48 milliards pour faire rayonner Mukaza
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Faire de Mukaza la vitrine de la capitale économique. C’est un projet ambitieux mené par l’administrateur communal. Les secteurs à financer cadrent-ils avec les besoins de la population et les réalités de cette commune ? Iwacu est allé à la rencontre des habitants.

L’administrateur de la commune Mukaza annonce un projet de modernisation de la commune Mukaza. Le projet est doté d’une enveloppe de 48 milliards de Fbu. Les secteurs à financer s’inspirent du plan communal de développement communautaire (PCDC) de la commune Mukaza.

La vision est de faire de, Mukaza, une commune propre et prospère, une belle vitrine de la capitale économique du Burundi. Le plan est axé sur le développement des infrastructures d’appui à la production et du capital humain, la gestion de l’environnement et le renforcement de la gouvernance locale, la justice et la cohésion sociale selon l’administrateur Rénovat Sindayihebura.

Plusieurs habitants de la commune Mukaza interrogés affirment ne pas être au courant de ce plan de modernisation de leur commune. Ils se disent « enchantés » mais certains restent « sceptiques ».
A Iwacu, les habitants de la commune Mukaza disent les changements qu’ils aimeraient voir dans leur commune.

Des besoins différents selon les quartiers et les classes…

A Nyakabiga, un quartier où on retrouve beaucoup d’étudiants de l’Université du Burundi, là les jeunes aspirent à des projets visant à limiter le chômage.

« Nous ne savons pas où nous allons aller après nos études, comme il nous l’avait promis au début de son mandat, nous lui demandons d’insérer dans ce budget un fonds pour financer l’entrepreneuriat des jeunes de la commune afin de lutter contre le chômage», dit K.A., étudiant en Economie à l’Université du Burundi.

M.E., un autre étudiant résidant dans la zone Nyakabiga, souhaite que ces fonds soient utilisés dans la réhabilitation des routes ainsi qu’au renforcement de la sécurité et la lutte contre le banditisme dans les quartiers.
« On a toujours des gens qui volent dans nos maisons la nuit, on sait également qu’on court un risque en rentrant la nuit.

Que la sécurité soit améliorée dans nos quartiers».

Les habitants de la zone Rohero eux plaident pour la salubrité et l’éclairage public. La plupart d’entre eux regrettent que même certains axes principaux ne soient pas éclairés.

« Toutes les grandes villes se distinguent par l’éclairage public. S’ils veulent embellir la commune Mukaza, qu’ils éclairent les routes principales surtout. Nous saluons déjà l’installation des poubelles publiques, mais ils ont encore à faire sur la salubrité en cette commune avec les caniveaux bouchés, les déchets dans les ménages, etc. », déplore M.N., une résidente de la zone Rohero.

En plein centre-ville, le commerce ambulant est florissant. Des vendeuses affluent à l’affût du client. Qu’on leur donne un espace où elles pourront travailler. Un peu comme l’ancien « grenier du Burundi » pour qu’elle ne joue plus au chat et à la souris avec les policiers.

J.K, un vendeur de chaussures près de la banque BCB, lui demande la propreté autour de l’ancienne place occupée par le marché central de Bujumbura : « A défaut de réhabiliter le marché, que la commune Mukaza s’occupe de la propreté et de la protection de cet endroit. Des années après l’incendie, il y a toujours des saletés à l’intérieur comme à l’extérieur, qu’ils enlèvent ça en attendant un probable projet de réhabilitation. »

Eclairage/Plus loin avec l’administrateur de la commune Mukaza
En quoi consistera la modernisation de la commune Mukaza ?

Il s’agit du plan communal de développement communautaire élaboré par toutes les communes sur base des besoins communautaires. Il y a des axes dont la construction des infrastructures, la salubrité, l’environnement et d’autres…
Les responsables des quartiers nous ont présenté les besoins pour leurs quartiers que nous avons donnés aux experts pour en faire ce plan de développement. Le plan a été validé par le ministère de l’Intérieur ainsi que celui des Finances.

D’où viendront les 48 milliards ?

C’est la somme nécessaire pour la mise en application des projets de développement de la commune. Dans nos prévisions, il est prévu une contribution de la population à hauteur de 4%, les fonds propres de la commune à hauteur de 38,72% et la participation de l’Etat, des partenaires techniques et financiers à hauteur de 57,23%. Mais ce ne sont que des prévisions qui peuvent changer.

Cela voudrait-il dire que l’enveloppe n’est pas encore disponible ?

Vu le niveau de vie de la population, on ne peut pas compter sur une contribution de leur part. Pour ce qui est des fonds de la commune, vous savez que nous n’avons pas une autonomie de gestion. Nous présentons des demandes au niveau de la mairie de Bujumbura et on finance différents projets initiés par la commune selon la disponibilité des fonds. Tout comme pour l’Etat, nous demandons au niveau du ministère des Finances. Donc, ce ne sont pas des fonds propres à la commune mais il est important d’avoir ce genre de document.

A quand le début des activités ?

Les travaux ont déjà commencé. Pour l’exercice 2020-2021 par exemple, plusieurs projets ont été réalisés s’inspirant de ce plan de développement d’autres sont en cours.
Au cours de 2021, on a fait le pavage et l’installation des poubelles publiques sur les axes principaux, la réhabilitation de certains établissements scolaires comme l’ECOFO EPJP, le lycée municipal Mutanga 2 où nous avons pu construire deux salles de classe et une clôture, l’éclairage de la zone Nyakabiga ainsi que les parkings autour de l’ancien marché central de Bujumbura.

Et pour l’exercice en cours ?

Pour cet exercice, nous visons l’assainissement des chefs-lieux des zones, l’éclairage en zone Bwiza et Buyenzi, la plantation d’au moins ‘ arbres par parcelles dans les zones Nyakabiga, Bwiza et Buyenzi ainsi que le blocage des déchets solides dans les caniveaux se déversant dans le Tanganyika pour réduire la pollution.

Si les moyens nous le permettent nous voudrions également construire et rénover quelques écoles dont l’ECOFO bassin 1, l’ECOFO Rweza mais si les moyens ne sont pas disponibles, les projets non réalisés se feront dans l’exercice suivant.

Par Keyna Iteriteka (Iwacu)