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Élaboration des programmes politiques : finis le tâtonnement et la confusion
(Iwacu 20/06/14)

13 partis politiques viennent de terminer une formation de 18 mois sur le renforcement des capacités en élaboration des programmes politiques. D’après les bénéficiaires, la formation a été plus qu’enrichissante.
« Sur quoi reposerait la vie d’un parti, si ce n’est sur son programme politique ? », lance Fabien Nsengimana, coordonateur de l’Asbl Burundi Leadership Training Program (BLTP). Avec l’appui de l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD) et grâce au financement de l’Union Européenne, le rêve du BLTP d’améliorer la qualité de la classe politique burundaise est en passe de se réaliser.

La formation a concerné 13 partis politiques ayant enregistré un score de trois mille voix aux élections communales de 2010. Centrée sur le renforcement des capacités des partis politiques en matière d’élaboration des programmes politiques, la formation a touché également sur la bonne gouvernance à l’interne des partis. Au moment où certains leaders politiques, notamment de l’opposition, réclament le dialogue, il s’agissait aussi de promouvoir cette vertu démocratique entre partis et dans les partis.

Selon M. Nsengimana, les 18 mois passés avec ces quelques politiques ont été une heureuse aventure. « La formation a permis aux uns et aux autres de comprendre qu’un programme politique n’est pas élaboré pour être caché mais pour être partagé. » Le coordonateur du BLTP soutient qu’un programme politique est une sorte de lampadaire : « Il constitue une alternative de solutions aux problèmes de la société. »

Les faits par ceux-là même qui les ont vécus

Phénias Niyigaba, Aloys Ndayizeye, Isaac Nikobiba, Laurent Nijimbere, Anicet Mahoro et Juma Léonard sont respectivement des points focaux des partis Sahwanya Frodebu, Uprona, Frodebu Nyakuri, Cndd-Fdd, et MRC. Ils s’accordent que la formation dispensée par le BLTP a été d’une importance capitale : « Avant, nous ne savions pas distinguer les programmes politiques des projets de société. Il y avait une sorte de tâtonnement et de confusion entre les deux concepts.» Avec la méthodologie apprise, tranquillisent-ils, ils sont capables de faire une nette distinction.
« Nous allons élaborer des programmes vendables pendant la campagne électorale », insiste M. Niyigaba du Sahwanya Frodebu. Toutefois, il reconnaît que des problèmes subsistent encore quant à la mentalité burundaise en matière de vote : « Nous ne sommes pas encore au stade d’élire les bons programmes. » C’est l’homme politique, poursuit-il, qui a quelques kg de riz ou de haricots à donner à la population qui gagne. Et de rassurer qu’avec les techniques apprises au BLTP, il est toujours possible de ramener le peuple burundais à la raison.