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« Les Commissions de défense des droits de l’Homme sont entre autres régies par les statuts de Paris. La CNIDH est conforme à ces principes, raison pour laquelle elle continue à jouir de son statut A », a affirmé Jean Batiste Baribonekeza, président de la Commission nationale indépendante de droit de l’Homme. C’était dans une conférence de presse organisée, le jeudi 9 février 2017, pour donner la lumière sur certaines informations faisant état de l’accréditation de la CNIDH au statut B par la sous commission chargée des accréditations.


M. Jean Batiste Baribonekeza, président de la Commission nationale indépendante de droit de l’Homme CNIDH  Burundi   Source : http://www.ppbdi.com/index.php/ubum/imibano/9-actualite/6078-cnidh-conference-de-presse
« Les Commissions de défense des droits de l’Homme sont entre autres régies par les statuts de Paris. La CNIDH est conforme à ces principes, raison pour laquelle elle continue à jouir de son statut A », a affirmé Jean Batiste Baribonekeza, président de la Commission nationale indépendante de droit de l’Homme. C’était dans une conférence de presse organisée, le jeudi 9 février 2017, pour donner la lumière sur certaines informations faisant état de l’accréditation de la CNIDH au statut B par la sous commission chargée des accréditations.

« Le statut A signifie que la commission est établie et fonctionne conformément au principe de Paris », a dit le numéro un de la CNIDH. Il indique que la commission est placée sous le statut B lorsque cette dernière ne fonctionne pas à 100% en conformité avec les principes de Paris. Celles qui sont accréditées sous le statut C, dit M. Baribonekeza, ces dernières fonctionnent en dehors des ces principes ci-haut cités.
117 pays au monde disposent des commissions nationales des droits de l’Homme dont 74 qui ont le statut A dont le Burundi. Il s’agit d’une position que le pays doit consolider en démontrant qu’elle est indépendante pour faire respecter les droits de l’Home pour tous. Ainsi, dit M. Baribonekeza, il est prévu une procédure de revue des méthodes d’actions des différentes CNIDH dans l’objectif de s’assurer qu’elles sont toujours en conformité avec les principes de Paris.
« Un exercice tout à fait normal prévu tous les deux ans ou quatre ans en fonction des questions spécifiques qui se posent dans un cas particulier », a affirmé M. Baribonekeza. Selon lui cette évaluation a déjà eu lieu dans le cas du Burundi, en 2012 et revu en 2016. Le Burundi, dit Baribonekeza continue à tout faire pour maintenir son accréditation au statut A, bien qu’elle soit une commission relativement jeune.
Il indique que si le pays n’arrive pas à satisfaire aux préoccupations soulevées par rapport à son statut, c’est possible qu’elle soit rétrogradée au statut B. Il fait savoir que la revue est en cours et qu’il n’y a pas de décision qui a été prise et le Burundi continue à répondre aux préoccupations du sous comité d’accréditation. M. Baribonekeza fait savoir que chaque année, il y a un nombre de pays qui sont évalués d’où il n’y a rien d’inquiétant à ce que le Burundi soit soumis au même test que d’autres pays.
A la question de savoir si réellement la CNIDH serait partisane du gouvernement, le président de la commission indique que pareille accusation ne figure même pas dans le dossier d’évaluation. « Nous sommes ni du côté du pouvoir, ni du côté des partis de l’opposition mais du côté du peuple en général », a souligné M. Baribonekeza. Cela, dit-il, indépendamment de leurs opinions politiques, ethniques, régionales et autres.

Un exercice difficile

« Nous sommes au milieu d’une lutte du pouvoir », fait-il remarquer. Cela, dit-il, engage d’un côté le gouvernement et d’un autre l’opposition. La première chose à faire dans un tel contexte est d’éviter l’escalade de la violence. Ainsi, la commission a toujours condamné tout acte de violence quelle que soit son origine. Il indique, cependant, que le contexte politique actuel fait que chacun parmi les protagonistes du conflit essaie de tirer la couverture sur soi, afin de s’assurer le soutien de la commission. « Un exercice difficile », affirme le président de la CNIDH, qui se félicite, cependant, d’avoir tout fait afin de ne pas tomber dans ce piège qui consisterait à appuyer une partie.
«L’autre aspect de notre indépendance est de continuer à porter la voix des sans voix et à toucher aux différentes violations quelles que soient leur origine », dit M. Baribonekeza. Des questions qui doivent être traitées avec sagesse du moment où il s’agit de dire la vérité, rien que la vérité, a-t-il poursuivi. Certaines personnes, affirme le président de la CNIDH, voudraient que la commission se positionne sur les revendications politiques, qui relèvent d’un front sur lequel la CNIDH ne doit pas se positionner.
Les messages qui appellent à renoncer à violence ont été interpréter par certains comme un appui à la candidature du président en place. De l’autre côté, la commission a suivi de près le dossier des présumés putschistes avec une assistance judiciaire à la clé, chose qui n’a certainement pas été appréciée par tout le monde.
La CNIDH apprécie positivement les initiatives de libération des prisonniers par le gouvernement pour rendre la vie carcérale supportable et aux prisonniers de pouvoir revoir leurs familles. Il se réjouit de la libération des membres du parti MSD qui avait été arrêtés ainsi que l’ouverture de quelques médias et certaines organisations de la société civile. Néanmoins beaucoup reste à faire sur le plan judiciaire avec notamment la lenteur des procès. Beaucoup de jugements n’ont pas été exécuté, dit-il. Les procès relatifs aux conflits fonciers entrainent souvent des règlements de compte, a-t-il déploré.

Charles Makoto