Partage

Il y a vingt trois ans (donc en 1993 car l’auteur écrit cet article en mai 2016) que le Burundi a sombré dans une crise sans précédent, une crise sociopolitique dont les origines réelles et profondes remontent dans les nuits des temps.
Les Burundais ont surpris et continuent à surprendre tout étranger qui se fie à leurs apparences extérieures. Les Burundais, à quelques exceptions près, n’extériorisent pas leurs sentiments ni leurs convictions intimes malgré le tempérament de bienveillance et d’expansivité qu’ils affichent.

Un anthropologue allemand du nom de HANS MEYER a tenté une étude sur la personnalité des Burundais et leurs différences à base de caractéristiques physiques et mentales. Dans son livre LES BARUNDI paru en 1916 aux Editions Société Française d’Histoire d’outre-mer, il expose des analyses et des observations qui reflètent, n’en déplaise aux gens de mauvaise foi et aux borgnes intellectuels, des comportements spécifiques à chaque ethnie et qui sous-tendent les rapports sociaux depuis des années.

De 1976 à 1988, des politiciens se croyant plus malins se sont donnés à cœur joie à défendre la théorie de l’existence dune seule ethnie au Burundi. Ils ont soutenu que la théorie des ethnies est l’invention de colons belges. Ils oubliaient, néanmoins, qu’avant l’arrivée des blancs au Burundi, les roues de l’histoire tournaient déjà. Ce qu’il faut plutôt défendre, c’est la coexistence des trois ethnies du pays dans les rapports maîtres-serfs, rapports qui, de nos jours, tendent à s’effondrer complètement malgré des soubresauts de certains anciens maîtres. Cette coexistence a été même observée par HANS MEYER dans les années 1916. « En Urundi comme au Rwanda, le mélange de la population est encore bien plus intéressant que celui de la flore et de la faune. On y trouve trois éléments tout à fait différents du point de vue anthropologique et culturel, mais qui vivent côte à côte ou plutôt dans un rapport hiérarchique, séparés de façon relativement rigoureuse et qui, regroupés de la sorte, ont constitué au fil des siècles une communauté politique et sociale solide »
Le mal qui ronge notre pays est donc dans cette domination que les Tutsi tiennent à pérenniser contre vents et marées. L’autopsie que HANS MEYER a faite des ethnies burundaises et les comportements sociaux que tout observateur tant national qu’étranger a pu relever au cours de ces années après la proclamation de l’indépendance devraient aider tout Burundais qui s’y sentirait visé à s’amender.

LES TUTSI

Que les lecteurs ne pensent pas à une bienveillance ou à une malveillance pour avoir commencé par l’ethnie Tutsi. L’ordre choisi n’est pas tendancieux. Tout simplement l’auteur de l’ouvrage qui nourrit la réflexion suivante a longuement épilogué sur cette classe et voici ce qu’il en dit : « Les Batutsi, peuple hamite, forment une caste de seigneurs qui les (Hutu) dominent ; venus du Nord, ils ont pénétré en Urundi il y a environ quatre cents ans et ils y ont assujetti les cultivateurs Bahutu, comme dans le reste de la région inter-lacustre ».
Dans leur nature, les Batutsi sont fiers d’eux-mêmes. La fierté en soi est légitime. Mais on constate chez ceux-ci une fierté poussée à outrance qui se transforme en une arrogance et en un dédain hors de commun. Des faits et gestes divers l’illustrent.

Dans les traditions burundaises, boire au même chalumeau (pour les boissons indigènes) était un signe d’intimité et d’acceptation entre les Tutsi et les Hutu affranchis. Le plus commun des Hutu et des Twa ne pouvait, non pas seulement boire à la même cruche, mais non plus ne pouvait-il pas approcher la place réservée aux « seigneurs ». Même actuellement, des survivances de cette ségrégation sont observées dans certains coins du pays à domination tutsi.

Un autre fait qui n’est pas des moins révoltants était cette manie des femmes tutsi de pincer le nez à l’approche d’un hutu pour se préserver des « odeurs hutu », ce que faisaient également le chef préposé du Nkiko-Mugamba ; BARANYANKA Pierre, lors d’un rassemblement populaire hutu
Même de nos jours, il n’est pas rare de voir un tutsi changer de place dans un bus parce qu’il ne veut pas rester à côté d’un hutu. Et ici, il n’est point question de méfiance ou d’insécurité, mais un pur péché d’orgueil.

Pour quelqu’un qui connaît le Burundi, l’anthropologue allemand révèle des réalités déjà observées mais que personne d’autre n’avait encore osé étaler au grand jour. « On finit par se rendre compte à quoi tient le mystère de l’énorme supériorité des Batutsi, malgré leur nombre relativement faible, sur un million et demi de Bahutu : ils leur sont infiniment supérieurs de par leur intelligence, leur calme, leur impassibilité, leur cruauté, leur ruse, leur orgueil racial, leur esprit de solidarité, leur talent politique on remarque en outre cette arrogance qu’il affiche aussi envers les Européens ; de plus, il est foncièrement menteur et lâche dès que la situation tourne à son désavantage ».
De tous ces traits de caractère collés au Mututsi et non sans raison, quelques uns méritent un commentaire particulier et circonstancié.

LA CRUAUTE

Le médecin légiste qui a procédé à l’autopsie du corps du président défunt, SE Melchior Ndadaye a relevé que le corps avait été touché à plusieurs endroits. Comment pourrait-on expliquer un tel acharnement sur un individu sans défense? Combien de coups faut-il pour passer quelqu’un de vie à trépas ? De l’ascension du pays à l’indépendance à nos jours, les cas de cruauté sont innombrables. Rappelons les années de triste mémoire comme 1965, 1969, 1972, 1973, 1979, 1988,1993 et les temps actuels.

L’ESPRIT DE SOLIDARITE

Cet esprit de solidarité est indéniable, mais il est plus centré sur les intérêts que sur l’amour que les Tutsi portent les uns envers les autres. Chez les Tutsi, il existe une solidarité sociale et une solidarité raciale.

La solidarité sociale

Un bon Tutsi est égoïste et avare. De ce fait, il supporte très difficilement le parasitisme chez lui. C’est pourquoi il fait de son mieux pour créer des situations avantageuses à ses proches pour les rendre indépendants.
Il suffit de passer dans les services publics et paraétatiques pour se rendre compte de l’évidence : un personnel pléthorique de plantons, de secrétaires, tous ignares, passant des journées entières à piller le matériel de bureau, à se tailler les ongles et à donner des coups de téléphones interminables certainement à des correspondants de même gabarit. Et pourtant, des Hutu de loin plus compétents s’écorchent les mains aux travaux manuels.

La solidarité raciale

Cette solidarité s’observe quand il s’agit de se liguer contre le Hutu. Depuis le déclenchement des hostilités interethniques au Burundi, le Hutu est toujours mis aux bancs des accusés comme fauteur de troubles. Et sur cette condamnation tous les tutsi sont unanimes et le font croire à l’opinion internationale qu’ils ont su manipuler au cours des dernières décennies grâce aux places qu’ils ont occupées et continuent d’occuper dans la diplomatie et l’économie du pays. Et l’élite tutsie n’a pas manqué d’y mettre de sa musique en travestissant l’histoire du Burundi. L’une des hérésies de ces intellectuels en mal de publicité est cet essai d’analyse de la crise d’août 1988 préparé par de prétendus éminents professeurs historiens et sociologues de l’université du Burundi, essai qui a été aussitôt relégué à la poubelle pour médiocrité caractérielle et scientifique de ses auteurs.

LA RUSE

Nul ne pourrait contester que la ruse soit une qualité si elle servait des causes nobles.
La ruse des tutsi pris dans leur solidarité raciale- en appelle au mensonge et à la calomnie érigés en philosophie politique pour dérouter l’observateur tant national qu’étranger sur la fameuse trilogie si chère aux tutsi : « Provocation-Réaction-Répression ». Il ne devra jamais avouer, sous peine de passer pour un « hutisant »ou un « vendu », que la pire des provocations a été l’exclusion du hutu de l’exercice du pouvoir et des avantages y afférents.
Sous cet angle, la ruse a été savamment exploitée pour s’accaparer du pouvoir en créant la confusion et en maintenant le pays dans un climat de terreur grâce à une armée entretenue et éduquée à cette fin.

C’est principalement cette armée à laquelle a été la milice tutsi ( les « Sans-Echecs », les Sans-Défaites », et les « Sans-Capotes ») qui est cycliquement sollicitée par les politiciens tutsi pour perpétrer à l’endroit des hutu des assassinats et exécutions sommaires et sans jugements, dans le but de décourager toute revendication des hutu du pouvoir. La macabre imagination tutsie a su coller des qualificatifs aux Hutu pour les envoyer à l’échafaud.

Exemples :
Les Mulele, du nom de chef des rebelles congolais qui furent écrasés par l’armée de MOBUTU au Sud-Kivu
Les Mujeri, les chiens enragés qui doivent être abattus
Les tribalo-terroristes
Les tribalo-génocidaires
Les ennemis de la Nation

Le cas le plus flagrant et le plus honteux de la perfidie des Tutsi a été la signature de la Convention de Gouvernement en Septembre 1994 entre les Partis de l’opposition et les Forces de Changement Démocratiques, une convention plus imposée que négociée, qui conférait le retour au pouvoir de ceux qui venaient de perdre les élections du 1er et du 29 Juin 1993.
Peut-on parler de « convention » lorsque des signatures se font dans une atmosphère de terreur et de menaces pour ceux qui ont bénéficié de la confiance du peuple ? Ce n’est que sophisme !

LE MENSONGE

Que peut-on rétorquer à cette observation faite par HANS MEYER en 1916 et que d’aucuns répéteraient 100 ans après ? « Le Mututsi ne dit jamais ce qu’il pense, ou très rarement. Il faut le deviner. Cela va plus loin : le mensonge n’est pas seulement d’usage face aux étrangers, c’est une mauvaise habitude profondément ancrée qui s’exerce contre tout le monde ».

L’histoire du Burundi est jalonnée de mensonges savamment montés par les hommes de l’arène politique des différents régimes. En remontant seulement à quelques dates les plus récentes, on remarque que les mensonges des tutsi rivalisent dans leur bassesse et leur ignominie.
Dans le Magazine « Burundi en images » paru en décembre 1988, le major Pierre Buyoya, Président de la République, déclarait aux journalistes d’un pays du Maghreb que des assassins hutu avaient été pris en flagrant délit sur le « champ de bataille » à NTEGA et A MARANGARA et que c’étaient eux qui étaient emprisonnés en attendant leur jugement. En supposant que le Major Buyoya se soit montré sincère et honnête, pourrait-il aujourd’hui, en âme et conscience, soutenir cette déclaration ou tout au moins reconnaître qu’il a fait incarcérer des innocents hutu lorsqu’il a fini par les « amnistier « le 30 août 1990 sans instruction des dossiers ni jugement des inculpés ?

En novembre 1991, un ingénieur du BPE du nom de Théophile a été assassiné à Ngagara, Quartier 6. Son assassin a soutenu que cet ingénieur s’apprêtait à retirer des explosifs de sa mallette pour les lancer aux militaires. Or, cette mallette contenait une somme d’argent assez importante que Théophile venait d’acquérir comme prêt bancaire. Pour camoufler son double acte de vol et de meurtre, le militaire fera un rapport qu’il venait d’abattre un assaillant et tous les milieux tutsi en ont fait l’écho.
Après l’assassinat du président Ndadaye et ses proches collaborateurs ainsi que les massacres qui s’en sont suivi, les partis d »opposition majoritairement tutsi ont confectionné plus un chiffon qu’un fascicule sur la crise d’octobre 1993 et dans lequel ils ont répertorié tous les hutu instruits et tous les commerçants hutu du pays, commune par commune, province par province, auxquels ils ont endossé le meurtre des tutsi à l’intérieur du pays. On sait qu’aucun de ces imposteurs n’avait quitté sa belle villa de Bujumbura pour mener des enquêtes crédibles à l’intérieur. Et pourtant, ce chiffon de document semble faire foi dans certains milieux étrangers non avisés sur les réalités du Burundi.

Pire que cela, la communauté tutsi et les milieux étrangers qui lui sont favorables se sont accordés pour faire croire à l’opinion internationale que ce sont les hutu qui ont planifié et organisé les massacres d’octobre 1993. L’on pourrait poser directement cette question à Monsieur- Tout- le-Monde : Qui est ce hutu, chef d’État-major Général des Forces Armées, qui livrera le Président NDADAYE aux militaires enragés ? N’est-ce pas le Col Jean BIKOMAGU qui leur dit « Voici l’homme que vous cherchez » ? Jusqu’à la preuve du contraire, il était bel et bien tutsi, et hima de surcroît.

Ce Lieutenant du nom de KAMANA qui tortura le Président à mort, n’est-il pas tutsi ? Le mensonge c’est encore cette disparition miraculeuse de ce KAMANA qui s’est volatilisé dans les Mille Collines du Nord du Burundi pour prendre le pseudonyme de Commandant SEKAMANA au sein de l’Armée Patriotique Rwandaise.
Le mercredi 21 Décembre 1994, le lendemain de l’attaque de la zone BWIZA par les milices tutsi, un Officier de l’Armée régulière tenait à l’écart un journaliste étranger et lui montrait les décombres des maisons détruites à la grenade à la 9ème Avenue. Il lui disait que c’étaient les habitations des tutsi démolies par les hutu.
Que cet officier qui, sûrement se reconnaît se repente et retourne à Bwiza pour recenser les maisons des tutsi détruites par les hutu. Les rares maisons des tutsi touchaient l’auraient été par confusion de la part de la horde des jeunes tutsi drogués. Le chef de zone de BWIZA pourra un jour le confirmer, sil est de bonne foi bien entendu.

LA LACHETE

D’après HANS MEYER, la lâcheté et la paresse sont deux traits de caractère profondément ancrées chez le tutsi. « La paresse et la lâcheté sont deux traits caractère déplaisant des Batutsi, en plus de leur tendance au mensonge. Le Mututsi ne travaille jamais sil ne fait pas partie de la classe inférieure pauvre ; il se borne à s’occuper de ses bovins, pour le plaisir. Le travail est l’affaire des sujets bahutu et de ce fait une véritable honte pour le Mututsi à laquelle seuls les batutsi vraiment pauvres peuvent s’exposer. Etre riche et puissant, pouvoir jouir de la vie dans l’inaction, voilà la quintessence de sa sagesse, l’idéal qu’il recherche à réaliser avec la plus grande malice et sans le moindre scrupule ; chaque individu pour soi et l’ensemble des batutsi contre le peuple assujetti des Bahutus et des Batwa.

En Urundi comme au Rwanda, c’est avant tout la volonté de puissance et de jouissance qui a amené les batutsi à se réserver le monopole de la plus grande richesse ». Quand on parle d’oisiveté ou de paresse chez les tutsi et ici ce n’est point du tout un dénigrement il y a en effet, des faits qui frappent par leur singularité. Le tutsi évite tout travail exténuant. Il court toujours derrière un job fort bien rémunéré mais qui n’exige pas beaucoup d’effort physique. Les exemples sont nombreux.
Combiens d’instituteurs tutsi ont déserté l’enseignement primaire pour se faire enrôler dans l’armée ou pour occuper un poste de secrétaire dans un service public ou paraétatique, facilité qui est accordée aux seuls tutsi afin de leur épargner la lourdeur et les exigences quotidiennes des préparations des leçons et des devoirs à corriger.
Dans les écoles secondaires, combien de professeurs tutsi préparent leurs leçons ou corrigent convenablement les copies des devoirs, des interrogations ou des examens ? Bien sûr qu’il existe des Hutu qu’on peut mettre dans le même sac mais les tutsi battent le record dans la paresse.
Dans la vie quotidienne, combien de tutsi peut-on dénombrer chez les manouvres qui creusent les tranchées pour téléphone ou adduction d’eau, chez les dockers qui chargent et déchargent des marchandises. La dénomination « ABANYABUHONGA » (« Les gens de Buhonga ») est claire à ce sujet quand on sait que les hautes montagnes de « BUHONGA » qui surplombent la ville de BUJUMBURA n’abritent pratiquement que des Hutu.

Que de Tutsi voit-on dans la ville de Bujumbura et dans les centres urbains entrain de déambuler à longueur de journées en guettant les heures de repas pour aller piquer l’assiette ou les heures des bistrots pour mendier un verre à une parenté et même un étranger ? Et pourtant ce travail sale et harassant qu’ils dédaignent permet à ceux qui s’y adonnent à satisfaire leurs besoins personnels et familiaux sans recourir à la mendicité ou au parasitisme.

L’esprit de jouissance dans l’oisiveté a gagné beaucoup de fonctionnaires tutsi, qu’ils soient de la catégorie d’exécution, de collaboration ou de direction. En reconnaissant que les fonctionnaires tutsi sont majoritaires dans le secteur public, les résultats montreraient qu’une infime partie est rentable si un jour on menait des enquêtes sur la rentabilité des services publics.
En effet, très peu de fonctionnaires restent dans leurs bureaux, soit qu’ils vont faire leurs propres affaires, soit qu’ils s’éclipsent expressément pour trainer les dossiers afin que les bénéficiaires de leurs services soient dans l’obligation de leur graisser la patte. Et l’on s’étonne qu’après une petite période le parc automobile augmente sensiblement ou que de villas poussent comme des champignons alors qu’on peut arithmétiquement, et sans se tromper, déterminer les sources de revenus de chaque individu.

Quant à la lâcheté, le cas le plus parlant reste celui de l’assassinat du Président NDADAYE. La constitution actuelle qui a permis l’avènement du multipartisme avait été fortement critiquée par des Hutu lors des séances de discussion pour amendement. Entre autre imperfections lui reprochées, il n’y avait pas d’articles qui interdisent ou condamne les coups d’Etat militaires. Parmi les gens du présidium de la séance qui se passa dans la salle de spectacles du campus KIRIRI, un certain CIZA Jean-Paul, Directeur Général de l’enseignement Secondaire et technique sous le régime du Major BUYOYA disait en substance : « Les militaires ont toujours sauvé le Burundi du gouffre par des coups d’Etat. Il ne faut donc pas leur mettre des barrières. Ils le feront comme ils l’ont toujours fait ».

Qui avait des oreilles a compris ce jour-là et qui a des yeux a vu le 21 octobre 1993. Et ce coup d’Etat sanglant du 20 au 21 octobre1993, de quel gouffre voulait-il sauver le Burundi ? Tout simplement, le parti UPRONA majoritairement tutsi, fort du soutien de l’armée majoritairement tutsi na pas pu digérer sa défaite après trois décennies de pouvoir sans partage devant un tout nouveau parti majoritairement hutu qui a honnêtement su s’imposer aux urnes les 1er et 29 Juin 1993.
Comme la nouvelle politique du parti vainqueur prônait la nomination aux emplois en fonction des compétences et mérites personnels, le parti battu à plate couture aux élections aurait pressenti que ses pions placés ici et là malgré leurs médiocrités intellectuelles n’avaient plus beaucoup de chances d’y rester. Alors outrepassant sa parole d’honneur de respecter et d’accepter le verdict des urnes, il a comploté contre les nouvelles institutions démocratiques. Y a-t-il plus ignoble lâcheté au monde que cela ?

Pour qui ne le connaissait pas encore, voilà l’homme tutsi du Burundi, le loup à peau d’agneau, l’être qui associe habituellement l’hypocrisie à la perfidie. Mais il y a pire et pis. Malgré les composantes ethniques identiques au Rwanda et au Burundi, les deux peuples accusent des traits de démarcation très nets. « Il faut reconnaître malgré tout que, dans ce domaine également, les Barundi sont supérieurs aux Banyarwanda. En Urundi les Batutsi ne sont pas aussi avides de jouissances, paresseux, menteurs, violents et lâches qu’au Rwanda, les Bahutu ne sont pas aussi serviles et hypocrites par rapport aux puissants ni aussi impudents à l’égard des faibles que là-bas, et le roi et les grands qui vivent à sa cour ne s’adonnent pas autant à l’oisiveté, à la bombance, aux intrigues et à la satisfaction de leurs instincts méchants et cruels qu’au Rwanda ».

Pour la population de la Mairie de Bujumbura qui a vécu la crise d’octobre 1993 et les diverses tragédies de ces jours, elle peut approuver cette observation de HANS MEYER. En effet, qui pourrait oublier la grande part de responsabilité des ressortissants et réfugiés rwandais dans les exactions commises pendant les journées « Ville morte » et pendant les opérations de purification ethnique dans les quartiers de MUSAGA, CIBITOKE et NYAKABIGA ?
Ce n’est pas par subjectivité ou tout autre sentiment malveillant que j’ai longuement épilogué sur les Tutsi, c’est qu’il fallait établir une certaine concordance entre l’étude anthropologique faite sur cette caste de seigneurs il y a un siècle et les réalités actuelles. Les Hutu ont aussi des clichés que HANS MEYER a constatés sur eux.

LES HUTU

Tels qu’ils sont présentés par HANS MEYER, les hutu mènent une vie d’insouciance statique et se sentent à l’aise dans leurs dominations. « La légèreté et la mobilité d’esprit qui caractérisent les Bahutu, leur habitude de parler fort et de gesticuler vivement ne frappent nulle part autant en Urundi que dans cette région du Nord-Ouest. Bien qu’ils soient impulsifs dans leurs actes, les Bahutu ne sont pourtant pas capables de grands efforts de volonté. Ils sont conservateurs de par leur instinct d’inertie et une sorte d’indifférence qui leur sont propres ; c’est pourquoi ils s’en tiennent aux idées et aux murs auxquelles ils sont habitués de tout temps. A cette fin concourt un penchant très marqué pour tout ce qui est mystique et surnaturel, malgré leur rude sensualité de leur nature physique. Leur comportement social à l’égard de leurs congénères et la chaleur de leur amour pour les enfants dénote une grande bonté d’âme »

Si le hutu pouvait oser faire un examen introspectif aujourd’hui, aurait-il à redire sur ces traits de caractère observés chez lui ? Parlons en de quelques-uns d’entre eux.
Le Hutu parle fort et gesticule beaucoup. Si l’on se tournait du côté des intellectuels hutus, les regards tomberaient immanquablement sur des personnages comme MAYUGI et NGEZE. Qu’on se rappelle des discours tonitruants de ces derniers avant, pendant et après les campagnes présidentielles et législatives. Qu’on se rappelle des discours brutaux et agressifs d’un MUKASI, de ses déclarations maladroites intempestives. Qu’on observe, certains comportements quelque peu bizarres chez l’élite hutu fraîchement parachutée dans les sphères du fameux « gâteau national » et chez certains « nouveaux riches » hutu. Et on s’accorderait à donner raison à l’anthropologue allemand. « Dans ses rapports avec les autres, le Muhutu est gai et communicatif, et il parle fort quand il n ya pas de Mututsi plus haut placé à proximité mais en présence d’un seigneur mututsi, il est sérieux. Quand le Muhutu peut se laisser aller, son imagination va bon train et s’exprime volontiers par des vantardises et des fanfaronnades naïves ».

Il est à noter que ce comportement fanfaron et vantard est aussi observé chez les paysans chez qui une petite différence d’avoir, de force physique ou n’importe quel menu avantage, peut être source de conflit au lieu de servir de complémentarité. C’est justement cet esprit de complémentarité, conséquence directe dune solidarité sans faille qui manque aux hutu. Et les tutsi ont su profiter de cette défaillance. « De plus, leur crainte des Batutsi est bien trop grande qu’ils osent se révolter ouvertement contre eux. Et de ce fait, les Batutsi, malgré leur nombre relativement faible, leur sont bien supérieurs de par leur intelligence et leur esprit de solidarité toujours ranimé par des intérêts communs, alors que les Bahutu se sont morcelés en d’innombrables lignées et groupes tribaux qui se font la guerre ; ils n’ont aucun sentiment national profond et les Batutsi les dressent habilement les uns contre les autres »
Qu’est-ce qui n’est pas vrai dans cette assertion? Il est vrai qu’il n ya pas concorde et paix entre toutes les familles tutsi voisines, mais que de familles des hutu se sont entredéchirées et/ ou s’entredéchirent encore pour des raisons qui n’ont ni queue ni tête !
Quant à la naïveté des Hutu, elle est maladive et révoltante. On serait tenté à l’assimiler à un cas pathologique d’imbécilité. Beaucoup de faits concourent à le créditer. Depuis que les massacres périodiques se sont institués en mode de gestion sociopolitique au Burundi, des hutu se sont laissés conduire aux lieux d’exécution comme des moutons à l’abattoir. Qu’on s’imagine un ou quelques trois gringalets tutsi qui escortent un bon groupe de gaillards hutu tels que les décrirait Jeanne KANTUNGANE pour un voyage sans retour. Que pourrait-on dire de ces victimes en sursis qui sont convaincus quelles vont être relâchées après avoir prouvé leur innocence? Méconnaissance de la félonie des tutsi, confiance aveugle et bonne foi en tutsi, stupidité ! Mais toujours est-il que les hutu meurent assassinés de la même façon et dans les circonstances semblables.

Sans remonter aux tragédies de sinistre mémoire de 1972 où les hutu ont fait l’expérience de l’invention de la mort au marteau et à la houe usée, que de hutu sont mort de la main des militaires en 1988 à Ntega et à Kirundo, alors qu’ils avaient massivement répondu à une réunion de « pacification « convoquée par les autorités administratives ?
Le hutu constate rarement la gravité des tensions Hutu-Tutsi et pense souvent qu’il n’est pas concerné. Habitude du malheur ou absence d’évolution de la mentalité ? Mais est-il que mal lui en prend toujours. Qu’on interroge l’histoire du Burundi pour savoir comment des Hutu, et même des intellectuels sont morts, continuent de mourir bêtement même maintenant. Et pourtant, il existait et existe encore des chances, si minimes soient-elles, de ne pas se laisser égorger comme des chèvres selon les propres termes de Monsieur Antoine NDUWAYO à Bukeye et à Kayanza. C’est à supposer que le clin d’œil du Premier Ministre a été fait à tous les fils et filles de cette nation. « UWUTAMBANA NA MUKEBA NTA KUBITA URUGOHE » (La distraction n’est pas permise devant un rival).

On aura donc remarqué que la vantardise et la fanfaronnade de certains cadres hutu les poussent à des actes irréfléchis et le plus souvent à porter des masques. Si non on s’imaginerait mal un MUKASI ou un NGEZE entrain de casser les pieds à ses pairs de l’UPRONA prétendant ainsi être plus tutsi que les Tutsi ou plus catholique que le Pape jusqu’à se déclarer « enfant naturel ». Mais « chasser le naturel, il revient au galop ».

Les Hutu se font la guerre
En s’appuyant toujours sur les faits et gestes quotidiens, les Bahutu qu’ils soient paysans ou intellectuels, provoquent souvent des querelles et des bagarres et se portent des coups bas. Il est monnaie courante de rencontrer des gens qui se sont porté des coups et blessures par ivresse ou tout autre cause banale comme l’affirmation de soi. Et les tutsi, connaissant ce point faible, savent dresser les hutu contre les autres. Ce témoignage d’un ancien détenu politique en est un bon exemple. En 1988, deux agents de l’administration dans la circonscription de Ngozi étaient présumés commanditaires et auteurs de massacres des tutsi dans leur lieu de travail. Les tortures ayant échoué pour leur arracher des aveux, les membres de la commission d’enquête les ont pris séparément et ont dit à chacun : « Si tu parviens à charger ton camarade, tu vas être relâché ». Et les deux de s’ingénier à inventer calomnies sur calomnies. A la fin des interrogatoires, les tortionnaires ont conclu en disant à chacun deux : « Nous avons des indices sérieux ; tu as distribué des tracts incitant les Hutu à la révolte et tu as même appris aux paysans à manier les armes à feu. Et voici la déposition de ton complice qui, lui a avoué et est élargi ».

Y a-t-il des accusations plus accablantes que celles formulées par un camarade ? Enfermés de nouveau dans leur cachot commun, les deux prisonniers se sont pris à la gorge et mort s’en serait suivie s’il n y avait pas eu intervention de leurs compagnons d’infortune. Mais l’irréparable était déjà consommé : chacun avait un dossier lourd à sa charge.
A maintes reprises, les grands ténors hutu de l’UPRONA ont conduit des manifestations contre le parti FRODEBU qui alignait majoritairement des Hutu. Et pourtant, des Tutsi et non des moins importants dans le parti sont restés dans leur réserve. Et au moment de distribuer des postes, ces paravents hutu sont renvoyés aux calendes grecques et ils sont difficilement acceptés dans les milieux tutsi de la capitale. Ils semblent, cependant, ne pas connaître la raison de la mort d’un certain uproniste du nom de HATUNGIMANA Fridolin !

En fin de compte, l’on pourrait penser que les hutu sont souvent à l’origine des malheurs qui les frappent. D’un Hutu qui meurt, ses confrères disent qu’il ne méritait que ce sort parce qu’il s’était mêlé de la politique. Dun autre, lis diront qu’il avait trahi le pays en voulant le vendre aux étrangers. Dun autre encore, ils diront qu’il a reçu des dollars de la CIA.
Juste la ruse des tutsi pour endormir la méfiance des hutu afin de se livrer en toute quiétude à leurs actes ignobles de meurtre. Quel paysan connaît ce qu’est la CIA ? Combiens de paysans ont-ils déjà manipulé des dollars ? Pourquoi des hutu s’acharnent à colporter et soutenir les mensonges des tutsi, à livrer leurs frères à la mort ? Qu’on interroge l’histoire ! C’est triste de constater que certains hutu préfèrent la lâcheté à l’honneur et vendent leur personnalité aux enchères. Et les tutsi de se moquer de la lâcheté des hutu, quand même aujourd’hui « UWUSHAKA UMUHUTU AMUTUMA UWUNDI MUHUTU (Qui veut un Hutu confie la mission à un autre Hutu) »

LES BATWA

Si l’on demandait aux étrangers résidant au Burundi sils ont déjà vu un twa, beaucoup d’entre eux répondraient par la négative. Et sil s’agissait de les décrire, certains verseraient dans les stéréotypes des schémas anthropologiques avec le risque de les confondre à certains tutsi et hutu. Et même la jeunesse actuelle, surtout celle qui a grandi en ville, ne vous dira rien sur cette catégorie, excepté les clichés présentés par leurs parents. Tellement les Twa ont été mis en quarantaine.
Dans les temps normaux, les Twa rapprochent plus des Hutu que des Tutsi parce qu’ils trouvent auprès des premiers des produits agricoles. Une anecdote raconte que le Twa ne boit jamais le lait. Il lui préfère de la viande quelle qu’elle soit et même celle d’un avorton.

Pendant les moments de crise qu’a traversé le Burundi, beaucoup de twa se sont rangés du côté des tutsi sans trop savoir pourquoi ni pour quel idéal ils se liguent contre les hutu. Le lecteur me pardonnera cette obscénité mais qu’il me permette de lui faire cette confidence qu’un bandit Twa confiait à un militaire tutsi qui le gardait : « Abahutu ngo bashaka kuba Perezida. Ntimuzi kubaca amavya (Les Hutu veulent être des présidents, vous ne savez pas leur couper les couilles) ». Et le militaire de rétorquer : « Ese iyo boba boshoboye kukwumviriza » (S’ils pouvaient au moins t’écouter). Avec de telles idées, personne ne serait étonné que les Twa se soient illustrés dans les massacres des hutu dans les provinces de Ngozi et Kirundo les jours qui ont suivi le 21 Octobre1993. Les Tutsi ont réussi à les embrigader dans leurs bandes macabres moyennant quelques pacotilles, force alcool, stupéfiants et deux cents francs Bu (200) par tête hutu coupée. Et cette alliance de diables est légendaire. « Les Batwa font cause commune avec les Batutsi, par sagesse et par une appréciation de leur situation ; en revanche, ils considèrent les agriculteurs bahutu qui détruisent la forêt par la hache et le feu comme des fossoyeurs de leur liberté ; c’est le cas au Rwanda comme en Urundi. Au Rwanda, même le roi Musinga abrite toute une colonie de Twa à sa cour à Nyansa parce qu’il préfère confier à ces parias hostiles aux Hutu la garde de sa personne et le maintien de l’ordre plutôt qu’à ceux-ci, ou même aux Batutsi ».

Et fort paradoxalement daucuns savent le mépris que les tutsi et les hutu affichent envers les Twa « En Urundi, Rwanda et au Nord-est du territoire du Congo, les Batwa sont en voie de disparition. Batutsi et Bahutu les considèrent comme des parias ; on les maltraite partout en les exploitant copieusement.
Voici en bref, quelques traits de caractère sur les tutsi, les hutu et les twa, tels qu’ils ont été observés par l’Allemand HANS MEYER en 1916.
Entretemps, il s’est opéré une nette évolution chez chaque composante ethnique du Burundi au cours de ces quelques décennies mais à des vitesses différentes. Ceci se remarque par les méthodes raffinées que les Tutsi ne cessent d’inventer pour éliminer les hutu et l’éveil de la conscience hutu qui s’est, miraculeusement, manifesté lors des élections libres et démocratiques de Juin 1993.
Il est fort regrettable que les Twa n’évoluent pas dans leur mentalité et leur train de vie quotidien mais les nouvelles institutions ont l’impérieux devoir de les encadrer et de les accommoder aux situations sociopolitiques du moment.
Pour les Hutu, ce constat de HANS MEYER devrait servir de mot d’ordre afin qu’ils éveillent de plus en plus leur conscience et leur esprit de solidarité si indispensable pour leur survie. « Tant que les Batutsi seront des maîtres du pays, un essor intellectuel et culturel du peuple barundi demeure impossible, car seul ce bas niveau des Bahutu, maintenu au cours d’un isolement séculaire, assure la domination batutsi ». Cependant cette solidarité pour la survie ne devrait pas être orientée dans le sens de se venger des souffrances et des frustrations séculaires leur infligées par les Tutsi mais elle viserait plutôt la conjugaison des forces et des moyens pour déjouer les plans machiavéliques d’extermination du peuple hutu à travers génocides et ethnocides répétitifs et cycliques au Burundi.
Forts de cette solidarité, les hutu ont la noble mission d’imposer une vraie démocratie aux tutsi encore nostalgiques des temps révolus en leur faisant entendre la voix du changement dans la dignité. Sans pour autant oublier le passé, comme le disait sa sainteté le pape J-Paul II, en septembre 1990, alors qu’il foulait de ses pieds le sol burundais, ils devront reconstituer la véritable histoire du Burundi et, en même temps, se défaire du complexe de persécution.

Les tutsi, quant à eux , devraient aussi rompre avec le complexe de Caïn qu’ils trainent derrière eux comme une ombre et leurs ambitions de domination pour vivre ou plutôt accepter de vivre dans la diversité ethnique et idéologique et dans la tolérance avec les autres composantes de la société burundaise. De même, ils devraient se départir des sales habitudes d’oisiveté d’hypocrisie, de perfidie et surtout de mensonges et comprendre que la seule garantie de leur survie est le pain honnêtement gagné à la sueur de leurs fronts.
En 1996, après 80 ans du constat de HANS MEYER (1916), nous avons formulé une timide conclusion que les comportements psychosociaux ou de relations intergroupes socio-ethniques Tutsi-Hutu au Burundi avaient évolué, et que pour preuve, le face-à-face de qui-doit-mieux-se-servir du « gâteau national », qui du Tutsi qui du Hutu voire déjà aussi qui du Twa criant haut ses revendications, présageaient une cohabitation intelligente hutu-tutsi-twa et intra-hutu au regard des résultats aux élections démocratiques de 1993.
Pourtant, un siècle après HANS MEYER (2016), on se demande encore pourquoi de cette ténacité, de cette immuabilité, de cette invariabilité de comportements hutu où « (umututsi ashaka umuhutu) UWUSHAKA UMUHUTU AMUTUMA UWUNDI (muhutu) » demeure observable chez ces hutu qui gesticulent, font du tapage à coups de mensonges échafaudés par les tutsi, en s’acharnant contre leur congénères.
Des NGEZE et de MUKASI surgissent en 2015-2016 ( cent ans après le constat de HANS MEYER) dans les CIMPAYE Pancrace, les MINANI Jean (Dr), les NTIBANTUNGANYA Sylvestre au sein d’un CNARED multicolore, oubliant le sort qui fut, par le FPR-Inkotanyi au Rwanda, réservé à BIZIMUNGU Pasteur, KNYARENGWE Alexis, TWAGIRAMUNGU alias Rukokoma qui échappa belle, SENDASHONGA, pour citer ceux d’outre-Akanyaru à côté d’un HATUNGIMANA Fridolin, d’un MASHINI (Twa reconnu innocent après la pendaison sans grâce que Président Pierre Buyoya qu’il avait servi), d’un MAYUGI (empoisonné ?) et des milliers de Hutu qui, en 1972, furent tués après de loyaux services à la demande de leurs bourreaux tutsi .

Un quart de siècle (2005) après la création du Palipehutu (18 /04 /1980) par Gahutu Rémy (assassiné par les services secrets tutsi burundais infiltrés en Tanzanie), un quart de siècle après le pacte Hutu-Tutsi initié par Pierre Buyoya (Charte de l’unité 1990), un quart de siècle après le doigt hutu sur la gâchette d’un fusil offensif/ défensif accompagné de la manifestation « tête rasée » (Rugombo 1991) qui a inauguré l’empoigne hutu-tutsi et sonner le glas des siècles de paix entre le cheval ou serf (hutu) et son cavalier ou seigneur (tutsi), après près d’un demi siècle (44 ans) de génocide hutu occulté grâce aux manœuvres tutsi (rappelé au grand le 29/04/2016 grâce à la détermination tenace encouragée à la CPI), nous assistons depuis 2014 les hutu et les tutsi du Burundi comme des boxeurs ou catcheurs sur le « ring rivalisant en stratégies de « Knock-out » dans : « Umwe wese (Hutu-Tutsi) aho ahamvya Batera uruvyino rwa: U(n)MENE(akamirampeke) (ndaku)MENE (amatengatwa/amavya) Nurundi rwaNINDE HASI NINDE HEJURU” Bagundagurana! (A chacun la casse; A qui la supériorité?)
Et dans une démocratie éprouvée à la burundaise, où se mêlent des intérêts de voisins plus ou moins immédiats et une opaque main des organisations internationales en dépit du verdict des urnes. Pour combien de temps se pratiquera ce nouveau jeu ?
Il en est aussi ceux qui proposent, à l’instar du parti SONOVI, une alternance hutu-tutsi à la gestion du pays, en ignorant visiblement le Mutwa qui du reste n’est jamais apparu dans les cimes de l’arbre du pouvoir politique comme le montre le tableau ci-après (Confectionné par mes soins en Kirundi.

Par NGENDAKUMANA Mathias, Sociologue en retraite
Mai 2016