Elections 2020 : Interdit de téléphoner ou de prendre des photos dans les bureaux de vote pour les observateurs
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A l’issue, d’une rencontre tenue ce lundi 18 mai 2020 avec les observateurs locaux et internationaux, la Commission électorale nationale indépendante, Ceni a annoncé des mesures à observer le jour du scrutin.

Et parmi celles-ci, il y a une nouveauté : il n’est pas permis aux mandataires et aux observateurs d’utiliser leurs téléphones ni de prendre des photos à l’intérieur des bureaux de vote.

Les observateurs présents ont voulu savoir les raisons de cette interdiction, ils ont même suggéré de laisser leurs smartphones en mode silencieux mais le président de la Ceni a répondu par la négative.

Comme explications, la Ceni avance que les photos prises à l’intérieur des bureaux de vote peuvent être relayées et utilisées par des gens mal intentionnés. « Cela peut causer des troubles voire une insurrection », a averti Pierre-Claver Kazihise, président de cet organe.

«Mais si quelqu’un veut utiliser son smartphone, il peut sortir du bureau de vote et passer son appel, après il faut l’éteindre puis rejoindre les autres observateurs », a-t-il fait savoir.

«La Ceni et ses démembrements se reversent le droit de retirer l’accréditation à toute organisation qui ne respectera pas le contexte électoral », a-t-il mis en garde.

La Ceni a annoncé qu’il y a 53 observateurs étrangers issus de 9 organisations diplomatiques accréditées au Burundi. Ils résident tous au pays et proviennent des ambassades de Chine, de Russie, de l’Union africaine, du Kenya, de la République démocratique du Congo, d’Egypte, du Nigéria, de l’Afrique du Sud et de la Tanzanie.

Sans carte d’électeur, la carte d’identité suffit pour voter
Le président de la Ceni s’est également exprimé sur le cas de personnes n’ayant pas pu retirer leurs nouvelle cartes d’électeurs. Selon Pierre-Claver Kazihise, le mieux était que chacun vienne lui-même voter. « Mais s’il s’avère impossible, il y a droit de procuration à condition que le mandant et le mandataire soient sur la même liste d’électeurs».

Cependant, il a précisé que seuls les malades, les femmes qui viennent d’accoucher ou qui sont sur le point d’accoucher, les personnes vivant avec handicap et ceux qui sont en mission de travail, sont les seuls à donner leurs procurations. D’après lui, le mandataire devra présenter la carte d’identité et la carte d’électeur de son mandant ainsi qu’une pièce justifiant son empêchement.

À ceux qui n’ont pas pu retirer leurs cartes d’électeurs, mais qui figurent sur les listes d’électeurs, le président de la Ceni a indiqué que ces derniers pourront utiliser leurs cartes d’identité pour voter. « Mais la personne qui n’aura pas ni de carte d’identité, ni de carte d’électeur, ne sera pas autorisée à voter ».

Le président de la Ceni a tenu à rappeler que toute personne votera là où elle s’est fait enrôler à l’exception des agents de la Ceni, les mandataires des partis politiques, des observateurs locaux, les forces de l’ordre, la garde des dignitaires ainsi que les journalistes. Et de préciser que ces derniers n’ont pas droit de donner des procurations.

Au moment où certains partis politiques demandent à leurs militants de suivre de près le déroulement du scrutin du début à la fin, le président de la Ceni a annoncé que les rassemblements autour des bureaux de vote sont interdits. Il a fait savoir que quiconque violera le règlement sera sanctionné avec une servitude pénale de 3 mois à 2 ans et une amende variant entre 400 mille et 800 mille francs burundais.

Par Mariette Rigumye (Iwacu)