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Le commissaire général des migrations, Jimmy Hatungimana, a plaidé lundi à Bujumbura pour la création d’une brigade contre la traite des êtres humains (TEH) au Burundi au sillage de pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) comme le Kenya et la Tanzanie, dont la lutte ad hoc a déjà été couronnée de succès.
M. Hatungimana tenait un point de presse en marge d’une cérémonie d’ouverture d’un séminaire organisé à l’intention des commissaires régionaux des migrations en partenariat avec l’Organisation internationale des migrations (OIM).
Il a constaté que derrière l’augmentation de la demande de documents de voyage par les femmes et jeunes filles burundaises ces dernières années, se cache le fléau clandestin criminel de la TEH. Et cette situation de la TEH est souvent mal gérée “à cause des complicités dont les candidates potentielles bénéficient au niveau du maillon de la chaîne aussi bien en amont qu’en aval”.
Le responsable des migrations a profité de cette occasion pour appeler les partenaires régionaux et internationales dont l’OIM à renforcer leur appui au Burundi afin d’éradiquer ce fléau qui “fait misère et désolation” aux familles de ces filles candidates à la TEH et ce au profit des réseaux criminels clandestins.
Des actions ont déjà été entreprises pour démanteler des associations impliquées dans la TEH au Burundi : les initiateurs ont été traqués et incarcérés, tandis que les groupements ont été dissous.
Cependant, des structures associatives promotrices de la TEH opèrent à l’ombre dans le pays, avec des codes truquées et des mots de passe clandestin et tout en veillant à protéger scrupuleusement leurs fondateurs à cause des complicités entre les candidates à la TEH et les passeurs.
Même si ces ceux-ci ne se montrent pas plus au grand jour, les diverses structures policières burundaises usent de toutes les astuces professionnelles pour “pénétrer” ces réseaux criminels clandestins et les embarquer dans un processus de leur démantèlement via les traques de leurs auteurs potentiels.
Santiago Perez Crespo, coordinateur des urgences à la représentation de l’OIM au Burundi, a pour sa part indiqué que la lutte contre la TEH est une des activités principales dans le programme de l’OIM dans la gestion des migrations.
M. Crespo a souligné que l’OIM est en train de poser les premiers pas au Burundi pour mettre en place “un système intégral de réponse” dont la lutte contre la TEH, pour contribuer au renforcement des capacités de gestion des flux migratoires dans le pays.
Selon lui, les facteurs moteurs de la TEH sont principalement le manque de connaissance sur la TEH et la vulnérabilité des enfants, la faiblesse de la connaissance sur la TEH dans la population burundaise à cause de l’insuffisance des données y relatives et la capacité des agents des postes frontalières chargés d’appliquer la loi.
L’ambassadeur de Belgique au Burundi, Bernard Quintin, a estimé qu’à l’heure actuelle, une lutte efficace nécessite une mobilisation de toutes les instances de la communauté internationale pour faire face à des réseaux criminels internationaux “puissants et organisés” en la matière.
Selon une enquête réalisée par le Mouvement citoyen pour l’avenir du Burundi, le pays a enregistré, pour la période allant du 1er janvier 2015 au 12 juin 2016, environ 2.500 victimes de la TEH.

Xinhua