l’Ouest, selon l’OMS, plusieurs pays africains ont décidé de renforcer leurs mesures pour se prémunir de la propagation du virus. C’est aussi le cas de l’Inde, dont plusieurs dizaines de milliers de ressortissants résident dans les pays touchés par l’épidémie.

Le Burkina Faso instaure des contrôles dans ses aéroports
Face à la menace que représente la maladie à virus Ebola, les autorités sanitaires du Burkina Faso ont renforcé les mesures de prévention et de riposte contre cette maladie. Désormais, tous les passagers débarquant aux aéroports de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso verront systématiquement leur température relevée. Lené Sebgo, ministre burkinabè de la Santé explique :

« Nous ne filtrons pas les entrées. Nous avons essayé de renforcer le contrôle sanitaire à l’aéroport, d’abord en faisant en sorte de pouvoir prendre à l’aide de thermomètres laser les températures de tous les passagers qui viennent de la sous-région, je le précise, pour voir s’ils ont une température normale. Dans le cas contraire, de les interroger pour savoir d’où ils viennent et avoir toutes les informations à partir d’une fiche de renseignements afin de pouvoir les suivre.

La deuxième chose qu’on a faite, c’est le renforcement de l’hygiène à l’aéroport, en faisant en sorte que tous les passagers qui arrivent puissent se nettoyer les mains avec un gel antiseptique. »

Toutes les personnes qui auront une température supérieure à la normale seront soumises à des analyses médicales approfondies. Il est également prévu la mise en place d’une liste permanente des passagers en provenance des pays où l’épidémie sévit.

La Guinée-Bissau lance un programme de prévention
Officiellement, aucun cas d’Ebola n’a été enregistré en Guinée-Bissau. Toutefois, à titre préventif, un dispositif de contrôle et des salles d’isolement ont été aménagés au niveau des postes de santé situées dans les zones frontalières avec la Guinée. Les radios locales ont été mises à contribution pour un programme de sensibilisation.

Il subsiste néanmoins certaines faiblesses affectant l’offre de soin, tels que l’inaccessibilité géographique de ces centres de santé, la vétusté des infrastructures et ma défaillance des systèmes logistiques. Des défis que le gouvernement tente de relever. Mais compte tenu de la fragilité et la faiblesse de ses ressources, l’État a lancé un appel à ses partenaires pour les combler. Le coût total est estimé à 800 000 dollars. Ce budget voté à l’issu d’un conseil des ministres la semaine dernière nécessite notamment l’apport de l’Unicef et de l’OMS.

En Inde, ouverture d’une ligne d’appel nationale
Un voyageur qui a atterri le 20 juillet dernier à New Delhi a été suspecté d’avoir contracté le virus Ebola. Les tests se sont ensuite révélés négatifs, mais comme la maladie peut se déclarer jusqu’à trois semaines après la transmission, les autorités suivent l’état de santé de cette personne et de ses proches de près.

Par mesure de prévention, une ligne d’appel nationale ouverte 24 heures sur 24 a commencé à fonctionner ce samedi. Les hôpitaux de New Delhi et Bombay, entre autres, ont stationné des ambulances aux aéroports et réservé des lits pour des patients potentiellement infectés qui arriveraient de l’étranger. Près de 45 000 Indiens résident dans les pays africains où le virus s’est déjà déclaré. Ils sont ainsi 300 d’entre eux à être engagés au Liberia dans la force de l’ONU pour la protection de la paix.

À noter aussi que le Tchad suspend jusqu’à nouvel ordre ses vols en provenance du Nigeria, tandis que les autorités nigérianes ont décrété hier l’état d’alerte. Au moins 13 cas confirmés ont été enregistrés dans ce pays en moins de trois semaines, selon l’OMS. La Sierra Leone, l’un des quatre pays ouest-africains touchés par l’épidémie, a décidé de son côté de mobiliser 1 500 policiers et militaires. La moitié sera déployée dans deux villes de l’est du pays, placées en quarantaine depuis le début du mois. La Zambie a quant à elle interdit à tout ressortissant d’un pays ouest-africain frappé par la maladie d’entrer sur son territoire.

La Guinée fait marche arrière
La Guinée, qui avait annoncé samedi après-midi la fermeture de ses frontières terrestres avec le Liberia et la Sierra Leone, est revenue sur sa déclaration dans la soirée.

Le porte-parole du gouvernement et le ministre de la Coopération internationale précisent : « Il ne s’agit pas d’une fermeture des frontières entre la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, mais plutôt de mesures contraignantes visant à mieux contrôler les mouvements transfrontaliers ».

« Si on dit que les frontières sont fermées, déclare notamment le ministre de la Coopération internationale, les mouvements de personnes vont se faire clandestinement à travers les villages ou par les maquis ». « Les voyageurs risquent dans ces conditions d’éviter les points de passage officiels et connus pour se rabattre dans les forêts primaires, ce qu’il faut surtout éviter », explique le gouvernement dans cette nouvelle version.

La Guinée est aujourd’hui le seul pays touché par Ebola à n’avoir pas déclaré l’état d’urgence sanitaire. 495 cas de personnes touchées par le virus Ebola ont été recensés dans le pays, dont 367 mortels, indique le gouvernement guinéen qui a précisé que 94 personnes admises dans les centres anti-Ebola à travers le pays en sont sorties guéries.