Référendum d’abord dialogue après
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C’est décidé et c’est irréversible, ce mercredi 11 avril 2018 tous les partis politiques agréés au Burundi se sont rencontrés à l’hôtel Source du Nil pour évaluer l’état d’avancement des préparatifs du scrutin référendaire prévu le 17 mai 2018. La rencontre s’est déroulée dans un climat d’entente. L’histoire récente nous a beaucoup appris. Tous les participants s’accordent à dire que la machine référendaire ne doit pas faire marche sur place surtout pas machine arrière. Comme à la veille des élections de 2015, l’idée de la tenue d’un référendum, donnant l’occasion aux burundais de se déterminer sur leur avenir institutionnel de leur pays, semble de plus en plus emballer les consciences. Nombre de citoyens qui au départ, donnaient l’impression de ne pas y comprendre grand-chose commencent à en saisir la portée et l’utilité. Partout dans les endroits de grandes rencontres publiques, un seul mot domine. « Référendum en perspective». Tous les jours l’opposition radicale parle au nom du peuple même sans en avoir reçu le mandat, l’opposition radicale burundaise est mal à l’aise, elle s’agite, on dirait qu’elle est en désespoir de cause.

Le référendum n’est autre qu’une consultation du corps électoral sur une mesure proposée par le gouvernement ou le parlement. Selon l’esprit de la Constitution du 18 mars 2005, le devoir des partis politiques ou leaders d’opinions consiste à expliquer aux électeurs l’intérêt de voter pour ou contre le projet soumis à l’appréciation. Pour y parvenir, les partis politiques ou leaders d’opinion doivent être capables de grande mobilisation. Ils doivent avoir l’assurance d’être écoutés et compris par ‘électorat au sein duquel ils veulent passer leurs idées. Or, la triste réalité que vit l’opposition radicale burundaise est qu’elle est déconnectée d’une large majorité de l’opinion nationale. En clair, elle n’a pas de soutien de la majorité de la population burundaise. A cela s’ajoute le manque de séreux de certaines personnalités se réclamant de cette opposition qui brillent toujours par leur absence lors de grands rendez-vous où, les questions d’intérêt national sont débattues et réglées.

L’autre raison qui fait que la majorité des burundais ne veulent plus espérer en cette opposition est l’inconstance de ses leaders qui ne font que changer d’opinion au gré de circonstances. L’impression négative qu’ils suscitent dans l’opinion, à travers leur comportement est qu’ils manquent de conviction. Voici d’ailleurs un fait pour étayer ce propos. Ces leaders ont été les premiers à demander le changement de la constitution en 2012, après avoir refusé l’octroi d’une carte d’identité biométrique proposé par le gouvernement. Chose qu’ils réclameront à la dernière minute, juste avant la tenue des élections de 2015, sachant pertinemment qu’ils demandaient la lune. A cela s’ajoute le manque de vision politique claire. Ceci parce que la politique ne se résume pas à l’art de critiquer, elle est plus intéressante lorsque l’opposition propose un projet de société alternatif, un projet réaliste, qui convainc. L’opposition radicale burundaise est habile dans la critique. Cependant, elle n’a jamais proposé de projet alternatif qui puisse faire rêver les burundais. A défaut de ce que l’on veut, on se contente de ce que l’on a.

Ayant perdu tout espoir, Après le fameux ADC Ikibiri, cette frange de l’opposition s’est constituée un autre label dénommé « CNARED » qui s’emploie depuis quelque temps à inoculer dans la population, par doses, un discours antipatriotique dans l’espoir de susciter une révolte populaire. Heureusement, le peuple burundais est un peuple mûr. Un peuple qui sait d’où il vient, les épreuves redoutables qu’il a traversées, où, il se trouve et vers où, il va. Le peuple burundais aime vivre dans la paix et la concorde. Un leader politique qui s’amuse à proposer aux jeunes des schémas insurrectionnels (pendant que ses propres enfants étudient en Europe, aux USA ou ailleurs) n’a simplement pas compris que les époques ont changé. Les enjeux aussi. Autre époque, autres mœurs …

« Nous leaders des partis politiques agréés au Burundi sommes tous pour la tenue du scrutin référendaire prévu le 17 mai 2018 avec ou sans soutien financier du gouvernement. » A lâcher M Pasteur Habimana représentant du parti FNL Ragi rya Gahutu Rémy en marge de cette rencontre. Avant d’ajouter : « Le dialogue est permanent et interminable, nous avons un Forum, mais nous ne devons pas oublier que la Constitution est la base tout. Nous aurons le temps de dialoguer , ceux qui cherchent le dialogue extérieur avant le référendum ne veulent que nous divertir». A-t-il martelé.

Alain Désiré Karorero