Jacques Bigirimana : « La santé financière de l’OTB se porte à merveille malgré la concurrence déloyale de Prothem »
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Le Directeur Général de l’Office du Thé du Burundi (OTB), Jacques Bigirimana est satisfait de la bonne santé financière de sa société mais accuse la société rivale Prothem de Gisozi en province Mwaro de « saboter le pouvoir ».

Vendredi 22 décembre, clôture de la semaine dédiée au thé burundais. Au siège de l’OTB à Bujumbura, accompagné de nombreux hauts cadres de la société et en présence de plusieurs travailleurs, Jacques Bigirimana inaugure un bâtiment qui servira de cantine et une salle de dégustation moderne qui «  répond aux normes et standards internationaux »; une œuvre financée sur fonds propres de l’OTB.

L’homme à la voix de tonnerre tire presque le bilan des réalisations annuelles pour 2017. C’est notamment la mise sur le marché le thé vert, produit à multiples vertus thérapeutiques qui jusque-là n’était produit qu’au Rwanda et au Kenya. Le thé vert est cher et par ce fait-même, il contribuera à renforcer davantage les finances de l’OTB, précise M. Bigirimana. Du coup, il annonce pour l’année prochaine, le lancement de la commercialisation du thé « orthodoxe » qui sera produit dans les usines de l’OTB.

Preuve de la bonne santé de sa société, le DG Bigirimana prend du plaisir à annoncer l’inauguration en janvier 2018 de l’Hôtel Nonoka à Ruhororo dans le secteur d’Ijenda sur la RN7. Un hôtel « class » puisque les clients payeront en dollars. Mais il s’est réservera sur les performances financières de sa société : « Les donnée chiffrés sont en train d’être rassemblées en vue du rapport annuel ».

Le thé burundais, imbattable pour sa qualité

Au moment où les pays se livrent à une concurrence farouche sur le marché international, alimentant des inquiétudes sur les perspectives de la filière thé, le DG Bigirimana tranquillise : « Aujourd’hui, le thé burundais est apprécié de la même façon que le thé kényan ou rwandais. Il n’y a pas mévente du tout de la production burundaise ». Et de rappeler qu’au niveau de la qualité, plus précisément au niveau du goût, « le thé burundais vient toujours avant tout autre thé”.

Dans ce souci de tranquilliser les intervenants dans le secteur, il met un point d’honneur à renseigner que l’OTB continue à investir dans le secteur notamment par la construction d’une usine en province Kayanza, la sixième dans le pays.

Mais Jacques Bigirimana ne décolère contre Prothem, une société privée rivale de l’OTB qui a son usine à Gisozi. « Les relations avec Prothem sont très mauvaises, pour ne pas dire qu’il n’en a pas. Et pour cause : Prothem exerce sur OTB une concurrence déloyale: Il a osé entrer dans la filière thé sans qu’il se soit doté de ses propres champs ». Il explose et tape du poing sur la table : «  C’est une catastrophe que Prothem se soit installé là où se trouvent les champs encadrés par l’OTB. Nous demandons à ce que Prothem arrête de déstabiliser les usines de l’OTB en exerçant une concurrence déloyale ».

250 Fbu par kilo de la feuille verte

M. Bigirimana se réjouit toutefois que le gouvernement ait déjà tranché sur ce litige en faveur de l’OTB :« Chaque usine va désormais récolter la feuille verte dans les champs qui lui sont propres ».
A la question si cette décision ne défavorise pas le producteur qui lui est soucieux de vendre sa feuille au plus offrant, Jacques Bigirimana répond : « La filière thé est réglementée. Personne, y compris la société Prothem, n’a le droit de dépasser le prix de 250 Fbu par kilo de la feuille verte ». Et d’ironiser : « Et puis, ce n’est pas le Prothem qui a plus d’argent que l’OTB pour proposer des prix concurrentiels !». Avant de lâcher : « Ce que fait Prothem est une façon de saboter le pouvoir ».