Burundi : Le permis d’exploitation de Nickel de Musongati révoqué
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Le 3 mars 2022, le gouvernement du Burundi a révoqué par décret le permis d’exploitation du Nickel octroyé à la Société BMM International en 2014. Les activités étaient restées au point mort.

« Le permis d’exploitation minière octroyé par décret n°100/137 du 03 juin 2014 pour l’exploitation du Nickel et minerais associés sur le périmètre Musongati en faveur de la Société BMM International, est révoqué », peut-on lire dans le décret présidentiel du 3 mars.

Selon certaines sources, le contrat d’exploitation serait estimé à une valeur de plus d’un milliard de dollars américains. C’est au Burundi, où se trouverait certaines des plus grandes réserves du monde. Cette matière première est indispensable dans l’industrie aéronautique, pour fabriquer de l’inox ou des batteries. Le site de Musongati, compte plus de 150 millions de tonnes de réserves de ce métal et pourrait être exploité pendant plus de 50 ans.

Manquement aux obligations ?

Ce décret ne dit rien sur les motivations de cette révocation. Le site de Musongati d’exploitation du nickel se trouve en province Rutana au sud-est du Burundi.

Depuis 2014, les travaux d’exploitation du nickel de Musongati par Burundi Mining Metallurgy International (BMM) sont au point mort. Rien n’a été fait à part quelques essais.

Selon l’article 16 du chapitre 4, l’exploitant s’est engagé à mobiliser, dans une période de 36 mois, dès l’établissement de la Société Mixte d’Exploitation Minière (SMEM), les fonds nécessaires pour la construction des trois centrales hydroélectriques, c’était déjà identifié dans le cadre de la Société Mixte Burundi Electricity Company (BECO), comme projets de Partenariats Public-Privé (PPP).

Selon le même chapitre en son article 17 chapitre, la SMEM s’est engagé également à débuter les travaux de développement et de construction de la mine dans un délai d’un an à compter de la date d’octroi du Permis d’exploitation. La période de développement et de construction de la Mine n’excède pas trois ans.

Les travaux ont été lancés en grande pompes en 2014 par le deuxième vice-président de la République de l’époque, Gervais Rufyikiri. « Après 40 ans de patience et de recherche des voies et moyens, l’ère a enfin sonné pour que le nickel et autres minerais soient au profit de la nation entière », avait-il indiqué.

L’exploitation était estimée à plus de 150 millions de tonnes de nickel et l’exploitation était confiée à la société Burundi Musongati Mining, une société mixte où l’Etat du Burundi détient 15% des actions et les 85% autres revenant à cette société. C’est Gervais Rufyikiri, 2ème vice-président de la République de l’époque qui l’avait déclaré.

La société a signé une convention d’exploitation du nickel pour une période de 25 ans renouvelable pour dix ans. Il était prévu d’exploiter 8.000 tonnes de nickel en 2015, 100. 000 tonnes en 2016 et un million de tonnes en 2020.
Un autre gisement, celui de Waga-Nyabikere dans la province de Karusi, dans le centre du pays, possède au moins 90 millions de tonnes de réserves de nickel.

Le prix de nickel a passé de 20.000 USD la tonne au début de l’année pour dépasser 100.000 USD au marché londonien des métaux (London Metal Exchange, LME) ce lundi le 7 mars suite à la guerre en Ukraine.

Par jeremie Misago (Iwacu)