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Directeur technique du centre Kabondo football for hope, Wenseslas Nyabenda s’occupe des enfants de la rue depuis plus de 10 ans. Et cela n’est pas un hasard !

Wenseslas Nyabenda : « Aujourd’hui, je suis directeur technique du centre Kabondo football for hope »

Il sait tout des enfants de la rue. Leurs histoires, leur univers, leurs souffrances, leurs stratégies pour survivre à cet enfer… « J’ai été un enfant de la rue pendant 5 ans », fait savoir Wenseslas Nyabenda. Un parcours de combattant qui aura le mérite de créer une vocation chez ce jeune de 29 ans.
1993, le Burundi est à feu et à sang. La petite colline de Muyira qui surplombe la ville de Bujumbura, n’est pas épargnée. Le petit Wenseslas, à peine âgé de 7 ans se retrouve seul, sa famille étant dispersée : « Je vivais derrière la cathédrale, avec tout un groupe d’autres enfants. », raconte-t-il. Et après un lourd silence, « Grâce à Dieu, j’ai survécu… ».
Survivre…en effet ! Nul n’ignore les conditions de vie des enfants de la rue : violences physiques, sexuelles, etc. Aucun droit, absolument aucun n’est respecté pour ces enfants. Inutile donc d’y revenir pour Wenseslas Nyabenda : « C’est très dur ! », dira-t-il simplement comme pour tourner la page.

Après la pluie, le beau temps

1998, Wenseslas sort de la rue et intègre le centre d’accueil de l’ONG Terre des hommes. Là, il y sera formé, reprendra ses études depuis l’école primaire. Tout s’enchaîne pour le chanceux. « Après mes cours à l’Athénée primaire, je recevais des formations en psychologie, prise en charge, technique d’écoute, animateur sportif et bien d’autres. »

En 2001, il est engagé comme animateur social chez Terre des hommes, une ONG Suisse pour la protection de l’enfance. Un poste qui n’a cessé d’évoluer depuis. « Aujourd’hui, je suis directeur technique du centre Kabondo football for hope. ». Mais ce n’est pas pour rester derrière son bureau. Non. Son travail, c’est sur terrain qu’il l’exerce : Identifier les enfants de la rue, les écouter, les encadrer, etc. « Nous faisons des animations socio-sportives comme outil d’accompagnement psychosocial ». Concrètement, cela se traduit par des animations sportives suivies de messages sur les droits de l’enfant, la sexualité responsable, les méfaits de la drogue, l’hygiène. Grâce à son travail, 30 familles ont été appuyées en activités génératrices de revenus, 100 enfants ont été réintégrés scolairement… « Mon rêve, c’est de retirer le maximum d’enfants de la rue. », conclut Wenseslas Nyabenda.