Vers plus d’intégration des réfugiés et de la communauté hôte
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Ce mardi 31 août, le ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique a lancé le projet de développement communautaire intégré, ’’PRODECI-Turikumwe’’. Il vise l’amélioration de l’intégration des réfugiés et les communautés hôtes dans quatre provinces accueil.

C’est par une visite guidée du camp congolais de Musasa en commune Kiremba de la province de Ngozi par la directrice de la Banque mondiale au Burundi ainsi qu’une forte délégation du ministère de l’Intérieur et du HCR que les activités commencent. Ce camp situé à 50 Km du chef-lieu de Ngozi compte plus de 8.200 réfugiés.

Au camp de Musasa, des dispositifs de lavage de mains et le gel hydroalcoolique sont installés sur toutes les entrées. La prise de température et le port de masque est obligatoire avant d’entrer. Tout le public porte un masque un signe de la prise au sérieux de la pandémie de la Covid-19 qui sévit au nord du Burundi selon le dernier rapport du ministère de la Santé.

Des aides insuffisantes, abandons scolaires des enfants, salles de classe vétustes, insuffisance d’enseignants, difficultés de circulation pour certains réfugiés commerçants, tels sont les défis auxquels font face ces réfugiés congolais de Musasa.

Il s’ajoute la méfiance de certains habitants des environs du campa vis-à-vis des réfugiés due notamment au vol ou aux grossesses non-désirées des filles burundaises dont la paternité est contestée par certains réfugiés congolais.
Dans son discours, Véronique Kabongo, directrice de la Banque mondiale au Burundi a annoncé l’initiative ’’Turi Kumwe’’ (Nous sommes ensemble, NDLR), le premier projet bénéficiant d’une enveloppe destinée à promouvoir l’intégration des réfugiés et des communautés hôtes au Burundi.

« Il vise à restaurer la dignité, vous permettre de travailler et d’être des agents de la communauté actifs du développement », a-t-elle assuré sous les applaudissements.

Il s’agit a-t-elle dit, d’un investissement dans les infrastructures, la bonne nutrition et l’accès aux services de base pour les communautés. Pour relever les défis rencontrés par les réfugiés. Mme Kabongo a promis d’inclure une enveloppe pour les réfugiés dans tous les projets en préparation.

« Aider la communauté hôte et réfugiée à plus d’autonomie »

Pour la représentante résidente adjointe du HCR au Burundi, ce projet va aider la communauté hôte et celle des réfugiés à plus d’autonomie. « Les réfugiés ont des capacités et des formations à mettre en pratique », a tenu à préciser. Selon lui, 80% des enfants dans les camps sont en âge de scolarisation. Elle a invité les parents à scolariser leurs enfants avec un accent particulier sur les filles.

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Gervais Ndirakobuca a rappelé que le peuple burundais a été longtemps caractérisés par une hospitalité légendaire.
Plus de 70 mille réfugiés dont plus de 45 mille sont hébergés dans 5 camps répartis dans 5 provinces dont Ngozi, Muyinga, Karusi, Cankuzo et d’autres dans les villes.

Cette situation, fait-il remarquer, n’est pas sans conséquence sur la cohésion. « La proximité des cinq camps crée des frustrations de la population environnante avec comme conséquence le développement d’un sentiment de suspicion et de rejet. Pour y remédier, le gouvernement a pensé à ce projet d’inclusion sociale et économique des réfugiés ».

Le projet, précise-t-il, fera tout pour que les relations entre les réfugiés et les communautés hôtes soient bonnes en renforçant la cohésion sociale. Il mettra également en place une assistance à la disposition de tous les groupes tout en promouvant des processus conjoints de planification, de prise de décision et de mise en œuvre.
Le projet de développement communautaire intégré, PRODECI-Turikumwe est financé par la banque mondiale d’un don d’IDA de 60 millions USD. Il sera mis en œuvre dans 21 communes sur 5 ans.

Par jeremie Misago