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L’ONG Observatoire de l’ action gouvernementale (OAG) a organisé mardi un atelier de ré flexion sur le système d’approvisionnement, de distribution et de gestion du médicament au Burundi au cours duquel il a été démontré que la chaîne d’approvisionnement du médicament connaît des goulots d’étranglements avec toutes les conséquences qui s’en suivent.

Selon le Dr. Emmanuel Gikoro, qui a fait une consultance sur cette chaîne d’approvisionnement, le principal goulot est lié aux retards de paiement aux structures de soins.

Pour lui, “le fonctionnement des structures de soins est complè tement hypothéqué par les arriérés de l’Etat qui ont atteint un niveau insoutenable avec plus de 7 milliards de Fbu (près de 4 millions de dollars) pour les seuls 4 hôpitaux de référence de Bujumbura”.
Il s’agit du Centre Hospitalo-universitaire de Kamenge (CHUK), de l’Hôpital Prince Régent Charles, de l’Hôpital Militaire de Kamenge et de la Clinique Prince Louis Rwagasore.

Les conséquences qui en découlent sont multiples, à savoir notamment les salaires des personnels qui deviennent de plus en plus difficiles à honorer, les remboursements des crédits du personnel, les cotisations à l’Institut National de Sécurité Sociale et à la Mutuelle de la Fonction Publique qui sont sans cesse différés, les fournisseurs qui ne sont plus payés et qui n’ accordent plus de crédit, ce qui entraîne des ruptures de stock.
“Comme conséquence, des patients, surtout les catégories des personnes qui bénéficient de la gratuité des soins, se plaignent beaucoup quand les prestataires de soins les envoient chercher/ acheter du médicament dans des pharmacies privées. Pour certains d’ entre eux, suite au manque de la cure complète, la maladie se complique et peut conduire à la mort”, a déploré le consultant E. Gikoro.

Pour améliorer la situation, le consultant propose de concevoir et de mettre en place un système pérenne de financement de la sant é telle qu’une mutualité universelle, de mettre en place une Autorité Nationale de Régulation du secteur des médicaments et autres substances connexes et de lui doter des moyens suffisants et enfin, de mettre en place un laboratoire de contrôle de qualité performant et reconnu. F