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Photo : FPBNous avons appris que : les deux principaux leaders de la rébellion des Forces populaires du Burundi (FPB) ont été arrêtés samedi dans l’est de la Tanzanie, puis extradés dimanche au Burundi, a aussi annoncé ce mouvement rebelle dans un communiqué parvenu lundi à l’AFP.

Ainsi comme par coïncidence, il y a moins d’une dizaine de jours, une quarantaine de fusils était saisie dans le camp des réfugiés burundais de Nduta, selon la police tanzanienne.

Par ailleurs, la disparition des deux chefs militaires des FPB survient alors que plusieurs sources font état de tensions au sein du mouvement entre le Gnl-Major Ntiranyibagira et Radjabu Hussein, tous deux anciens du CNDD-FDD. D’ailleurs, les milieux FPB disent que c’est Radjabu Hussein en personne qui les auraient livrés à la Police Tanzanienne ! Comment et pourquoi aucune explication plausible n’est donnée. Le flou rien que le flou.

Ils “ont été irrégulièrement extradés le 22 octobre vers le Burundi, où leurs vies sont en danger”, dit le communiqué des FPB, sans donner de détails sur les circonstances de ces arrestations. Des rebelles qui parlent d’irrégularité ! qui vivra verra ou on aura tout vu !!! Au fait, si c’est vrai qu’ils séjournaient en Tanzanie, ils avaient quoi comme papiers d’identité ? Comme simples civils armés ? Comme Politiciens militaires ? Comme sans papiers mais ayant une organisation combattante ? Comme réfugiés militarisés ? Quel statut ont-ils réellement ? Sont-ils réguliers ou irréguliers sur le sol Tanzanien ? Avaient-ils les autorisations requises pour exercer leurs activités de guérira dans la sous-Région ? Cette irrégularité dénoncée serait-elle liée à quel ordre ? Avec toutes ces questions on nage vraiment dans la mélasse.

Aucune source officielle tanzanienne ou burundaise n’a dans l’immédiat pu être jointe pour confirmer l’information. Mais Ikiriho, un site d’information proche du pouvoir burundais, a nié qu’il y ait eu extradition. « Jusqu’à maintenant, cette information est fausse. Il n’y a aucun échange de captifs militaires entre Tanzanie et Burundi

 », a affirmé dimanche soir le site sur son compte Twitter, en disant citer des « officiels ».

Selon le dernier rapport des experts indépendants de l’ONU sur la République démocratique du Congo (RDC), pays frontalier, les FPB sont désormais le groupe rebelle burundais le plus important en nombre. Il comprend entre 300 et 500 combattants, basés au Sud-Kivu, dans l’est de la RDC. Tous les rêves sont permis. Ils veulent vraiment prendre le pouvoir à Bujumbura avec moins de 500 combattants ? Ou ont-ils des comportements suicidaires ?

Le Burundi a, depuis un certain temps, commencé à se préparer pour les élections de 2020 et on commence aussi à sortir les recettes habituelles en pareilles circonstances. Cette affaire participerait-elle aussi à la même manipulation à laquelle on nous rabâche les oreilles depuis que les nouvelles actions déstabilisatrices en Afrique ont été mises au point ? Société civile violente, révolution de couleur, coup d’état, assassinats, frappes humanitaires, sanctions pour violation des droits de l’homme, résolutions menaçantes à l’ONU pour l’absence d’un dialogue inclusif, etc…

De façon mimétique alors, on observe un phénomène de clonage des mêmes méthodes de revendications politiques à la veille des élections, au départ initiées par une pseudo société civile manipulée de l’extérieur, par des milieux néocolonialistes, qui fait en réalité le lit d’une opposition politique sans vision ni consistance réelle dans le pays mais dont l’objectif est de servir de pont pour détruire complètement le pays.

Ces dernières années nous avons assisté avec consternation à de vastes destructions des Etats sur le continent africain. Dans le Maghreb pour démarrer le processus de liquidation étatique on nous avait venté la spontanéité du printemps arabe commencé par des jeunes de la société civile contre la vie chère et le chômage, hélas aujourd’hui nous découvrons qu’il ne s’agissait que d’une fumisterie sans nom. In fine, tous ces pays ont reculé après destruction de plus de 30 ans. Dans d’autres pays qu’on avait toujours considéré comme stables notamment en Afrique de l’Ouest certains se battent encore à l’heure qu’il est pour maintenir un semblant d’intégrité sur le territoire national. En Afrique de l’Est on continue à chercher les voies et moyens pour provoquer l’éruption volcanique le Burundi est dans la tourmente ou l’œil du cyclone.

Ce qui est étonnant à la veille des élections, tous les acteurs de l’opposition, quel que soit le pays sur le continent africain, revendiquent, font et disent la même chose : contestation de la CENI, contestation du calendrier électoral, contestation du fichier électoral, manifestations non autorisées, violences contre les forces de l’ordre dont des Policiers blessés, désarmés, molestés et brutalisés,… Injures contre les autorités du pays en les traitant de tous les noms, outrages à agents en fonction, rébellion contre l’autorité publique, etc.… Ces auteurs n’ont rien à voir avec le respect de la Loi ni de l’établissement d’un Etat de droit.

Tout se passe donc comme si un centre de contrôle, quelque part, gère ces contestations par des membres de sociétés civiles triés sur le volets comme avant-gardistes et des Partis Politiques sans envergure nationale pour porter la déstabilisation. Il est étonnant de constater que tous les Partis d’opposition dans les pays où le processus électoral est engagé, réclament tous des gouvernements de transition et exigent l’arrêt immédiat du processus électoral.

Cette affaire des FPB ne devrait pas trop nous distraire car comme dit l’adage après la pluie vient le beau temps. C’est un autre pion qu’on jette comme un pavé dans la marre sur l’échiquier national. Imbere ni heza. Des irréguliers qui parlent d’irrégularité c’est un serpent qui se mort la queue.

Ruvyogo Michel