Rétro politique : Alain-Guillaume Bunyoni, la chute d’un intouchable
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Retour sur une actualité politique marquée par l’éviction d’Alain-Guillaume Bunyoni de la primature. Il sera remplacé à ce poste par l’ex-ministre de l’Intérieur, Gervais Ndirakobuca.

L’année 2022 a plutôt bien commencé pour Gitega. Le 8 février, le Conseil européen a décidé d’abroger la décision prise en 2016 où il imposait la suspension de l’aide financière directe au gouvernement burundais. Une réaction qui a suscité la joie du côté de Gitega. « Le Burundi est disposé à coopérer avec tous les partenaires. Ensemble, tout est possible », a réagi le président Evariste Ndayishimiye. « Un ingrédient pour le réchauffement de nos liens bilatéraux », a renchéri, Albert Shingiro, le patron de la diplomatie burundaise. Pour Claude Bochu, ambassadeur de l’UE au Burundi, c’est une étape cruciale et prometteuse dans la relation UE-Burundi. « Saluons tous ceux qui sont engagés dans le cheminement de concert vers la normalisation et le réchauffement. »

D’après l’UE, l’abrogation de la décision prise en 2016 concernant la suspension de l’aide financière directe à l’administration ou aux institutions burundaises est l’aboutissement du processus politique pacifique entamé lors des élections générales de mai 2020, « qui apporte une lueur d’espoir à la population du Burundi. »

L’UE indique que, depuis les élections de 2020, elle a pris acte des progrès accomplis par le gouvernement burundais en ce qui concerne les droits de l’homme, la bonne gouvernance et l’état de droit. « En outre, un grand nombre de réfugiés sont retournés volontairement au Burundi et la coopération avec la communauté internationale et les pays voisins a été relancée. »

Toutefois, les 27 ont prévenu que des défis subsistent encore dans ces domaines. « De nouveaux progrès seraient bénéfiques pour tous les Burundais, notamment par la mise en œuvre de la feuille de route, dans le cadre du dialogue politique en cours entre l’UE et le Burundi. » L’UE s’est dit prête, aux côtés d’autres partenaires internationaux, à soutenir les efforts que déploient actuellement les autorités burundaises pour stabiliser et consolider les institutions démocratiques, promouvoir les droits de l’homme, la bonne gouvernance et l’état de droit.

De hautes personnalités libérées des sanctions de l’UE

Entre l’UE et Gitega, les relations sont au beau fixe.

Huit mois après, en date du 25 octobre, l’Union européenne a levé les sanctions prises en 2015 contre 3 personnalités burundaises. Il s’agit de l’actuel Premier ministre, Gervais Ndirakobuca, Godefroid Bizimana, ancien directeur général adjoint de la police nationale et Léonard Ngendakumana, frondeur et ancien « Chargé de missions de la Présidence ». Toutefois, les sanctions demeurent pour Mathias-Joseph Niyonzima alias Kazungu, un agent du Service national de renseignement (SNR).

Toutefois, le Haut Représentant de l’Union européenne a indiqué que l’UE est gravement préoccupée par le fait que des défis majeurs restent sans réponse et sans solution. « L’UE exhorte le Burundi à coopérer pleinement avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, les organes de suivi des traités relatifs aux droits de l’homme et le rapporteur spécial des Nations unies. »

L’UE a notamment invité le gouvernement burundais à traduire ses engagements en actions effectives et concrètes pour améliorer la situation des droits de l’homme et de l’Etat de droit dans le pays. Et de citer les droits politiques et civils, la protection des défenseurs des droits de l’homme, la libération des prisonniers politiques, la facilitation du retour et de la réintégration des réfugiés, la garantie de l’indépendance du pouvoir judiciaire ainsi que l’obligation de rendre des comptes pour les abus et les violations des droits de l’homme commis par des acteurs étatiques et non étatiques et la lutte contre la corruption.

Entre Gitega et Kigali, le chaud et le froid

Au cours de l’année 2022, les rencontres des deux côtés de la frontière se sont multipliées. Parmi elles, on peut noter la visite, en date du 10 janvier, Prélude, d’une délégation burundaise à Kigali conduite par le ministre des Affaires de la Communauté est-africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Ezéchiel Nibigira, qui a rencontré le président Paul Kagame.

« Promouvoir les relations bilatérales et renforcer les liens historiques entre les deux pays », a fait savoir le compte Twitter du ministère chargé des Affaires de la Communauté Est-Africaine, qui a posté les mêmes photos que celles de la Présidence rwandaise. Sur le compte twitter de la présidence de la République rwandaise, Urugwiro Village va annoncer de son côté que l’objectif de cette audience était de renforcer les relations bilatérales.

Notons également la venue à Bujumbura, le 15 mars, d’une délégation rwandaise de haut niveau conduite par le ministre rwandais de la Défense, Général major Albert Murasira. Celle-ci fut reçue au Palais présidentiel de Gitega par le président de la République, Evariste Ndayishimiye.
Selon la présidence de la République du Burundi, cette rencontre qui s’est tenue à huis clos s’inscrivait dans le cadre de la poursuite du dialogue en faveur de la normalisation des relations entre le Burundi et le Rwanda. Selon le palais Ntare Rushatsi, le dégel des relations en cours pourrait aboutir à l’ouverture des frontières du Burundi et à l’extradition des putschistes.

Malgré ces signes de normalisation, un point reste en suspens : la question des présumés putschistes du coup d’Etat raté de 2015 contre feu président Pierre Nkurunziza. Gitega exige leur extradition vers le Burundi.

Le 4 mars, une rencontre à Kigali entre les ministres de la Justice des deux pays avaient conclu que « la question relative à l’extradition de présumés criminels a été discutée dans d’autres forums et niveaux, et donc que la question reste pendante pour être analysée au fur et à mesure des progrès des relations diplomatiques ».

Des frontières ouvertes et fermées

Le 7 mars, le Rwanda avait annoncé la réouverture de ses frontières terrestres. Du côté burundais, les frontières demeuraient fermées. « Il n’est pas encore temps car les discussions pour la normalisation des relations ne se sont pas encore concrétisées », avait indiqué Albert Shingiro, patron de la diplomatie burundaise.

Le 30 septembre, des nouvelles faisant état de l’ouverture des frontières entre le Burundi et le Rwanda commencent à circuler sur la toile. Une enquête menée par Iwacu quelques jours plus tard va confirmer ces nouvelles.

Mais surprise : Lors de l’émission des porte-paroles des institutions du 30 septembre, interrogé sur l’ouverture des frontières avec le Rwanda, le porte-parole Alain-Diomède Nzeyimana, a eu une réponse inattendue. « Le Burundi aspire à la normalisation des relations avec le Rwanda. Cependant, l’extradition des putschistes de 2015 est une des conditions sine-qua-non pour la consolidation de la coopération ».

Le chef de l’Etat rencontre des membres de la société civile en exil à Bruxelles

C’est une rencontre peu ordinaire qui s’est tenue le 19 février à Bruxelles, en marge du 6ème sommet UE-UA.

Des figures emblématiques de la campagne « Halte au 3ème Mandat » contre feu président Pierre Nkurunziza en 2015, ont échangé à bâtons rompus avec le président Evariste Ndayishimiye. Parmi eux, le président de l’Aprodh, Pierre-Claver Mbonimpa. « Contrairement à ce qui a été écrit sur mon intervention, tout ce que je demande, c’est que justice soit faite. Il serait difficile voire impensable d’envisager de rentrer au pays sans que ceux qui vous ont endeuillé soient traduits devant la justice parce qu’il y en a qui regagnent le pays pour disparaître par après », tient à préciser le président de l’Aprodh.

Quand il prend la parole, Gabriel Rufyiri remerciera le chef de l’Etat pour l’organisation de cette rencontre et surtout sur la tenue du Forum national sur le développement. « Mais il faut que tous les beaux discours soient suivis d’actes concrets », a-t-il recommandé.

Quant au chef de l’Etat, il réitèrera son attachement aux valeurs d’unité et de dialogue avec tous les Burundais sans exclusion aucune : « C’est de la diversité des idées que jaillissent les meilleures solutions », pouvait-on lire sur le compte Twitter de la présidence burundaise, ’’Ntare House’’.

Pour reconstruire le pays, a poursuivi le chef de l’Etat dans un autre tweet de Ntare House, il faut dialoguer avec ses opposants parce qu’en échangeant vous finissez par avoir une même vision pour le pays.

Cependant, en dehors de la salle, plusieurs manifestants burundais en exil s’étaient regroupés avec des banderoles aux slogans très hostiles au pouvoir Ndayishimiye. « Arrêtez les violations massives des droits de l’Homme »« Le peuple a droit à une vie digne », « Burundian lives matter (la vie des Burundais compte », « Créez des conditions favorables au retour des réfugiés »« Non au langage qui distrait et endort le peuple, nous voulons les actes concrets et positifs », « Non à la dilapidation des ressources du pays »« Nous dénonçons le verrouillage de l’espace démocratique », « Il faut arrêter les crimes en cours au Burundi », « Nous voulons des Forces de l’ordre qui protègent et non celles qui tuent », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants.

C’étaient pour la plupart des opposants ou des membres des associations de la société civile burundaise en exil. Il y en a qui tenaient des photos des personnes portées disparues depuis la crise de 2015.

Parmi ces manifestants, des visages bien connus comme Charles Nditije, un ancien leader de l’Uprona, Chauvineau Mugwengezo qui se réclame président de parti UPD Zigamibanga, Aimé Magera, porte-parole d’Agathon Rwasa, Vital Nshimirimana, un des ténors de la société civile burundaise en exil.

La RDC intègre l’EAC

La République démocratique du Congo a été officiellement admise dans la Communauté Est Africaine (EAC) le 29 mars lors du 19ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’EAC. Elle est devenue septième membre de la Communauté après le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, le Burundi et le Sud Soudan.

« Aujourd’hui, le 29 mars, est un jour historique puisque nous admettons la RDC dans l’EAC. Le Sommet a pris la décision à huis clos », a déclaré le président Kenyan Uhuru Kenyatta.

S’adressant aux chefs d’Etat de l’EAC, le président Kenyatta a souligné que l’admission de la RDC dans le bloc permettra à l’EAC d’atteindre le développement durable.

La RDC avait officiellement demandé à rejoindre l’EAC en juin 2019, quelques mois après l’entrée en fonction du président Félix Tshisekedi.

Visite du président Tshisekedi au Burundi

Le président Félix Tshisekedi lors de sa dernière visite au Burundi.

Le Président de la République Démocratique du Congo Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et son épouse ont effectué une visite officielle de trois jours au Burundi, du 21 au 23 mai 2022.

Dans un point de presse, après un tête-à-tête avec son homologue burundais, le Président de la RDC Félix Tshisekedi a indiqué que les sujets portant sur le projet du chemin de fer qui va relier la Tanzanie, le Burundi et la RDC, l’Agriculture à travers les coopératives, l’auto-prise en charge de l’armée, la construction d’un pont reliant la RDC et le Burundi, étaient au menu des échanges.

Le président Ndayishimiye devient président de l’EAC

Le président burundais Evariste Ndayishimiye a été élu à la présidence de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) le 22 juillet, lors d’un sommet des chefs d’Etat membres qui s’est tenu à Arusha en République unie de Tanzanie du 21 au 22 juillet 2022. Il a succédé à son homologue kényan Uhuru Kenyatta.

Dans son propos, après son élection, le président burundais Evariste Ndayishimiye a promis de travailler pour l’amélioration du niveau de vie des populations de la communauté à travers une compétitivité accrue, la croissance de la production, le commerce et la promotion des investissements.
Le président burundais a également dans son discours tenu en anglais, émis le souhait que la langue française et le kiswahili soient utilisés comme langues officielles de la communauté, en plus de l’anglais.

Alain-Guillaume Bunyoni, un rival devenu trop encombrant

Le 7 septembre, l’Assemblée nationale a procédé à l’approbation du nouveau Premier ministre en la personne de Gervais Ndirakobuca, jusqu’alors ministre en charge de l’Intérieur. Il a remplacé Alain-Guillaume Bunyoni. Cette désignation est arrivée après plusieurs discours du chef de l’Etat sur ‘’les saboteurs’’ qui ont bloqué l’action gouvernementale. Jusqu’à tenter, d’après lui, un coup d’Etat.

Mercredi 7 septembre. Il est 9 heures, nous sommes en route pour Kigobe. Les médias ont été appelés « pour une activité urgente » à l’Assemblée nationale. Des rumeurs sur la destitution du Premier ministre réputé ‘’intouchable’’ ont couru depuis la veille au soir. Mais nous avons du mal à y croire. Nous pensons que les médias ont été appelés pour une autre activité.

A notre arrivée, c’est la stupeur. Dans une ambiance calme, le président de l’Assemblée nationale est en train de lire le Curriculum Vitae du candidat au poste de Premier ministre : Gervais Ndirakobuca !

Après la lecture du parcours de celui qui est encore ministre en charge de l’Intérieur, le député Simon Bizimungu du Cnl va poser la question de savoir si le Premier ministre a démissionné avec son Gouvernement pour procéder à une activité pareille. Le président de l’Assemblée nationale lui a répondu par une analogie qui a surpris plus d’un. Il va comparer le cabinet présidentiel au foyer familial. « Dans un foyer familial, il y a le chef de ménage. C’est lui qui fixe les règles. Quand un enfant se conduit mal, il le sanctionne sans demander l’avis de personne. Donc, ne demandez pas pourquoi le chef de l’Etat a agi ainsi. C’est à sa discrétion ». En une phrase, le président de l’Assemblée nationale vient de révéler que le Premier ministre Bunyoni est tombé en disgrâce. Pourquoi ? Nous ne le saurons pas.

Puis, c’est le vote. 119 voix pour le nouveau Premier ministre. Il est approuvé à l’unanimité et va prêter serment dans l’après-midi en présence du chef de l’Etat, des deux chambres réunies et des membres du corps consulaire et diplomatique présents à Bujumbura.

Une véritable saga politique

Tout commence le 25 août dernier. Ce jour-là, le président Ndayishimiye célèbre à la Permanence nationale du parti avec les Bagumyabanga les 17 années de la prise de pouvoir du parti de l’aigle. Comme c’est devenu son habitude, il prend la parole pour fustiger ‘’les saboteurs’’ de son action gouvernementale. Cette fois-ci, le ton est très menaçant.

Il révèle un complot ourdi contre lui par les mêmes saboteurs. « Il y a parmi ces derniers ceux qui avaient dissimulé du carburant, mais nous avons découvert cela. Ils avaient envisagé d’organiser une manifestation, un samedi, avec le plan de cacher tout le carburant pour créer une pénurie artificielle et provoquer des manifestations à l’instar de ce qui s’est passé en 2015 ».

D’après le président, une intervention providentielle a empêché que cette conspiration aboutisse. « Grâce à Dieu, j’ai su qu’il y a des gens malveillants qui avaient préparé ce complot, j’ai même su le lieu de leur réunion et je me suis dépêché d’aller voir ces gens. Et nous avons ordonné que tout le carburant caché soit distribué. Et ce jour, il y a eu du carburant ». Et d’indiquer que Dieu lui a déjà montré tous les saboteurs. « Nous avons donné des devises à des importateurs au mois de juillet et ils n’ont pas encore amené le carburant. Mais nous, cela ne nous a pas même pris 5 jours. Le carburant était ici. »

Le chef de l’Etat ira plus loin pour mettre en garde des dignitaires véreux, paresseux, qui se mettent à saboter la plupart des initiatives destinées à la population. « Certains disent qu’ils ne vont pas m’aider si une fois 2015 revenait. Je leur dis d’essayer s’ils en sont capables. »

Celui qui est aussi le président du Conseil des Sages du parti au pouvoir a mis en garde les membres de son propre parti. « Que tous les bras cassés ne se réclament plus d’être des Bagumyabanga, des membres du parti Cndd-Fdd. Certains d’entre eux se pavanent et se disent inamovibles, affirmant qu’il est impossible de se passer de leurs voix. Nous sommes prêts à abandonner ces voix de fainéants. » Et d’avancer. Chaque dirigeant aura un remplaçant comme au football. « Je vous dis STOP, STOP, et STOP! ».

« Ceux qui se disent puissants, rabaissez-vous »

A l’ouverture de la rentrée judiciaire le vendredi 2 septembre, le chef de l’Etat est passé à la vitesse supérieure. « Ces hommes puissants ont tiré leur puissance du pays. Le pays est en train de renaître et lui s’enrichit, mais au lieu de rester humble, il commence à se sentir invulnérable : je suis fort maintenant, personne ne peut oser dire quoi que ce soit, même pas la loi. C’est moi qui fais la loi ». Mais de qui parle-t-il ? Le discours burundais procédant souvent par allusion, la population s’interroge.

Et de poursuivre. « Les magistrats, aidez-moi. Il ne faut pas badiner avec le pays. Tu peux penser donner un petit coup de pied au pays, mais le pays va t’affliger un gros coup. Ceux qui se disent puissants, rabaissez-vous. Il n’y a plus de cachette, tout est connu ».

Son discours a suscité encore plus l’étonnement quand il a fait appel à une légende de l’histoire burundaise : Maconco. « Être dirigeant n’est pas facile. Ceux qui se battent pour devenir dirigeants me font rire. Souvenez-vous de l’histoire du roi Mwezi (Gisabo) et Maconco (beau-fils du roi). Maconco s’est rebellé contre le roi Mwezi. Il voulait devenir roi. Il a volé le chien du roi. Mwezi lui a dit : ‘’Je t’ai donné une province à gouverner. Je t’ai donné tout, même ma fille. Veux-tu aussi le pays ?’’ ».

Le chef de l’Etat a poursuivi ce récit avec une mise en claire. « Finalement, le roi a déployé l’armée pour combattre Maconco. Il est mort sans devenir roi. Comme gendre du roi, il pensait qu’il pouvait aussi être roi. Pourtant, le roi lui avait tout donné. Il lui avait aussi offert sa fille, mais il voulait toujours le trône du roi. Que les Maconco retournent l’épée dans son fourreau. Ils mourront sans y arriver. ».

Et de mettre au défi cet adversaire invisible aux yeux de l’opinion. « Qui peut menacer un Général de coup d’Etat ? Qui est-il ? Qu’il vienne m’affronter. Au nom de Dieu, je le vaincrai »

Un nouveau gouvernement

Approuvé par l’Assemblée nationale et après par le Sénat dans l’avant-midi du 7 septembre, le nouveau premier ministre Gervais Ndirakobuca a prêté serment, dans après-midi, devant le président de la République et les deux chambres du parlement réunis.

Nommés le 8 septembre, les 15 ministres formant le nouveau gouvernement ont prêté serment devant le président de la République Evariste Ndayishimiye et les deux chambres du parlement réunies à l’hémicycle de Kigobe dans l’après-midi du 9 septembre.

Parmi les 15 membres du gouvernement, cinq sont nouveaux. Les nouveaux ministres sont Martin Niteretse, ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique ; Audace Niyonzima, ministre des Finances, du Budget et de la Planification économique ; Sanctus Niragira, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage ; Dieudonné Dukundane, ministre des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements sociaux ainsi que Déo Rusengwamihigo, nommé ministre de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi.

Le parti au pouvoir Cndd-Fdd a félicité le nouveau Premier ministre et a exprimé son soutien indéfectible au président de la République, qui est en même temps président du Conseil des sages de ce parti. Selon sa porte-parole, Nancy Ninette Mutoni, le parti Cndd-Fdd ne soutiendra jamais toute personne qui tenterait de bloquer les institutions élues par le peuple burundais.

Aimée-Laurentine Kanyana devient la nouvelle ombudswoman

Elue par les députés à 109 voix sur 120, Aimée-Laurentine Kanyana est désormais la nouvelle ombudswoman burundaise. Etaient également candidats à ce poste Issa Désiré Mazimpaka qui a obtenu une voix, Evrard Giswaswa qui a obtenu 3 voix et Jean Samandari qui a obtenu 5 voix.
Auparavant cheffe de cabinet civil adjoint à la présidence, l’ancienne garde des sceaux est devenue la 3ème personne à être élue à ce poste d’ombudsman après Edouard Nduwimana et Mohammed Khalfan Rukara.

Un nouveau redécoupage administratif

La nouvelle configuration administrative qui entrera en vigueur à partir de 2025.

Votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, vendredi 16 décembre, la nouvelle loi de redécoupage-regroupage administratif va consacrer 5 provinces, 42 communes, 447 zones et 3036 collines ou quartiers. Pour ses concepteurs, c’est le moyen d’augmenter la production. Des politiques interrogés estiment quant à eux que cette loi n’a que des visées électoralistes.

Dans l’exposé des motifs, le redécoupage propose que la commune moyenne ait une superficie moyenne de 662 km² afin de créer un ensemble géographique plus vaste capable de présenter des opportunités de développement, un espace où peut s’épanouir le partenariat public-privé et favorable aux investissements de toute nature sans disperser les efforts et les moyens financiers.

Le nouveau redécoupage se veut également porteur d’une administration de proximité au service du citoyen. Il est noté dans le texte qu’il faut que l’autorité apprenne à déléguer une partie de ses pouvoirs suivant le principe de subsidiarité selon lequel une responsabilité doit être prise par le plus petit niveau d’autorité compétent pour résoudre le problème. Le niveau supérieur n’intervenant que si le problème excède le niveau inférieur (principe de suppléance).

De plus, le Gouvernement prévoit qu’avec la diminution des provinces et des communes, l’Etat va économiser d’importantes ressources financières qu’il pourrait affecter à d’autres interventions.

Une carte chamboulée

La nouvelle province de Bujumbura qui aura comme chef-lieu, la mairie de Bujumbura, comptera notamment les anciennes provinces de Bujumbura-mairie, Bubanza, Cibitoke et Bujumbura. La province Buhumuza à l’est comptera les anciennes provinces de Cankuzo, Muyinga et Ruyigi.

La nouvelle province de Gitega, quant à elle, comptera les anciennes provinces de Gitega, Muramvya, Mwaro et Karusi. La province de Burunga, au sud, comptera les anciennes provinces de Makamba, Bururi, Rutana et Rumonge. Enfin, la province de Butanyerera au nord comptera les anciennes provinces de Ngozi, Kirundo et Kayanza.

Joseph Ntakarutimana, nouveau président de l’EALA

L’actuel secrétaire général adjoint du parti Cndd-Fdd, Joseph Ntakarutimana, a été élu, le 20 décembre, à la tête de l’Assemblée législative de l’East african Community (EAC). Il était le seul candidat à ce poste.

Le président de la République, Evariste Ndayishimiye, a félicité Joseph Ntakirutimana et lui a assuré, en tant que président du Sommet des chefs d’Etat de l’EAC, de son soutien dans la réalisation du programme d’intégration.

Par Alphonse Yikeze (Iwacu)