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Ce vendredi, les opposants radicaux ont eu droit à une douche froide. Forcée et surprenante. Le troisième président de la République de la Tanzanie ayant été désigné par les chefs d’Etats EAC aux côtés de Museveni pour piloter la facilitation/médiation du dialogue inter-burundais et ayant le soutien, du moins jusqu’ici, de l’ensemble de la communauté internationale de New York à Addis-Abbeba en passant par Washington et Bruxelles, a frappé. A la Ip Man. Un coup presque fatal. Une grande petite phrase qui clou le bec du corps politico-médiatique de l’opposition en désagrégation inévitablement complète, manifestement en manque de repère et ne sachant visiblement pas à quel saint se vouer. Mkapa a tenu le micro. Mkapa a livré les « criminels en cavale » aux mains de la justice. Mkapa a lâché les putschistes exilés au voisin du Nord et en Belgique.

« …Ils sont fous ! », c’est la petite phrase que les Sindumuja auront du mal à digérer. C’est le désormais qualificatif inspiré de Mkapa pour désigner ceux qui persistent et refusent de reconnaître la légitimité du gouvernement dirigé par Nkurunziza. ‘Ils sont fous. Ce ne sont que des fous. Ils ne doivent qu’être des fous ceux qui veulent remettre en question le choix du peuple burundais’. Est-ce le moment de faire le deuil d’une « pseudo révolution » mort-née derrière une histoire récemment tragique? Peut être Oui.

Ce week-end, sa petite phrase, prononcée et renforcée lors d’une conférence de presse après ses consultations à Bujumbura avec les différentes parties prenantes à la crise post-électorale de 2015 , monte en agaçant ceux qui comptaient sur ce processus politique pour échapper au phénomène Nkurunziza. Elle a été prise. Reprise . Relayée par divers médias locaux en ligne. C’est la petite phrase qui achève indubitablement l’opposition radicale et jusqu’au-boutiste qui se refusaient jusque là d’estimer Nkurunziza à sa juste valeur et qui était à l’agonie depuis l’échec des manifestations violentes et meurtrières, du coup d’Etat, des attaques armés par les mouvements rebelles, de la guérilla urbaine, des assassinats ciblés etc…et qui se réduisaient à qualifier Bujumbura d’un « gouvernement de facto ». « Ils sont fous ! » c’est cette petite phrase qui change le climat. Qui rassure. Qui déçoit. Qui désillusionne. Ça déchante surtout!

Le sens anaphorique de ce «… Ils sont fous !» va au-delà d’une simple ambianceuse des papiers des journaux : C’est une phrase, placée dans le contexte sociopolitique actuel, qui sonne comme un coup d’épée enfoncé tout droit en plein cœur de ceux qui ne se font jamais entendre, même dans leurs cauchemars les plus délirants, l’idée de renoncer à attaquer et insulter leur propre pays, qui dénigrent le choix « libre et démocratique » du peuple et dont les coups se heurtent sur le mur Nkurunziza pour enfin revenir les percuter en pleines figures. Par cette phrase de Mkapa, aux côtés de ses propres handicaps politiques et idéologiques majeurs, l’opposition radicale, à défaut de lâcher, se sent quand même giflée. Et Humiliée. Découragée aussi. Cela est d’une évidence criante ! Et leur colère court, monte et augmente à l’endroit de Mkapa. Ils vont sans doute le récuser. « Ma priorité est de trouver un accord entre l’opposition non-violente et le gouvernement de Bujumbura et avancer » a-t-il fait savoir. Déclaration on ne peut plus claire sur la possible et probable suite des événements.

Les faits sont têtus. Nkurunziza gagne vraisemblablement sur tous les fronts. «…Ils sont fous! » , c’est cette petite phrase de Mkapa qui peut désormais entrer dans le grand dictionnaire de la galaxie médiatique du Nkurunzizisme ! « …Ils sont fous ! » Tout est dit. Déjà. Ou presque.

Poste sur facebook par Philippe Niyongabo