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Kassim Abdoul a été élu nouveau patron de ce parti. Marina Barampama, jusqu’ici responsable crie à l’imposture.
marina-et-abdul.jpg« La tenue du congrès et ses résultats c’est un non-événement. » C’est la déclaration de la présidente du parti UPD Zigamibanga, en exil Marina Barampama.

Cette formation politique a organisé samedi 18 mars 2017 un congrès extraordinaire dans la zone Gatumba, commune Mutimbuzi en province de Bujumbura. A l’issue de cette séance, Kassim Abdoul a été élu Président du parti. Pour Barampama, Bujumbura utilise Kassim Abdoul pour diviser ce parti. « Kassim n’avait pas les prérogatives de convoquer un congrès, ne figurant pas parmi les responsables du parti. »

Le nouveau patron du parti UPD, Kassim Abdoul déclare, quant à lui, que « Marina Barampama, qui est actuellement en Belgique ne peut pas nous assurer qu’elle est partie avec tous les membres du parti et si elle pense que le parti est sa boutique, c’est une erreur grotesque ».
Pour lui, les membres du parti ont le droit d’organiser le parti comme ils l’entendent. « Nous devons nous préparer pour les élections de 2020 et on n’a pas à attendre celle qui a laissé les membres du parti comme des orphelins.»
Qui fuit perd sa place

L’ancienne Deuxième vice-présidente de la République crie à l’imposture. On lui a volé son parti au nez et à la barbe de tous. L’ambitieux Kassim a vu une chaise vide du fait de l’absence prolongée de la responsable du parti, et a décidé de l’occuper. Son atout majeur étant ce qui fait défaut à Barampama : sa présence au Burundi. En convoquant ce congrès, il a signé la division du parti.

Visiblement, il a la bénédiction du pouvoir en place. Et cet affaiblissement ne peut que faire le bonheur du parti au pouvoir qui se retrouve le roi du bal. Kassim Abdoul peut donc surfer sur cette vague et jouer le président. Quant à Marina Barampama, l’urgence d’un retour au pays natal s’impose. Si elle veut se battre pour son poste. C’est là seulement qu’elle pourrait lutter pour retrouver la présidence de son parti. Entre les deux, cela se jouerait aussi sur la capacité à rassembler les membres.

Le ministère de l’Intérieur se défend de toute ingérence dans les affaires de cette formation politique. Son porte-parole, Thérence Ntahiraja fait savoir qu’une plainte contre ce ministère a été portée par Kassim Abdoul. Ce dernier indiquait que ce ministère avait approuvé les résultats issus d’un congrès irrégulièrement tenu. « Il a gagné son procès contre le Gouvernement burundais, on nous demande de contester l’arrêt de la Cour suprême ? », s’est interrogé Thérence Ntahiraja.
Le parti s’était pourtant réuni

Le parti UPD Zigamibanga divisé en deux ailes, avait pourtant décidé de se réunir le 22 février 2015. La déclaration de réunification, le mémorandum d’entente ainsi que le congrès avaient abouti à la réunification du parti. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Edouard Nduwimana a pris acte de cette réunification dans sa lettre du 530/630 4 2015.

C’était sans compter sur les démarches entamées par Kassim Abdul au mois de mai 2015. Il décide d’attaquer le congrès devant la chambre administrative près la Cour suprême. Il évoque plusieurs irrégularités et demande que les conclusions à l’issue de ce congrès soient frappées de nullité. Le verdict tombe avec l’arrêt RAP60 du 14 février 2017. Kassim Abdoul obtient gain de cause. Dès lors, aucun obstacle n’est sur son chemin vers la présidence du parti. Encore moins Marina Barampama élue secrétaire générale du parti à l’issue de ce congrès de 2015 puis présidente de fait à la mort du président du parti Zed Ferruzzi.

Par Agnès Ndirubusa