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Photo : didierreynders.beLa quasi totalité des analystes politiques concluent aujourd’hui qu’avec la nomination du Professeur NDITIJE Charles à la tête du CNARED, c’est le retour en force du major Pierre BUYOYA dans la politique burundaise.

Depuis une vingtaine d’années, NDITIJE Charles est connu pour être un des fidèles parmi les fidèles à l’ancien président burundais. Il est même le représentant légal de sa fondation. Il est de notoriété publique connu que le Professeur NDITIJE Charles est un « valet » de BUYOYA. Il ne peut rien faire sans l’aval de son patron.

Le major BUYOYA avait déjà dans ses bagages le mouvement « SINDUMUJA » et maintenant il vient de prendre directement les commandes du CNARED.

L’opposition politique va changer de tactique et plus d’un pense qu’une guerre civile est à craindre dans les prochains jours.

par veritasburundi sur bujumburanews


Une équipe mono-ethnique ou quand la situation est porteuse de son contraire

A Bruxelles, réussissant provisoirement à échapper à l’épée de Damoclès qui pendait depuis des semaines au dessus de sa tête, le CNARED est parvenu à élire un « nouveau » leadership : Une nouvelle équipe dirigée par Charles Nditije [qui disait qu’il fallait contraindre Nkuruziza à quitter le pouvoir quels que soient les coûts matériels, financiers et en vies humaines à engager] a été élue pour succéder à celle de Jean Minani. Que des vieilles figures. Quasi-monoethnique et sans représentation féminine. Et pourtant, ils prétendent défendre « inclusivité et équité » prônées par l’accord d’Arusha. Preuve que la situation est porteuse de son contraire et que désormais, on peut prêcher ce qu’on applique pas!

« L’équipe Minani a déjà montré ses limites » pouvait-on lire chez les Sindumuja. Minani et son équipe qui avaient récusé Mkapa et insulté certains de ses membres lui ayant répondu mi Janvier, avaient fini par céder. Une des redditions les plus humiliantes et les plus désastreuses. Trois jours durant, la délégation de ce qui restait du CNARED tentait de déminer le piège qu’elle s’était tendue elle-même en récusant précipitamment Mkapa à la suite de ses déclarations lors de ses consultations à Bujumbura en Décembre 2016. Le CNARED sortait alors de l’embarras par la petite fenêtre. Minani était devenu Baltar de la battle Star Galactica sur la nouvelle Caprica. Il venait de faire perdre à la famille tout sens d’honneur et de dignité. Il devait partir. La famille n’en pouvait plus. Elle ne le supportait plus. Sa dernière bataille à Arusha sur un champ des ruines n’avait convaincu personne. Et le temps passait et pressait. Il était donc urgent de retrouver vite inspiration et le nouveau Messi devait être quelqu’un d’arrogant et de brutal pour s’occuper des affaires de la famille. Et c’est décidement acté. Nditije a été élu.

Un jour, on sera ramené à raconter l’histoire de l’opposition radicale depuis 2010 comme une affaire d’une légion. Dominée par une famille connaissant les siens, ses amis et ses ennemis. La même famille s’était mise d’accord pour que Mkapa soit récusé. Et ceux qui y allaient et y revenaient étaient passés outre cette décision. La famille était aussi d’accord que ceux-là soient vilipendés et giflés. Les chiens de guerre lâchés, la famille avait donné feu vert à ses supporteurs pour se déchaîner sur les frobedustes et upronistes partis mi-janvier à Arusha pour rencontrer Mkapa. Ils furent lynchés au plaisir de la famille. Et La même famille rêve depuis 2010 de mettre la main sur le pouvoir et son patrimoine en foulant aux pieds les règles démocratiques. Elle n’a jamais changé. D’échec en échec, elle n’en démord pas. Elle persiste dans son entreprise macabre. C’est la même famille dont Rwasa s’est débarrassé car l’ayant écarté et trahi et l’ayant politiquement abandonné et tenté de l’assassiner. Parce que justement il n’était pas de la famille. Ni de la légion d’ailleurs. La légion des ambitieux et des jusqu’au-boutistes. Le CNARED, comme disait Radjabu récemment, a les siens et se connaissent et s’entendent parfaitement. Gare à ceux qui essaient de s’y taper l’incruste. La famille d’abord. Il ne faut jamais se mêler des affaires de la famille.

Souvenons-nous. En Juin 2016, pendant que sévissaient des animosités dans la famille cnarediste et que tout le monde s’attendait à la dissipation désastreuse par la petite fenêtre de ce qui annonçait son entrée dans l’histoire par la grande porte, l’effondrement avait été lénifié par un million de dollars américains fourni par une ONG suisse. Des chicaneries disparaissaient et la fragile accalmie et cohésion se réinstallaient. Ce qui a toujours maintenu débout la famille depuis sa naissance était d’une main étrangère dorée et mal cachée. Son guide et son sauveur n’a jamais été Minani et encore moins Nyangoma. Et il ne sera pas Nditije. Les trois sont les mêmes. Bonnet blanc, blanc bonnet ! Kif-kif.

C’est utopique de croire que Nditije réussira là où Nyangoma et Minani ont échoué. Nditije hérite d’une famille divisée. Perdue. Une armée affaiblie. Fragile. Maigre. En débandade. Se convaincre qu’il parviendra à conduire la famille à la conquête du royaume serait se bercer d’illusions. La poursuite de cette aventure ne débouchera que sur une défaite. Il échouera lamentablement comme ses prédécesseurs.

Léonce Ngendakumana a accepté de garder les portails de l’ancienne maison et Nditije risque de ne pas y échapper car 2020 s’est déjà invité et imposé dans les débats. On est à trois ans d’une autre élection. Quand les regards seront occupés à suivre les dynamiques politiques féroces pour 2020 et que le sifflement de Nditije ne pourra plus les persuader de revenir sur les polémiques déjà obsolètes de 2015, alors là, il sera temps pour lui et sa famille de réaliser une bonne fois pour toutes que les vieilles figures appartiennent à la vieille époque, que les vieilles manières ne sont pas les bienvenues dans la nouvelle époque et qu’on entre pas dans la nouvelle époque avec des vieilles habitudes!

Fridolin Nzambimana, https://fridolinandres.wordpress.com