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Il ne faudrait pas passer de l’optimisme qui prévalait quant à la croissance de l’Afrique à un trop grand pessimisme. C’est l’essentiel du message que la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde a tenu à passer depuis Bangui en République Centrafricaine où elle était récemment en visite.

La dirigeante qui s’exprimait devant des étudiants a déclaré que, bien que le continent ait connu sa croissance la plus faible en deux décennies l’an dernier, et devrait la voir atteindre seulement 2,9% cette année, il fallait garder un regard lucide sur les perspectives du continent. «Nous devons nous méfier de passer du grand optimisme des dernières années quant aux perspectives de l’Afrique subsaharienne, à un pessimisme excessif» a déclaré la française qui a indiqué qu’ «on ne peut pas parler de toute l’Afrique subsaharienne comme d’un seul ensemble. Il convient de prendre chaque pays cas par cas.»

Si l’Afrique noire affichait une croissance annuelle de 6,6% ces dernières années, la chute du prix des matières premières, les aléas climatiques et les soubresauts politico-sociaux ont miné la confiance des marchés dans cette dynamique.

Selon Mme Lagarde, l’Afrique doit combiner son combat pour la croissance avec celui pour la réduction des inégalités qu’elle connaît. Alors que le monde connaît les affres du protectionnisme et du repli sur soi, une plus grande intégration régionale pourrait être l’une des solutions de sortie de crise a-t-elle estimé. En outre, poursuit la numéro un du FMI, il faudrait que les nations les plus touchées par la situation actuelle laissent leur devises s’ajuster au choc tout en veillant à leur équilibre budgétaire. Elle a souligné l’inefficacité des mesures palliatives comme les assouplissements monétaires et les retards de paiement.

Aaron Akinocho
(Agence Ecofin 18/02/17)