« Ce ne sont pas encore nos camions citernes à Kobero »
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Une longue file de camions citernes chargés de carburant en provenance de Tanzanie est arrivée ce lundi 22 août au poste-frontière de Kobero au nord-est du Burundi. Ce n’est pas du carburant de la compagnie ’’Gasen Petroleum Group Africa Limited Burundi SA’’, représenté par Methussela Nikobamye

Au moment où le Burundi fait face à une grave pénurie de carburant avec de longues files d’attente devant les stations-service, les yeux restent braqués sur ce nouvel homme d’affaires.

Il a promis d’acheminer au Burundi au moins 100 camions-citernes de carburant par jour en provenance de Dar es-Salaam, sans faire appel aux devises de la Banque centrale.

Pourvu, selon lui, qu’il y ait une ’’lettre de crédit’’ au nom de cette compagnie, une sorte de fonds de garantie. Il se dit en connexion avec la société mère basée en Tanzanie qui dispose pour le moment de 12 millions de litres de carburant.

Methussela Nikobamye salue l’arrivée de ces camions citernes à la frontière burundaise. « Je me réjouis de la fin du monopole dans l’importation du carburant au Burundi, il faut que ce secteur entouré de mystères et de zones d’ombres, soit libéralisé, ouvert à tout opérateur économique sans blocage ».

Selon des sources dignes de foi, la longue file de camions citernes vue au poste frontière de Kobero est une ’’commande directe du carburant par le gouvernement burundais pour constituer un stock alternatif afin de renormaliser la situation de pénurie en marge des commandes passées par des importateurs des produits pétroliers’’.

Léonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines parle d’une ’’commande de la Regideso’’, sans plus d’explications.

Enfin du carburant

Selon lui, d’ici jeudi, si rien ne change, il y aura dans toutes les stations-service du carburant. « C’est un ouf de soulagement pour les Burundais. Il s’agit d’environ 25 millions de litres de carburant, le pays pourra tenir pendant un mois ».

A la question de savoir si la Regideso ne s’est pas substituée aux sociétés importatrices de carburant, le porte-parole du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines a tenu à donner des clarifications : « La Regideso ne peut pas remplacer ces sociétés, ces dernières vont continuer à acheminer du carburant au Burundi ».

Selon des sources contactées au poste frontière de Kobero, ’’suite au nombre élevé de camions citernes, il a fallu ouvrir un autre portail qui n’était utilisé qu’à des occasions rares pour laisser passer ces véhicules’’.

Signalons que le gouvernement burundais a débloqué une somme de 20 millions de dollars pour l’importation du carburant afin de juguler les pénuries répétitives de ce produit stratégique.

Par Abbas Mbazumutima (Iwacu)