Le syndrome de Guillain-Barré comme effet secondaire “très rare” du vaccin AstraZeneca

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Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est en colère avec les pays riches qui souhaitent administrer une troisième dose de vaccin contre le coronavirus à leur population. Mercredi à Genève, Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé à un moratoire jusqu’à fin décembre.

“Nous ne voulons plus de promesses, nous voulons des vaccins”, a-t-il affirmé à la presse. Moins de 15% du milliard de doses promises par les pays du G7 ont été distribuées. M. Tedros dénonce les “excuses” des entreprises pharmaceutiques et des gouvernements qui ont empêché d’accélérer l’immunisation des populations des pays pauvres.

Après avoir demandé un moratoire sur les troisièmes doses jusqu’à fin septembre, il étend désormais cet appel jusqu’à fin décembre, en dehors des personnes immuno-compromises. La situation n’a pas vraiment changé, a-t-il aussi déploré, alors que seule une partie peu élevée des habitants des pays pauvres a été immunisée.

  1. Tedros a participé le week-end dernier à la réunion des ministres de la santé du G20, et a multiplié les bilatérales à cette occasion.

La déclaration finale et ces discussions “réaffirment” l’engagement de ces États à s’aligner sur l’objectif de l’OMS de vacciner 40% de la population de tous les pays d’ici fin décembre.

“Cette fois-ci”, M. Tedros espère qu’”il y aura des actions”. Il est encore “consterné” par les déclarations faites mardi à Genève par le directeur de la faîtière internationale des entreprises pharmaceutiques (IFPMA), le Bâlois Thomas Cuéni. Celui-ci avait affirmé que les pays du G7 avaient désormais suffisamment de doses pour les partager avec les pays pauvres.

Ces États “avaient depuis longtemps les capacités” de le faire s’ils avaient démarré leurs dons après avoir immunisé leurs groupes les plus exposés et les plus vulnérables, affirme M. Tedros.

Le syndrome de Guillain-Barré comme effet secondaire “très rare” du vaccin AstraZeneca

L’Agence européenne du médicament (EMA) a répertorié mercredi le syndrome de Guillain-Barré, une rare atteinte neurologique, comme effet secondaire “très rare” du vaccin contre le Covid-19 d’AstraZeneca.

Selon l’EMA, 833 cas du syndrome neurologique ont été signalés dans le monde à la date du 31 juillet, alors que plus de 592 millions de doses du sérum Vaxzevria, du laboratoire AstraZeneca, ont été administrées dans le monde à la date du 25 juillet. 

“Le Comité d’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance de l’EMA (PRAC) a conclu qu’une relation causale entre Vaxzevria et le syndrome de Guillain-Barré est considérée au moins comme une possibilité raisonnable”, a déclaré le régulateur européen dans un communiqué.

“Très rare”

“Le syndrome de Guillain-Barré devrait donc être ajouté aux informations sur le produit en tant qu’effet secondaire de Vaxzevria”, a précisé l’agence, dont le siège est situé à Amsterdam. La catégorie de fréquence attribuée est “très rare”, c’est-à-dire survenant chez moins d’une personne sur 10.000. 

Le syndrome de Guillain-Barré est une atteinte des nerfs périphériques caractérisée par une faiblesse, voire une paralysie progressive, débutant le plus souvent au niveau des jambes et remontant parfois jusqu’à atteindre les muscles de la respiration puis les nerfs de la tête et du cou.

Mise à jour de l’avertissement

L’EMA a recommandé une mise à jour d’un avertissement inclus depuis juillet dans les informations sur le produit pour sensibiliser aux risques les professionnels de la santé et les personnes recevant le vaccin. 

L’avertissement rappelle également aux patients de consulter immédiatement un médecin dans le cas où ils développeraient faiblesse et paralysie des extrémités pouvant progresser vers la poitrine et le visage. 

Le régulateur européen avait répertorié en juillet le syndrome de Guillain-Barré comme effet secondaire “très rare” du vaccin anti Covid-19 de Johnson & Johnson, utilisant la même technologie adénovirus que le sérum Vaxzevria. L’Agence américaine du médicament avait en juillet également mis en garde contre un “risque accru” de développer le syndrome neurologique avec le sérum de Johnson & Johnson. Les deux régulateurs avaient précisé que les avantages du vaccin l’emportaient sur les risques potentiels. 

Lu pour vous (OMS)

© Christof STACHE