Partage

Le président de la République du Burundi, Pierre Nkurunziza, et ses très proches collaborateurs dont le président de l’Assemblée nationale, Pascal Nyabenda (numéro deux au plan protocolaire) et le 1er vice-président de la République, Gaston Sindimwo, ont rehausé de leur présence les cérémonies d’adieu de feu le ministre burundais de l’Environnement, de l’Eau, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme, Emmanuel Niyonkuru, assassiné à l’aube du 1er janvier 2017 à son domicile par des criminels à main armé.

Le président Nkurunziza, après s’être incliné devant la dépouille mortelle du ministre Niyonkuru dans les enceintes de l’hôpital « Kira Hospital » en guise d’hommage à l’illustre disparu, a personnellement participé à la messe de requiem organisé en la mémoire du défunt à la Cathédrale Régina Mundi de Bujumbura.

En présence d’autres hauts dignitaires dont des ministres et des parlementaires, le secrétaire général du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD, 1er parti au pouvoir), Evariste Ndayishimiye, ainsi que des membres du corps diplomatique et consulaire accrédités au Burundi, le cortège funéraire s’est dirigé par après vers le cimetière de Mpanda (partie réservée aux VIP) où feu le ministre Niyonkuru a été inhumé.

Samedi dernier dans un point de presse tenu dans son cabinet de travail, le procureur général de la République du Burundi, Sylvestre Nyandwi, a déclaré que dans le cadre des enquêtes pour cet assassinat, six présumés auteurs, dont deux femmes et quatre hommes, ont été déjà appréhendés.

L’assassinat du ministre Niyonkuru, a précisé le procureur général Nyandwi, est intervenu à l’aube du 1er janvier 2017 par des criminels à main armée, au portail de sa résidence sise dans la zone urbaine de Rohero, en commune Mukaza relevant de la mairie de Bujumbura.

« Je pense qu’au stade actuel des enquêtes, on ne peut révéler les identités des personnes poursuivies et déjà arrêtées, au risque de fausser les enquêtes toujours en cours sur ce crime, car il n’est pas exclu que demain ou après-demain on puisse mettre la main sur d’autres personnes », a ajouté M. Nyandwi en réponse à une question d’un journaliste voulant savoir les identités exactes des personnes déjà sous les verrous.

En revanche, dans son édition du vendredi 6 janvier 2017, le journal IWACU citant le porte-parole du ministère burundais de la Sécurité publique, le commissaire Pierre Nkurikiye, avait indiqué qu’au sein des six personnes déjà arrêtées, on recense deux gardes qui se trouvaient au domicile du ministre Niyonkuru, une femme qui était avec lui, le patron d’un bar-restaurant dénommé « Chez André », ainsi que deux employés de cet établissement.

« La police est en train d’explorer d’autres pistes pour que toute la vérité soit mise au jour », a ajouté le commissaire M. Nkurikiye dans un éclairage apporté à l’hebdomadaire IWACU.

Le procureur général Nyandwi a affirmé également dans son point de presse, que le ministre Niyonkuru a été assassiné alors qu’il était à bord du véhicule de marque LAND CRUISER PRADO immatriculé C 538 AGB et qu’il rentrait chez lui en provenance du restaurant « Chez André » situé dans la zone Rohero précitée.

« Le criminel qui l’a assassiné a utilisé une arme à feu et l’a fusillé au niveau de la tête en dessous de l’oreille droite », a révélé par ailleurs le procureur général Nyandwi.

Il a saisi l’occasion pour annoncer qu’après la clôture des enquêtes ad hoc qui sont toujours en cours, ce dossier sera fixé devant le tribunal compétent pour que les coupables soient punis conformément à la loi.

La mort du ministre Niyonkuru est intervenu au moment où, sur le plan de l’intégration régionale environnementale africaine, il était président en exercice de la conférence des ministres du NELCOM (Forum régional regroupant les pays des lacs équatoriaux du bassin du Nil) et de la COMIFAC (Commission des forêts des pays de l’Afrique centrale).

La nouvelle crise à laquelle fait face le Burundi depuis fin avril 2015, a pris une nouvelle allure début août 2015 sous forme des assassinats ciblés visant de hautes personnalités étatiques dont des officiers généraux et supérieurs.

Dans ce cadre, on se souviendra de l’assassinat du l’ancien administrateur général du Service national des renseignements, le lieutenant-général Adolphe Nshimirimana, intervenu le 2 août 2015 à Kamenge (nord de Bujumbura), et la fusillade mortelle du 15 août 2015 au quartier de Kabondo (ouest de Bujumbura) contre le colonel Jean Bikomagu, ancien chef d’Etat-major général de l’armée burundaise durant la guerre civile.

French.china.org.cn |le 11-01-2017