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Après trois mois de résidence au Burundi, l’ambassadeur de France, Laurent Delahousse a confié à Ikiriho son appréciation sur la situation sécuritaire au Burundi. Au sujet des risques d’un génocide, il parle plus d’un « discours à finalité politique que d’une réalité en termes de dimension sécuritaire ». Il s’est exprimé sur d’autres questions du moment : la résolution 2303, les médias au Burundi, la coopération avec son pays. Il établit un parallélisme entre le Burundi et le Zimbabwe, pays où il précédemment en mission.

Après plus de trois mois au Burundi et des visites dans le pays, comment appréciez-vous l’état sécuritaire ?

Moi, je me sens en sécurité dans ce pays.C’est vrai que l’on voit beaucoup d’armes partout, mais je dois dire que j’ai l’impression que les forces de l’ordre qui détiennent l’armement sont bien entraînées. Je ne vois pas de coups de feu partir de façon accidentelle. Ça c’est plutôt rassurant.

Quoi de plus normal qu’une visibilité des forces de l’ordre pour mieux assurer la sécurité de la population et des institutions…

J’arrive d’un autre pays africain où j’ai été en poste pendant trois ans et je peux vous dire que la visibilité à la fois des forces de sécurité et des armes n’a rien à voir avec ce qu’elle est dans ce pays-ci. Cela laisse entendre que, quelque part, il y a une menace ou qu’il y a des risques sécuritaires auxquels les autorités sont prêtes à répondre avec cette présence massive et très visible des forces armées, et ce n’est pas une situation normale. Cela dit, je me sens en sécurité. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de me déplacer à l’intérieur du pays et je crois que le plus fort risque d’insécurité auquel j’ai été confronté, c’est l’insécurité routière une fois la nuit tombée avec de gros camions sur de petites routes qui tournicotent et des animaux qui traversent en peu partout.

Et que dire de la sécurité pour les engagés politiquement ?

Quel est l’état réel de sécurité pour les Burundais qui sont engagés politiquement, qui sont engagés dans la démarche démocratique ? Ça je ne sais pas. Nous avons des rapports produits par des organisations internationales, par des experts qui ont visité le pays, par des médias et des journalistes indépendants qui font état de personnes qui disparaissent, des corps qu’on retrouve ici ou là , des arrestations, etc. Nous devons porter attention à ces informations. Je crois qu’il appartient vraiment aux organisations qui font ce monitoring de la situation sécuritaire, de la situation des droits de l’homme dans le pays, en menant un dialogue constant avec les autorités du Burundi, pour tirer le vrai du faux et mettre fin aux rumeurs infondées. Il leur revient d’identifier la situation individuelle des personnes qui sont arrêtées ou qui disparaissent, en coopération avec les autorités et la justice.

Mais il s’avère que les rapports sur le Burundi sont biaisés et le gouvernement du Burundi ne manque jamais l’occasion de le prouver à chaque publication ….

J’ai bien pris note, avec beaucoup d’intérêt, du rapport que les autorités burundaises ont préparé pour le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève après la publication d’un rapport des experts indépendants dans lequel les autorités corrigeaient un certain nombre d’affirmations faites par les experts, en disant notamment que telle personne qu’on signalait disparue,en fait était ici, ou telle autre était là, en prison, et qu’une autre encore était en réalité partie à l’étranger. Ça c’était je crois très utile. Il n’en reste pas moins que la situation sur le terrain en matière de sécurité individuelle et de droits de l’homme continue de poser un certain nombre de questions.

Avez-vous l’impression qu’il y a un risque de génocide comme le clamait la FIDH à Paris, il y a quelques semaines ?

Dans ce pays, il y a un passé très douloureux qui fait qu’autour de ces questions de tueries à grande échelle, de massacres, de génocide, il y a une forte connotation politique. Mais j’ai l’impression qu’il s’agit plus d’un discours à finalité politique que d’une réalité en termes de dimension sécuritaire aujourd’hui. Et c’est pour ça qu’il est tellement important que les organisations internationales compétentes et les autorités burundaises, par un travail en commun, par une coopération sur le terrain puissent rétablir la vérité de la situation et contribuer à mettre fin, à corriger des analyses qui pour certaines raisons qui tiennent aux uns et aux autres peuvent aller sans doute trop loin par rapport à la réalité de la situation.

Il y a un certain nombre de rapports qui ont été publiés dans le pays, je ne suis pas sûr que toutes les informations figurant dans ces rapports aient reçu la vérification suffisante de leur exactitude matérielle. Je crains malheureusement que la coopération entre les gens qui savent et les experts n’ait pas toujours été aussi bonne que cela aurait dû être le cas. Parce que je crois que c’est vraiment comme ça que doit fonctionner l’indispensable monitoring, le nécessaire suivi de la situation dans ce pays qui intéresse beaucoup la communauté internationale, qui fait partie du débat politique et à laquelle la manifestation de la vérité est absolument essentielle, compte tenu encore une fois du passé douloureux du Burundi.

Selon vous, comment dans l’avenir arriver à des rapports qui reflètent la vérité sur le Burundi ?

J’appelle vraiment à la fois les autorités burundaises et la communauté internationale à coopérer en bonne intelligence pour rétablir la vérité -et c’est naturellement en premier lieu la responsabilité des autorités du système judiciaire burundais- pour que les auteurs de violations des droits de l’homme ou de faits d’insécurité soient poursuivis et jugés et mis hors d’état de nuire. C’est important que la justice puisse faire son travail dans les termes de la loi burundaise en application des dispositions de la Constitution burundaise. C’est, je crois, ce qui pêche un tout petit peu, cette coopération sincère entre les organisations internationales et les autorités burundaises doit être menée de manière dépassionnée par rapport au débat politique. Le peuple burundais a droit à la vérité. La communauté internationale qui s’intéresse de près à la situation du Burundi doit être rassurée sur la situation réelle du pays afin que l’on puisse avancer et que l’on puisse sortir d’une situation où, effectivement, on a tendance à utiliser les grands mots pour se faire peur alors que, je crois,ce n’est pas la réalité de la situation.

L’Union européenne dans son ensemble a arrêté l’aide directe au gouvernement, mais ses membres restent engagés diversement auprès de la population burundaise. Quelles sont les axes d’intervention de la France à ce jour ?

Comme membre de l’UE, la France a dû mettre en application des décisions politiques qui ont été prises de façon temporaire dans le cadre de l’article 96 de la Convention de Cotonou. Il s’agit là des dispositions qui ont été convenues entre partenaires égaux, entre l’UE d’un côté et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) d’autre part. Il ne s’agit pas d’un diktat européen. Il s’agit d’un processus qui a été agréé entre les pays ACP et l’UE dans le cas de situations où il y a des problèmes en matière de droits de l’Homme et bien d’autres.

Dans ce cadre effectivement, la France n’est pas en mesure de travailler directement avec le gouvernement burundais. Donc nous avons dû mettre en sommeil quelques programmes de coopération que nous avions avec les autorités burundaises et nous cherchons à les redéployer vers des partenariats avec la société civile, avec des opérateurs internationaux qui permettent de continuer à apporter au peuple burundais l’aide que nous fournissons au pays.

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De gauche à droite: Marc Mertillo, premier conseiller et l’ambassadeur Laurent Delahousse
Concrètement, quels sont les programmes appuyés par la France au Burundi ?

Je peux citer notre participation à travers le programme d’aide alimentaire français pour améliorer la situation humanitaire du pays. J’ai participé la semaine passée à une réunion coprésidée par le ministre des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale, Alain-Aimé Nyamitwe et le système des Nations Unies pour présenter aux bailleurs de fonds le plan d’action humanitaire, le plan de réponse humanitaire au Burundi pour 2017. J’ai pris connaissance avec mes collègues ambassadeurs présents, à la fois de la situation dans le pays et de l’appel financier, notamment de la part des organisations internationales présentes au Burundi, et nous allons examiner dans quelle mesure la France peut participer à cet effort humanitaire en faveur du peuple burundais, c’est un exemple.

Partout où la France est présente, elle fait la promotion de la culture de son pays…

Oui. Un autre exemple c’est l’action que nous avons dans le domaine culturel. C’est l’action notamment de l’Institut Français du Burundi. C’est l’action de soutien à la promotion de la langue française et à la diffusion de la culture francophone qui est conduite par l’Institut mais également par l’Alliance Française de Gitega : une organisation purement burundaise soutenue notamment par l’ambassade de France. La France soutient également un certain nombre de microprojets dans de nombreux domaines.

La France clame qu’elle appuie le Burundi par le truchement des organisations internationales…

Oui. Plus généralement,la France appuie le Burundi à travers ses contributions à des organisations internationales telles que l’Union européenne ou le Fonds mondial Sida, dont la France est le 2èmecontributeur mondial et qui dépense des dizaines de millions de dollars chaque année au Burundi, avec des résultats qui sont bons puisque la pandémie du Sida est à peu près sous contrôle dans votre pays. Ça, c’est vraiment grâce à l’action conjuguée de tous les bailleurs de fonds et des opérateurs publics et privés burundais, c’est un bel exemple de réussite de notre coopération.

Notez aussi que les institutions indépendantes burundaises, telles que l’Ombudsman ou la CVR, reçoivent également notre appui.

Si j’ai bien compris, même avec le gel de l’appui budgétaire, même avec le gel de l’appui à l’Amisom par le canal de l’Union Africaine, l’Union Européenne reste un grand partenaire du Burundi….

Au-delà des difficultés -que j’espère temporaires- qui conduisent à cette décision de ne pas coopérer directement avec le gouvernement, l’aide européenne au peuple burundais, elle, continue, et la solidarité européenne se manifeste vis-à-vis du Burundi et des Burundais de façon la plus éclatante puisque les pays de l’UE continuent à être les premiers bailleurs de fonds pour le Burundi.Nous souhaitons intensifier nos actions, nous souhaitons également maintenir le contact avec l’Etat burundais dans sa pérennité.

La France était derrière la résolution 2303 appelant une force de police onusienne au Burundi d’un peu plus de 200 éléments afin de réduire la violation des droits humains au Burundi. Une résolution fermement rejetée par le Gouvernement burundais. Quelle suite comptez-vous y apporter ?

La communauté internationale et le Conseil de Sécurité des Nations Unies,qui en est une des incarnationsà travers cette résolution, a souhaité marquer la nécessité d’apporter une garantie pour les Burundais que la situation des droits de l’Homme serait satisfaisante à travers cette force de police d’observation, de pure observation. La France effectivement qui tient le stylo (pen holder, en anglais) pour préparer les textes onusiens sur le Burundi -comme d’autres pays du Conseil de Sécurité le font sur d’autres sujets- a souhaité trouver le meilleur compromis possible entre les possibilités de coopération avec les autorités burundaises d’une part et le barycentre des intentions des membres de la communauté internationale. C’est ce qui a abouti aux équilibres de la résolution 2303 qui va d’ailleurs beaucoup plus loin qu’une simple force de police.
En tant que diplomatie française, nous avons nos propres positions également sur ces négociations. Mais nous, dans un esprit de compromis avec à la fois les autorités burundaises et les membres de la communauté internationale, avons contribué à finaliser ce texte que je trouve équilibré et qui a été adopté par le Conseil de Sécurité.

La résolution 2303 a déclenché des manifestations anti-françaises dans tout le Burundi. Votre pays continuera-t-il à tenir le stylo pour le cas du Burundi au Conseil de Sécurité des Nations Unies ?

Si l’exercice était à refaire, naturellement nous y contribuerions bien volontiers parce que c’est notre responsabilité diplomatique de faciliter le travail des institutions internationales. N’y voyez aucune forme d’agressivité contre le gouvernement burundais.

A quand la mise en application de la résolution 2303 ?

Pour la mise en œuvre de la résolution 2303, c’est la responsabilité des Nations Unies de mettre en œuvre les résolutions de ses organes dirigeants. Tout cela fait partie des discussions entre la communauté internationale, les Nations Unies et les autorités Burundaises. Nous, notre responsabilité est la préparation du texte. Ce n’est donc pas la mise en œuvre de ce texte puisque on est là dans le domaine de responsabilité des Nations Unies.

Le parlement européen a de nouveau appelé les autorités burundaises à « ouvrir les médias burundais ». Etes-vous personnellement insatisfait de la qualité et de la quantité des informations que vous recevez des radios, des télévisions, des journaux et sitewebs qui travaillent en ce moment ?

Sur les médias burundais, je crois que le problème qu’on observe est qu’un certain nombre de représentants de médias exercent leurs activités depuis l’extérieur du pays parce qu’ils considèrent, je crois malheureusement à juste titre, que leur sécurité n’est pas assurée dans le pays. On a observé effectivement les violences contre les médias lors des événements des deux dernières années. On a observé des actes de violence et de menaces physiques contre un certain nombre de représentants des médias. Evidemment ceci n’est pas satisfaisant. Le journaliste est comme le diplomate. Il doit être le messager de ce qu’il observe pour le transmettre au public qui a donc droit à l’information et à la vérité de l’information.

Et que dire de la quantité et de la qualité de l’information dans les médias burundais ?

Sur la quantité et la qualité des médias, je crois que plus le paysage médiatique est riche, plus il y a différentes sensibilités. Dans les médias, il y a d’un côté une information brute et puis de l’autre côté, il y a le commentaire. Le commentaire enrichit l’information par une prise de position personnelle du journaliste ou collective du média quand c’est un média d’opinion.

Or la Constitution burundaise garantit la liberté d’opinion. Et donc, il est bon que toutes les différentes sensibilités soient représentées. Il s’agit de commenter l’action des autorités, de commenter la vie politique du pays. On a le droit de dire que l’on n’est pas d’accord. Et c’est quand on n’a pas le droit de dire qu’on n’est pas d’accord que le problème se pose puisque ça c’est contraire à la Constitution qui garantit la liberté d’opinion, la liberté d’information, d’association, etc. Je crois que plus le paysage médiatique est riche, plus il y a de journaux, de T.V, de radios ; évidemment dans le cadre des possibilités financières.

Tout ça doit être organisé par les autorités. Vous avez les dispositifs nécessaires pour cela ici. Ce qu’il faut c’est que les différentes sensibilités puissent être représentées et que les médias ne soient pas univoques dans le débat politique.Ils doivent contribuerà l’enrichir pour que les citoyens soient informés sur le plus large éventail d’opinions, et aient la possibilité de faire un choix politique parfaitement informé lorsque les élections se tiennent.

Avant de venir au Burundi, votre dernière mission était au Zimbabwe. Quelles différences et quelles similitudes posez-vous entre les deux pays ?

La première similitude entre les deux pays c’est que, autant j’ai aimé le Zimbabwe et les Zimbabwéens, autant après trois mois au Burundi, je suis tombé amoureux du Burundi et des Burundais ; de l’immense gentillesse et qualités humaines des gens que j’ai rencontrés ici au pays ; de la beauté des paysages ; ces paysages de belles collines. C’est vraiment merveilleux.

Pour que je me promène dans le pays, il me faut quatre heures et demie de Bujumbura à Gitega parce que je m’arrête tous les cinquante mètres faire des photos et là je suis entouré de gens qui arrivent, d’enfants, de familles avec lesquelles j’essaie de communiquer parce que je ne parle pas encore Kirundi et que malheureusement l’usage de la langue française à tendance à se perdre un tout petit peu. Mais c’est toujours un immense bonheur pour moi d’aller à la rencontre du peuple burundais.

Le Burundi et le Zimbabwe, deux pays sous fortes observations de l’Occident, pour ne pas dire sous sanctions….

Ces deux pays connaissent une situation économique difficile. Je retrouve au Burundi dans la vie économique un certain nombre de difficultés communes avec celles que j’ai trouvées au Zimbabwe en termes par exemple de disponibilité de devises étrangères pour faire fonctionner l’économie.

Mais mon intention, comme je l’ai fait au Zimbabwe, est de contribuer à développer les relations économiques entre nos pays, à convaincre des entreprises françaises de s’intéresser au Burundi, de regarder des opportunités dans votre pays. Il y en a de nombreuses dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture, de l’agro-industrie, du commerce, des services, etc.

Une autre similitude est également dans le rapport à la classe politique et aux médias dans la mesure où le Zimbabwe comme le Burundi est un pays qui est un petit peu en délicatesse avec l’UE pour des raisons politiques en ce moment.

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Photo de famille avec l’ambassadeur Laurent Delahousse lors de sa visite au Groupe de Presse Ikiriho le 20 janvier
Votre expérience au Zimbabwe pourrait-elle profiter au Burundi, toute proportion gardée ?

L’expérience que j’ai acquise au Zimbabwe dans ce travail de décrispation des relations, de contribution à recréer les conditions d’un travail commun, du contact, de la confiance, je veux absolument l’utiliser ici au Burundi pour contribuer à rabibocher en quelque sorte nos gouvernements. Je crois que c’est parfaitement possible. La France souhaite retrouver la qualité des relations qu’elle avait avec les autorités burundaises jusqu’à récemment. Je crois que nous pouvons jouer notre rôle particulier dans ce concert des partenaires et des amis du Burundi. Dans ce concert des pays européens, chacun avec nos spécificités, nos caractéristiques, nous avons tous un rôle à jouer. Et je suis très optimiste sur la volonté commune des Européens et des autorités burundaises de trouver une solution aux difficultés que nous connaissons aujourd’hui.

Sur quoi fondez-vous cet optimisme ?

Je crois qu’après un an et demi de crise, la situation du pays est telle que la décrispation est possible, de même que la pacification du débat politique, l’ouverture dans la perspective des élections de 2020 d’un espace politique libre et ouvert au retour de ceux qui le souhaiteraient (avec évidemment des garanties sur la sécurité et ça c’est la responsabilité des Burundais de se parler, d’échanger, de retrouver la confiance entre eux). Il faut que ce débat politique puisse se rouvrir dans les conditions les plus démocratiques possibles. Vous avez les institutions et les cadres constitutionnels pour cela, vous avez l’esprit d’Arusha qui sans doute doit être un petit peu revivifié notamment la volonté et la disponibilité au compromis. Malheureusement, je constate que dans le paysage politique burundais, sur les médias sociaux, on voit des prises de positions qui sont très fortes et qui sont très fermes.

Vous avez été entraîné dans une polémique sur les réseaux sociaux après avoir retweeté un commentaire moquant le nouvel avion acquis par la présidence du Burundi. Certains y ont vu une position hostile au pouvoir. Est-ce vrai ?

Non. Vous imaginez bien qu’il n’y avait de mon côté absolument aucune intention de nuire ou d’insulter qui que ce soit. Mais j’ai découvert qu’effectivement sur les réseaux sociaux on a affaire à un certain nombre de commentateurs qui ont des positions relativement tranchées pour ne pas dire extrêmes. Un retweet n’engage pas celui qui le fait comme chacun le sait. C’est l’une des règles de base du tweet. Ce que j’ai fait dans un esprit plutôt humoristique a manifestement choqué un certain nombre de gens. Moi je veux présenter en toute modestie mes excuses aux gens dont j’aurais froissé la susceptibilité.

Quelle est votre appréciation d’Ikiriho ?

J’apprécie la modernité d’Ikiriho, son utilisation des réseaux sociaux pour transmettre très rapidement une information au maximum de gens. Je crois qu’Ikiriho comme les autres médias est inspiré et doit être inspiré par le souci de transmettre une information objective, une information vérifiée, une information de qualité. Il doit travailler dans un esprit non pas de polémique, non pas partisan mais de contribution au débat démocratique et à l’information des Burundais, où qu’ils soient, dans le pays comme à l’étranger. Beaucoup de Burundais ne sont pas au Burundi. Ils ont besoin et ils ont droit à une information, comme je le disais, neutre, objective, réelle. J’apprécie tout particulièrement quand Ikiriho contribue à satisfaire ce besoin avec les autres médias présents sur le paysage burundais.

by Philippe Ngendakumana