BuRuNDi : Quel sens donner au -Black History Month – ?
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Que pourrait signifier le — Black History Month — pour les BaRuNDi ?

GiTeGa ( Capital du BuRuNDi ), 14/02/2022 – AGnews a rencontré M. BIREHANISENGE Amani, historien Burundais , pour nous parler du — Black History Month –.

      Pour commencer, M. BIREHANISENGE Amani a donné un exemple d’un phénomène sociologique connu au BuRuNDi, décrit par un article sorti sur le site local burundais de – JiMBeRe Magazine [1] : “Vivre à l’étranger à tout prix. Un mal qui ronge les jeunes burundiais : 80% des étudiants partis à Toulouse en 2021 ont demandé l’asile en France”. Posant la question de pourquoi ces jeunes BaRuNDi partent du BuRuNDi ?
Le 10 février 2022, comme première initiative après la fin des sanctions contre le BuRuNDi,  l’ Ambassadeur belge Claude BOCHU, Ambassadeur de l’Union européenne auprès du BuRuNDi,lui, annonçait, pressé, comme “bonne nouvelle”, le lancement d’un projet d’encadrement de 10.000 jeunes étudiants BaRuNDi par 18 coachs occidentaux en collaboration avec le Ministère burundais de l’Education…

Le problème de ces jeunes Barundi est identitaire. Suite à la colonisation, elles/ils sont devenu(e)s, à cause de L’ETAT NEOCOLONIAL BURUNDAIS ( de 1962 à nos jours ), notamment due au système éducatif burundais , des “Blanc(he)s à peau noir”. Pour eux, c’est mieux d’aller vivre ” à la source de – leur civilisation – “.  Bref, mentalement, l’élite burundaise, depuis la colonisation à nos jours est devenue “blanche” d’esprit.

     La Colonisation occidentale est un crime contre l’Humanité, ayant fait, selon les sources, entre 300 Millions et 800 Millions de victimes Amérindiennes et Africaines. Débutant au 15ème siècle avec la Bulle du Pape Nicolas V du 8 janvier 1454, se prolongeant entre 1884 et 1885 à la conférence de Berlin, avec le partage de l’Afrique. Cette colonisation, qui a durée plus de 500 ans, a déporté d’Afrique des Africains en leur faisant subir l’esclavage [2] et en s’installant par la force [3] sur leur continent KaMa ( l’Afrique ).

Chaque année, aux USA, dans un contexte PANAFRICAIN, la diaspora noire américaine commémore “le mois de l’Histoire des noirs” ( Black History Month ), consistant à rappeler aux peuples noirs du monde entier qu’a été son apport historique à LA CIVILISATION, gommé par la Colonisation occidentale.
Dès 1926, l’historien afro-américain Carter G. WOODSON lançait l’initiative de la Negro History Week (« semaine de l’histoire des Nègres »), ayant vocation à reconstruire l’identité meurtrie par la Colonisation occidentale chez le peuple noir. L’idée étant d’aller prester , auprès de la jeunesse noire –les humanités classiques Africaines [4] pendant une semaine dans les écoles primaires, les High Schools (lycées), et les établissements universitaires. Quelques années plus tard, finalement on passait d’une semaine à un mois, et en 1976, dans le cadre du bicentenaire des USA , le Président américain Gérard FORD instaurait – le mois de l’histoire des Noirs – ( Black History Month ), comme une activité annuelle festive nationale.

Ces – humanités classiques Africaines – reposent essentiellement sur le passée glorieux de KeMeT, nom de l’Égypte ancienne. A la fin de 18 ème et début du 19ème siècle, le Français Champollion en déchiffrant les Hiéroglyphes ( ou MeDu NeTer ) avait découvert que l’Égypte ancienne, celle de l’écriture, des Pyramides et des divers papyrus mathématiques, scientifiques, etc. était autrefois une civilisation de peuple noir.
Cette découverte fut une très grande révolution chez le peuple noir dans le monde entier, mettant à mal le racisme que véhiculait la colonisation occidentale. Par ailleurs, le raciste français Arthur de GOBINEAU avec son “Essai sur l’inégalité des races humaines” en fit les frais face à Feu Joseph Anténor FIRMIN, publiant “De l’égalité des races humaines. Anthropologie positive”,réhabilitant la grandeur historique de la race noire depuis l’Égypte noire – KeMeT – .
Grâce au – Black History Month – , de nombreux intellectuelles noirs vont se mettre à produire des livres, reposant sur des travaux de recherches – Black Studies[5] réalisés par les universités noirs américaines, inspirés surtout de la thèse universitaire à la Sorbone et des ouvrages de Feu Cheikh aNTa DioP, dont la communauté noire à travers le monde vient de commémorer les 36 ans depuis sa disparition le 7 février 1986.

Jusqu’ aujourd’hui,  ces – Black Studies – sont interdits dans les – universités blanches américaines – par le pouvoir Blanc Etasunien. Ainsi le – Black History Month – en février permet de les faire connaître au grand public américain, toutefois, en ne franchissant pas la barrière universitaire.
En Afrique , la Francophonie et le CommonWealth , par l’intermédiaire des Africanistes, interdissent l’accès de ces – Black Studies – dans les – universités africaines –.
Parce que ce sont ces – Black Studies – qui permettraient au peuple noir de retrouver sa grandeur en cette période de Renaissance du Peuple Noir de KaMa, en empêchant les jeunes africains d’aller se perdre dans des aventures en Occident où pensent-ils sont nés les sciences comme leur apprennent leurs livres actuels de savoirs en Afrique.

       Pour éviter la fuite des cerveaux en Afrique et au BuRuNDi, dans une perspective de décoloniser l’esprit ,  il est aujourd’hui impératif et nécessaire de faire rentrer les – Black Studies – dans le cursus de l’enseignement en Afrique, à KaMa. Par exemple, au BuRuNDi, les universités burundaises pourraient créer une chaire, en partenariat avec les universitaires noirs américaines de ces – Black Studies -. Ainsi, les jeunes BaRuNDi , sortis du système éducatif burundais, ne seraient plus des “Blanc(he)s à peau noir” mais bien des “Noir(e)s” fières de ce qu’elles ou ils sont. La Tanzanie, elle, a commencé à l’époque de Feu NYeReRe… Le BuRuNDi doit demeurer sous les traces de son héritage -anti-colonial- , acquis après le mercredi 13 mai 2015.

NOTES :
[1] https://www.facebook.com/1696186727285793/posts/3075165819387870/
[2] 8 Janvier 1454 : l’Église catholique et le Pape Nicolas V bénissent l’esclavage et la traite négrière ! – https://rebellyon.info/8-Janvier-1454-l-eglise-catholique
[3] L’EMPIRE DU VATICAN face à iNGoMa Y’uBuRuNDi – https://bdiagnews.com/afrique/lempire-du-vatican-face-a-ingoma-yuburundi/
[4] Manuel d’étude des humanités classiques africaines, oMoTuNDe Jean-Philippe (Auteur),Paru en février 2007
[5] KaMa ( Afrique ) / Diaspora : NoRMaN AJaRi présente son nouveau livre “NOIRCEUR” – https://burundi-agnews.org/histoire/kama-afrique-diaspora-norman-ajari-presente-son-nouveau-livre-noirceur/

La frustration du jeune MuRuNDi.

Sources : NaHiMaNa P. , http://burundi-agnews.org, Lundi 14 février 2022 | Photo : JiMBeRe Magazine, iNGoMaG