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Dans le cadre de promouvoir le dialogue basé sur la vérité de l’histoire du pays et dans le souci d’aider les Burundais à se réconcilier, le Centre Indépendant de cirid-31052017-174300.jpgRecherches et d’Initiative (Cirid) a animé une conférence de presse le mardi 30 juin 2017. Cette conférence était centré autour du portait légendaire de Bihome et la réalité sur les massacres à caractère génocidaire qu’a connus le Burundi dont celui de Ntega-Marangara.

Le président du Cirid et chercheur géopolitique de la région de l’Afrique des Grands-lacs, Déo Hakizimana, a indiqué que le nom de Bihome devrait inspirer les Burundais. « C’est un nom, non seulement de grande importance historique, mais aussi d’une profondeur citoyenne qui pourrait être une référence pour tous ce que nous faisons aujourd’hui. Bihome était un symbole du courage, de la détermination, il était un citoyen d’envergure qui visait l’intérêt supérieur de la nation », a-t-il mentionné. Il a expliqué que Bihome s’est sacrifié jusqu’ à mourir à la place de Mwezi Gisabo qui était recherché par les colons allemands. Il a changé ses habits et a pris les habits du roi et s’est livré aux envahisseurs qui l’ont abattu croyant qu’il était Mwezi. « C’est une honte que le Burundi n’a aucune rue dédiée à Bihome » a réitéré le conférencier.

M. Hakizimana a dit que l’ambition d’un Burundais ne devrait pas être celle de vouloir devenir ministre, député ou d’autres titres honorifiques. « Avoir de l’ambition pour le pays dans le sens où moi j’en parle, c’est avoir une ambition d’en faire un pays aussi respectable qu’il était en 1903 lorsque l’Allemagne a décidé non plus à poursuivre la guerre contre le roi mais plutôt de négocier avec lui. C’est de ce Burundi que je parle ». M.Hakizimana a signalé que selon ses recherches en géopolitique, le Burundi a une place stratégique au niveau du continent qu’il importe de valoriser.

Massacres de Ntega-Marangara, début des guerres de l’Afrique des Grands- lacs

Concernant la réalité sur la lettre que lui et ses amis ont écrite en 1988, il a signalé qu’elle est intervenue à un moment crucial. « Les massacres qui se produisaient à Ntega-Marangara risquaient de dégénérer en génocide. Nous avons écrit ladite lettre pour nous opposer à cette issue macabre, a-t-il informé. Le chercheur Hakizimana qui était le concepteur de cette lettre a dit que lui avec ses amis ont demandé au président de la République de l’époque, Pierre Buyoya, d’arrêter des massacres. Nous devons nous dire la réalité, c’était le gouvernement de l’époque qui avait fermé les yeux sur ce qui se passait à Ntega-Marangara. Nous avons aussi demandé que les institutions soient réformées de sorte que la majorité de la population soit représentée dans des proportions assez respectables. Enfin les signataires de ladite lettre avaient demandé que le débat sur les ethnies ne soit plus tabou.

Il a révélé que Ntega-Marangara n’était pas seulement une manipulation de l’élite dirigeante qui voulait rééditer l’innommable que le Burundi a connu en 1972. «C’était aussi le début des guerres qu’on appelle aujourd’hui les guerres de l’Afrique des Grands-lacs. D’après nos informations de l’époque, il y avait une volonté de vider cette localité de sa population pour que cette région serve de zone tampon », a-t-il poursuivi.

Sur la question du dialogue interburundais qui se fait à l’intérieur du pays et à l’extérieur, il a indiqué que l’accord d’Arusha stipule lui-même que tout dialogue doit se dérouler sur le sol burundais. « Ce dialogue devrait être rapatrié au Burundi », a martelé M. Hakizimana. Le conférencier a invité quiconque voudrait participer dans une réunion à Genève en date 14 juin 2017 de le signaler. Il a dit qu’il donnera son témoignage sur le travail qu’ils font avec son comité en matière de vérité et réconciliation.

Vincent Mbonihankuye, http://www.ppbdi.com