Burundi: Les révolutions de couleur;  l’occident est occupé à s’ajuster, les Burundais ne doivent surtout pas relâcher l’attention.
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En 2017 j’avais eu cette petite réflexion sur la Cours Pénale Internationale, à l’occasion de la nomination de nouveaux juges, dont un Africain à la tête de celle-ci, je trouve qu’elle reste d’actualité et me permets de vous la partager avec quelques réflexions supplémentaires.

-1  La nomination de nouveaux juges à la tête de la CPI ne vient rien changer dans son mode de fonctionnement. Elle garde la même lacune : Une justice des nations dont la substance éssentielle de son fonctionnement n’est pas la loi et les faits qui s’y rattachent mais bel et bien les rapports de forces entre les Nations qui y ont recours.

-2  Elle va continuer à servir d’instrument pour certaines anciennes puissances coloniales à fin de réguler les politiques internes de leurs anciennes colonies dont les richesses naturelles continuent à être d’un intérêt stratégique évident. Les exemples sont légions inutile de nous y attarder.

-3  Si l’indépendance absolue de la justice reste une utopie partout au monde, la justice internationale avait semblé à un certain moment être un moyen d’arriver à cette idéale. C’était sans compter avec le facteur humain. Il faut actuellement réajuster le tir en mettant en place des mécanismes qui mettent à l’abris aussi bien le procureur que les juges hors de portée des influences des Etats qu’ils soient partis ou non au statut de Rome. La nomination des nouveaux juges qui vont travailler dans les mêmes conditions n’apportera rien de nouveaux. C’est repeindre un mur déjà pourri, il finit toujours par tomber.

La justice internationale : Cette immense escroquerie Depuis peu mediapart, un journal d’investigation Français a publié des révélations du site internet wikkileaks sur le degré de corruption au sein du parquet de la Cours Pénale Internationale, beaucoup est en train d’être dit sur ces documents qui lèvent le voile sur les dessous du fonctionnement de la justice internationale, inutile de revenir en détails sur ces scandales. Cela m’a rappelé un article que j’avais lu dans Jeune Afrique il y a de cela deux ans .  Dans cet article on nous apprenait que les pays occidentaux dont les USA en tête ont demandé à la procureure de la CPI, Madame Fatou Ben Souda de menacer le Président Nkurunziza d’établir une liste de responsables qui seraient poursuivis par la CPI en cas de trouble grave au Burundi. Cette demande a été faite dans l’optique de mettre la pression sur le Président Burundais à fin qu’il renonce à briguer un autre mandat. En plus de ces menaces par CPI interposé, une tentative de corruption était envisagée en lui proposant un poste au sein de la FIFA. Je ne vais pas m’attarder sur ces manœuvres qui, certes démontrent qu’un agenda caché existe sur le Burundi, et que les pays occidentaux sont prêts à tout pour arriver à un changement de régime à Bujumbura par tous les moyens.

Ceci se passe avant Avril/2015.

Analysons : La demande de ces pays occidentaux : USA, Belgique, Suisse et France a ceci de particulier qu’elle est faite pour des infractions qui n’ont pas encore étaient commises. Il s’agit d’un délit d’initié fait contre les autorités Burundaises. La justification donnée à cet acte à savoir « empêcher au président Nkurunziza de commettre des actes de représailles contre ceux qui combattent sa candidature » est pour le moins curieux pour tout juriste. Rien ne prouvait à ce moment que le président Nkurunziza allait s’adonner à un tel comportement, même plus tard l’histoire donnera tort aux tenants de cette fallacieuse théorie. La seule explication plausible est de deux ordres : Soit ces pays occidentaux ont un sentiment de supériorité qui leur permet de prendre nos dirigeants pour de grand gamins à qui il faut toujours avoir le bâton entre les mains pour les empêcher de commettre des bêtises, ce qui à la limite est insultant voir raciste, ou bien comme je l’ai mentionné cis dessus ils sont prêts à tout pour effectuer un changement de régime à Bujumbura. Je penche toujours pour la seconde hypothèse. Les tentatives désespérées de l’Union Européenne de faire intervenir la CPI au Burundi sont une illustration de cette volonté d’utiliser cette cours comme une sorte d’épée de Damoclès sur les autorités de Bujumbura. La mise en place intempestive des commissions d’enquête est le corollaire du contenu de l’article de Jeune Afrique, un plan conçu depuis fort longtemps qui n’avait rien à voir avec l’évolution des événements depuis Avril/2015. Pour revenir à nos moutons, le fait que la procureure reçoivent une demande qui foule aux pieds les principes juridiques les plus fondamentaux, et qu’elle y réserve une suite favorable, c’est à dire qu’elle menace de mettre en branle un mécanisme judiciaire pour des infractions qui n’existent pas encore, au contraire qu’elle fasse ces menaces dans le but d’aider des Etats à influer sur un processus politique d’un autre membre des Nations Unies en violation du sacro-saint principe de non ingérence, qui plus est un des Etats auteurs de cette singulière demande n’est même pas signataire du statut de Rome (USA), fait de cette Court Pénale Internationale plus un instrument au service de certaines puissances qu’une véritable Court où justice doit être rendue au nom de toute l’humanité. La flagrance de cette demande me renforce dans ma conviction que la justice des nations est un leurre, une utopie qui restera telle tant que les relations entre elles seront toujours guidées par les intérêts. Ce scandale, puisqu’il faut l’appeler ainsi prouve que la CPI dans sa configuration actuelle ne sert pas la justice internationale, cette grande utopie. Elle est plus un instrument de politique extérieure des Etats-Unis d’Amérique et leurs alliés. Sous couvert d’objectifs chevaleresques, ils utilisent cette cours pour assouvir leurs ambitions de domination de la planète dans le but de contrôler les richesses de toute la terre entière. Ce que médiapart nous révèle aujourd’hui en 2017 vient corroborer l’instrumentalisation de la justice internationale par certaines puissances !

Par Nubwacu Yves Lionel