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Au Kenya, seulement 1% des dépenses publiques peuvent être légalement justifiées. C’est ce qui ressort d’un rapport de l’auditeur général du Kenya, Edward Ouko, qui renvoie une image déconcertante sur le problème de corruption auquel le pays est confronté.

Lors de sa récente visite au Kenya, le président américain Barack Obama avait déjà dénoncé les dangers de la corruption à grande échelle. L’auditeur général Edward Ouko observe que seulement 1,2% des 16 milliards de dépenses gouvernementales de l’an dernier ont été dépensés légalement et efficacement. Il a ajouté qu’en revanche, au moins 60% des dépenses posent question. En particulier, Ouko dit ne pouvoir faire aucune déclaration sur un solde total de plus de 4,43 milliards de dollars, pour lesquels aucun justificatif des dépenses n’a été retrouvé.

Dans le rapport, il est question de vols, d’incompétence, de gaspillage, d’erreurs et de corruption à grande échelle. Cinq ministères ont été accusés d’avoir fait des déclarations incomplètes ou fausses. Dix-sept départements auraient omis de déposer les documents nécessaires pour la justification de dépenses allant jusqu’à 659 million de livres au total.

Barack Obama

Lors de sa visite dans le pays, le président américain Barack Obama avait souligné que la corruption endémique était le principal obstacle à la croissance du Kenya. “Au Kenya, la corruption est trop souvent tolérée car c’est ainsi que les choses ont toujours été faites”, a dit Obama, dont le père est d’origine kenyane. “Nombreux sont ceux qui perçoivent la corruption comme un état de fait normal.”

Le président kenyan, Uhuru Kenyatta, avait annoncé lors de sa prise de fonction il y a deux ans qu’il lutterait de main ferme contre la corruption. Or, les critiques du président disent que trop peu d’efforts ont été faits pour lutter contre ce fléau. Au mois de mars de cette année, quatre ministres kenyans soupçonnés de corruption ont été démis de leur fonction.