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Buyoya rattrapé par les effets pervers de son passé

La famille Ntako réclame la somme de 304.000 dollars (304.507.763 Francs burundais) de dommages et intérêts à l’ex-président de la République, le major Pierre Buyoya, pour la mort en prison d’un de ses membres, apprend-on de source judiciaire à Bujumbura.

L’avocat-conseil de la famille du disparu, Me Isidore Rufykiri, a déclaré avoir saisi par écrit le procureur général de la République pour lui demander d’engager des poursuites pénales et d’ouvrir un dossier répressif à charge de Buyoya et ses coauteurs dans “l’assassinat” du colonel Pascal Ntako.

Revenant sur les faits, qui remontent à 1997, Me Rufyikiri rappelle que le colonel Ntako est décédé en prison à l’âge de 51 ans après avoir été arrêté pour “tentative de coup de force et atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat” quand Buyoya était encore président de la République.

Peu avant son décès, feu Pascal Ntako aurait envoyé une lettre au Parquet général de la République pour lui demander de poursuivre pénalement Pierre Buyoya pour non-assistance à personne en danger, a encore dit Me Rufyikiri.

Tout aurait été fait par le régime du président Buyoya, a ajouté l’avocat, pour empêcher les visites familiales, les soins de santé et les aliments médicalement prescrits dont avait besoin le colonel Ntako qui souffrait d’un diabète aigu.

Se fondant sur un adage juridique selon lequel “qui peut et n’empêche pèche”, l’avocat estime que s’il avait voulu, Buyoya aurait évité la mort du colonel Ntako.

Sachant qu’il restait raisonnablement 19 ans d’espérance de vie active à cet opérateur économique dont les déclarations fiscales confirmées font état de 15.225.400 francs burundais (près de 15.000 dollars) en 1996, Me Rufyikiri chiffre en tout à 304.507.920 FB les dommages et intérêts en les majorant de 18 millions d’intérêts moraux suivant la formule d’indemnisation en vigueur devant les tribunaux nationaux.

04 Juin 2006 10:38:00, http://www.panapress.com