Gatumba/Inondations : les quartiers riverains de la Rusizi devraient être évacués d’urgence
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La plate-forme nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes en collaboration avec la plate-forme provinciale de Bujumbura, le bureau communal de Mutimbuzi ainsi que les partenaires techniques et financiers a effectué mardi le 12 janvier 2021, une visite dans la zone de Gatumba et Rukaramu toutes de la commune Mutimbuzi. L’objectif de la visite était de s’enquérir de la situation après qu’une information les a parvenues que vers la fin de la semaine précédente, l’eau de la rivière Rusizi a débordé et envahi certains endroits de ces zones.

Après la visite, ils ont constaté que les quartiers Mushasha I et II, Gaharawe et Kigaramango ont été envahi par l’eau. Parmi les infrastructures publiques touchées figurent l’ECOFO Mushasha I et II qui est submergée. La directrice de l’école crie aux secours car si rien n’est fait dans les meilleurs délais, les murs de l’ECOFO risquent de s’écrouler et les eaux souillées vont causer des maladies infectieuses aux écoliers.

Selon des sources sur place, un hippopotame errant dans les eaux en débordement de la rivière Rusizi près de l’ECOFO Mushasha a tué une personne il y a une semaine. La population environnante craint le pire.

L’autre infrastructure qui est sous l’eau est l’hôpital de Gatumba. Dr Jimmy Pacifique, Directeur de cet hôpital regrette que suite à ces inondations, l’on n’ accueille par jour qu’ 1/3 de la population par rapport au nombre d’avant ces dernières.

Selon le commissaire de police Anicet Nibaruta secrétaire exécutif de la plate-forme, le passage à l’action s’avère indispensable à cet état de faits. C’est dans cette perspective qu’en marge de la visite, une réunion à été organisée à l’intention des partenaires techniques et financiers ainsi que les administratifs. Cette réunion a identifié quelques actions à mener à l’urgence qui sont prioritairement comme la pulvérisation des lieux parce que les latrines ont débordé et l’eau stagnante est souillée et risque de causer des maladies infectieuses c’est pour cette raison qu’ils ont demandé au structure de la santé, la croix rouge et d’autres partenaires œuvrant dans le secteur de santé de faire l’exercice de pulvérisation.

L’autre action urgente est de demander au Programme Alimentaire Mondial(PAM) d’organiser une autre distribution des aliments aux déplacés dans les sites temporels. Ils ont également pensé à la délocalisation du site temporel de Kigaramango vers Maramvya à l’endroit communément appelé Sobel où ils doivent aménager correctement les abris.

Au cours de cette même réunion, ils ont également identifié d’autres actions qui sont à moyen terme et à long terme c’est pour cette raison que le procès-verbal de la réunion sera transmis au ministère de l’intérieur, de développement communautaire et de la sécurité pour qu’il le partage avec d’autres ministères car ils ont suggéré le curage de la rivière Rusizi I en vue d’ouvrir l’aval qui bloque l’eau.

Cet action relève du ministère des relations extérieures et de la coopération au développement qui doit travailler avec la représentation diplomatique de la République Démocratique du Congo au Burundi pour qu’on puisse faire le curage. Ils doivent aussi faire le curage de la Rusizi II pour enlever les crues et le sable de façon technique et surveillé. L’autre action est d’aménager une digue de part et d’autre de la Rusizi, une action qui demande beaucoup de moyens et qui doit être entreprise après des études d’où ils ont mis en place une équipe technique où des experts qui vont produire un rapport exhaustif de tout le nécessaire pour l’exécution de cette action.

Les participants ont également demandé à la direction générale de l’eau au ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage de mener l’action d’urgence de déboucher le canal d’évacuation des eaux de la rivière Mpanda qui causent des débordements et l’envahissement des ménages les poussant ainsi à l’abandon de leur domicile.

Dans l’avenir proche, la plate-forme prévoit élaborer un plan d’urgence qui servira de base sur toutes les actions à mener afin de rendre viable les deux zones. Les participants demandent au gouvernement de prendre une grande responsabilité de décider l’évacuation des gens des quartiers Mushasha I et II et Gaharawe qui sont aujourd’hui hostiles à la vie humaine. Les participants suggèrent que des mesures d’accompagnement doivent être prises comme donner un paquet aux gens ayant construit des maisons en dures.

 
Par NKURUNZIZA Dieudonné