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Introduction

Les jeunes Burundais ont été toujours impliqués de près ou de loin dans
l’évolution de la vie politique de leur pays. En tant que membres des partis politiques,
des mouvements de libération ou dans l’activisme pour la défense des droits de l’homme
au sein de la société civile, on voit toujours les jeunes au premier plan. En même temps,
il faut reconnaître, qu’à part des cas exceptionnels, les jeunes agissent tout en restant
dans l’ombre de leurs ainés. Ceci a fait que l’ampleur de la participation et l’engagement
politique des jeunes burundais ne soit pas appréciée à sa juste valeur. Fort
heureusement cette attitude commence à changer. Au Burundi, dans les instances
régionales et au niveau international, le role des jeunes générations de Burundais dans
la promotion de la paix commence à être de plus en plus pris en compte. C’est dans cette
logique de l’implication des jeunes dans la recherche de solutions à la crise que traverse
le Burundi que le Centre pour le Dialogue humanitaire a organisé un forum qui leur était
réservé.
Le Centre pour le Dialogue Humanitaire est « l’une des organisations de
médiation de conflits les plus influentes au niveau international » (http://www.geneveint.ch/fr/centre-pour-le-dialogue-humanitaire-hd-centre-0). Il a été le tout premier
acteur à réunir depuis la crise actuelle, dans une même salle, les jeunes générations
burundaises de toutes ethnies, de différents niveaux de formation académique et de
différentes idéologies et appartenances politiques. Les jeunes générations invitées par le
Centre HD venaient de différents coins du monde –Afrique, Amérique du Nord et
Europe.

Mes observations, mes impressions

Venant du Canada comme burundaise qui est à la fois membre de la diaspora et
de la société civile constructive (Eh oui !!! Il y a en effet plusieurs branches de la société
civile burundaise – celles qui veulent que le Burundi sombre sous le joug des sanctions
prises par l’Occident et celles qui souhaitent que le pays soit soutenu et reconstruit), j’ai
eu le privilège de participer au forum organisé par le Centre HD, dès le début jusqu’à la
fin. J’ai eu la chance d’écouter et de partager avec nos compatriotes qui soutiennent soit
le pouvoir en place à Bujumbura ou ceux qui y sont opposés. Ici on parle des Pro et des
Contre Bujumbura. Il y avait également des jeunes membres des partis politiques dont
notamment ceux de l’opposition comme le Mouvement pour la solidarité et la
démocratie (MSD) et les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, le Conseil
National pour la Défense de la Democratie-Forces pour la Défense de la Democratie (le
CNDD-FDD). Il faudrait peut-être dire un mot sur ces jeunes du CNDD-FDD car ils ont
fait la une des médias locaux et internationaux. En Kirundi – langue nationale du
Burundi – la ligue des jeunes du CNDD-FDD est appelée « Imbonerakure » c’est à dire
des visionnaires ou littéralement « ceux qui voient loin ». Depuis Avril 2015, les jeunes
Imbonerakure ont été présentés comme une milice prête à exterminer les opposants au
pouvoir du CNDD-FDD et ils ont été très souvent et malicieusement comparés aux
fameux Interahamwe du Rwanda. Pourtant, au cours de notre rencontre à Berlin, quellene fut notre surprise de constater que ces accusations étaient très loin de la vérité. En
fait, les Imbonerakure que j’ai rencontrés à Berlin sont soit les universitaires soit les
fonctionnaires en Europe et en Afrique (Afrique du Sud, Algérie, Burundi, France,
Hollande, Italie, Norvège, etc.). D’autres sont dans différents domaines de la vie socioprofessionnelle. Ils sont tous fiers d’être Imbonerakure.
À côté des jeunes générations engagées au sein des partis politiques (CNDD-FDD
et MSD), il y avait deux autres groupes. Le premier fait partie de la société civile qui
lutte contre Bujumbura à partir de l’étranger. Le deuxième groupe constitue une autre
partie de la société civile qui n’est pas contre le pouvoir de Bujumbura. Il travaille à
partir de l’étranger également. Ce dernier n’a pas la même ligne éditoriale que les partis
politiques. Il soutient la réconciliation des Burundais et lutte pour le respect de la
souveraineté et de la démocratie du Burundi. J’en fais partie.
Étant chercheure, analyste et membre de ce dernier groupe, j’ai dû observer, (un
peu choquée), deux tendances en rapport avec les échanges entre les jeunes qui
soutiennent Bujumbura et ceux qui s’y opposent farouchement. La première tendance
fut la tentative de détruire un mur invisible entre les jeunes et d’établir un climat serein
pour un dialogue franc. Celle-ci était observable surtout le premier jour des rencontres.
La deuxième tendance apparut deux jours après le début du forum et elle fut celle de re-
ériger le mur. C’était une initiative des jeunes opposants mais ils étaient probablement
sous une influence externe. J’ai pris note de ces tendances et je partage mes
observations en bas.

Qu’y avait-il à Berlin ?

Du 1er au 4 novembre 2016, des jeunes générations burundaises venues du
Burundi et de la diaspora se sont réunies à Berlin pour participer au forum organisé par
le Centre pour le Dialogue Humanitaire. Ce forum était intitulé Construire un Avenir
Commun : Citoyenneté, Paix et Développement. Parmi ses objectifs il y a celui d’ « offrir
un espace de dialogue sur la crise et une lecture partagée de la situation » (Programme
du forum, p. 3).
Au premier jour j’ai observé un rapprochement entre les jeunes Burundais. Il y
avait des échanges et un esprit bon enfant. On se sentait entre amis malgré les
différentes positions. Les jeunes semblaient prêts à aborder même les sujets qui fâchent
sans faux fuyants. C’est ce que j’appelle la tentative de détruire le mur invisible mais
réel. C’était entre le 01 et le 02 novembre 2016.
À travers les interventions faites au premier jour durant la plénière, j’ai retenu un
point important et qui m’a marqué : Les jeunes ont à la fois joué un rôle positif et négatif
dans l’histoire du Burundi. C’est un fait ! (1) C’est dans leur jeunesse que les deux héros
du Burundi, le Prince Louis Rwagasore (premier ministre en 1961) et S.E. Melchior
Ndadaye (Président du Burundi en 1993), ont commencé à jouer un rôle positif dans
l’histoire du Burundi. Ils ont, respectivement, lutté pour l’indépendance et la démocratie
de ce pays. (2) C’est également en tant que jeune officier que Micombero et son ami
Simbananiye ont planifié et exécuté un génocide contre les Hutus en 1972 et que ce
premier a éliminé certains Tutsis qui s’opposaient à son idéologie génocidaire.Dans la suite des échanges, il fut clair qu’une ligne de fracture existe encore quant
à la perception qu’ont les jeunes sur l’histoire et le passé douloureux qu’a connu le
Burundi. Il fut surtout évident que dans les deux camps, chacun continue encore à
percevoir sa propre douleur comme étant plus importante que celle des autres.
La rencontre de Berlin était donc une opportunité de réfléchir ensemble, de
questionner avec honnêteté et sincérité sa propre position en face de l’histoire partagée
et de sa compréhension divisée.
Les événements qui jalonnent l’histoire du Burundi montrent que les ainés ont
souvent fait de mauvais choix qui, malheureusement, ont à leur tour fait de notre pays
ce qu’il est actuellement. De ce point découlent quelques questions : est-ce que les
jeunes générations burundaises d’aujourd’hui ont appris quelque chose du passé du
Burundi ? Si oui, quels sont les choix qu’elles sont en train d’opérer pour le présent et le
futur de leur pays ? Si non, qu’est-ce qui leur manque pour faire un bon choix ?
Certainement que les pratiques d’exclusion, d’oppression, des massacres et de
génocide n’ont rien apporté de bien au Burundi. L’histoire personnelle vécue partagée
par chaque participant, surtout le 2 novembre 2016 à Berlin, montre jusqu’à quel point
tous les Burundais (Hutus, Tutsis et Twas) ont souffert. Leur souffrance est une des
conséquences directes ou indirectes des mauvaises décisions de l’élite politique et des
manipulations des petits groupes ayant des intérêts à défendre au détriment du bien
commun du pays. Le constat est que la souffrance des Burundais est multiforme et se
retrouve de deux côtes : de ceux qui soutiennent le pouvoir et de ceux qui s’y opposent.
Tout le monde a eu son lot de malheurs et de souffrance.
La plupart des participants ont perdu des membres de famille, des collègues de
travail ou des amis dans les différentes crises burundaises des années 60, 70, 80 et 90
ainsi que celle qui s’est amplifiée en 2015. D’autres jeunes ont grandi comme orphelins
depuis 1972 ou bien ils ont subi les affres de la crise de 1993. Il y avait aussi ceux qui ont
passé toutes leurs vies dans des pays étrangers comme réfugiés. À partir des
interventions faites, il apparait évident que les massacres et les autres formes de
violence qui caractérisent l’histoire du Burundi depuis l’assassinat du Prince Louis
Rwagasore jusqu’aujourd’hui, ont endeuillé les membres des trois ethnies présentes sur
le territoire burundais.
Le danger actuel réside dans l’incapacité de certains jeunes de comprendre qu’ils
ne sont pas les seules victimes de la vie politique du Burundi et qu’ainsi ils ne peuvent
pas prétendre monopoliser la douleur de l’histoire burundaise. Berlin, je pense bien,
aurait pu devenir un espace où les perceptions changent.

Ma lecture de la crise

La crise que le Burundi traverse depuis avril 2015 est une conséquence de son
passé qui n’a pas été géré convenablement. De plus, elle n’a rien à voir avec le mandat
du Président Nkurunziza. Les membres de la société civile qui s’insurgent contreBujumbura et qui vivent au Canada le savent bien. La plupart d’entre eux ont commencé
les manifestations en évoquant la préparation d’un génocide au Burundi depuis 2014.
Pour ma part, je pense que la crise a commencé réellement en 2005 avec le rejet
des résultats des élections par certains membres du FRODEBU et du CNDD de
Nyangoma. Le résultat fut la division des partis politiques en ailes et l’affaiblissement
général de l’opposition. La crise s’est amplifiée en 2010 avec le boycott des élections et
les chicaneries politiques qui s’en suivent. En 2013 la crise politique rampante depuis
mai 2010 débouche sur l’accord d’une feuille de route sur les principes permettant
d’organiser des élections apaisées en 2015. La feuille de route a bénéficié de l’ingénierie
de Parfait Onanga Anyanga, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations
Unies.

Dialoguer – une nécessité pour comprendre l’autre et pour guérir

La séance de partage de nos expériences personnelles prévue par le Centre HD
fut bénéfique à bien des égards. Ce fut une vraie thérapie pour moi ! Un exercice qui a
permis à chaque participant d’écouter l’autre tout en n’étant pas d’accord avec ce
qu’il/elle disait. J’ose croire que je ne fus pas la seule à sentir que ce moment d’échange
et de partage sur les souffrances respectives était salutaire. Les problèmes qu’endure le
Burundi n’ont jamais permis qu’il y ait un dialogue honnête entre Burundais de toutes
les générations. Les plateformes comme ce forum de Berlin restent donc une nécessité
pour enclencher un processus de guérison tant au niveau national qu’individuel.

Berlin – quand le mur s’érige à nouveau …

Le matin du 03 Novembre 2016. Le forum continue. Un rappel sur les activités de
la veille est terminé. C’est lorsque Willy Nyamitwe (le Conseiller Principal en
communication à la Présidence du Burundi) prend la parole comme paneliste que les
jeunes de l’opposition décident de se lever massivement et sortent de la salle des
réunions. Et pourtant, la veille, les pro-Bujumbura avaient écouté un des panelistes qui
est contre-Bujumbura. C’est le signal que la tentative d’établir un dialogue entre les deux
camps est en train d’échouer. Le mur qui semblait à moitié démoli fut reconstruit
rapidement ! Les réseaux sociaux pro-opposition s’enflamment et parlent d’une possible
manipulation par Bujumbura à travers Nyamitwe. Les jeunes de l’opposition se
retranchent une fois de plus derrière le mur fraichement reconstruit ! Berlin est de
nouveau divisé en deux !
Cette volte-face m’a profondément choquée car je ne m’y attendais pas, étant
donné l’atmosphère bon-enfant qui avait caractérisé le début des activités du forum. Ce
geste de sabotage fut perçu comme une preuve qu’il y a des jeunes qui se laissent
toujours manipuler par les vieux politiciens. Le fait de se laisser téléguider montre que
les jeunes générations ont encore un long chemin à faire et ne comprennent pas
nécessairement qu’elles sont le présent et le futur du Burundi et donc qu’elles
doivent réfléchir pour elles-mêmes. Ces jeunes ne réalisent pas que le Burundi attend
beaucoup d’eux et compte surtout sur leur apport positif.Le boycott des jeunes membres de l’opposition a prouvé que le dialogue n’est pas
encore apprécié à sa juste valeur et qu’il est probablement mal compris comme stratégie
de résolution de contentieux politiques. Comment des jeunes générations
bâtiront-elles le Burundi si elles n’acceptent pas de s’asseoir avec ceux qui
ont des idées politiques différentes des leurs ? Comment, en pratiquant
l’exclusion, en termes de « je choisis avec qui m’asseoir et dialoguer et j’évite qui je ne
veux pas voir dans le dialogue », parviendront-elles à faire des choix différents de ceux
qu’ont pris nos parents et grands-parents dans les années 60, 70, 80, 90 et 2000 ?
Je ne dois pas oublier de mentionner un aspect bizarre du conflit burundais : la
restauration de l’amitié est toujours à la portée de la main. Que veux-je dire ? Malgré
l’incapacité de s’asseoir ensemble et de se regarder dans les yeux afin de confronter les
problèmes de la société burundaise collectivement, certains participants de tous les
camps ont partagé un verre de bière. D’autres ont eu de courtes discussions dans les
couloirs de l’hôtel sans oublier des petites dragues entre garçons et filles … Il y en a
même ceux qui se donnaient des câlins le quatrième jour ! Tout cela pour dire que ce qui
nous unit est plus important que nos différends et que c’est de là que vient mon espoir
en l’avenir.

Qui bénéficie du boycott du dialogue entre les jeunes Burundais ?

Dans le contexte bien précis du forum de Berlin, il s’agit bien évidemment des
leaders du mouvement d’opposition radicale contre Bujumbura : un groupe d’hommes
et de femmes politiques de la vieille génération. Eux, ils connaissent bien la vérité sur
l’histoire du Burundi et il y a des aspects qu’ils veulent continuer à bien cacher aux
jeunes qui les suivent. Cette classe d’hommes et femmes politiques qui veulent tenir la
jeunesse dans l’ignorance connait évidemment les « vraies causes » de la crise que le
Burundi traverse. C’est intimidant et effrayant pour ces politiciens de laisser les jeunes
découvrir la vérité à travers les échanges comme celles du forum. Ils ont peur de perdre
le soutien des jeunes dans la lutte qu’ils mènent depuis l’occident. Perdre le soutien des
jeunes de son camp politique représente le danger d’un échec continuel. Donc les
leaders de l’opposition radicale ont intérêt à tout faire pour éloigner leurs jeunes du
dialogue, des échanges constructifs. Ces échanges pousseraient les jeunes générations à
avoir un esprit plus ouvert, un esprit qui leur permettrait de « construire un avenir
commun » avec leurs compatriotes engagés pour la reconstruction du Burundi.

Un besoin de changer d’approche

Je pense que quand on se lance en politique, on doit d’abord connaître et
reconnaître où on est placé en termes de position de pouvoir ou de faiblesse. Ensuite, on
doit planifier selon de possibles scénarii que l’on développe. Enfin, on doit agir mais de
façon rationnelle. Si on se retrouve dans la position de faiblesse, on travaille pour s’en
sortir et occuper une meilleure position.
Démocratiquement parlant, je place les jeunes qui sont contre Bujumbura dans la
position de faiblesse pour une seule raison : ils luttent contre le choix du peuple
burundais, contre le pouvoir issu des élections démocratiques de 2015. Ainsi, je pense
qu’à Berlin, ces jeunes avaient trois étapes à entreprendre afin de sortir de la position de
faiblesse. La première serait celle de s’asseoir avec leurs adversaires et les convaincre dela nécessité d’arriver à une entente leur permettant de rentrer au Burundi sans aucune
conséquence. Une fois au Burundi, la deuxième étape serait de demander l’ouverture de
l’espace politique et médiatique afin de continuer leurs activités qui visent notamment à
se reconstituer comme une force politique capable de mobiliser la population et de
battre la campagne électorale le moment venu. La troisième serait celle de préparer les
élections de 2020 pour entrer au gouvernement et construire le Burundi avec leurs
compatriotes.
Le défi majeur face à la première étape réside dans le fait que depuis le 26 août
2015, ceux qui sont contre Bujumbura ne reconnaissent pas la légitimité du pouvoir en
place. Cette situation maintient un antagonisme. Il est aussi judicieux de se demander si
le pouvoir de Bujumbura est prêt à accepter ceux qui sont pénitents et qui veulent
regagner le bercail. Je pense qu’en tant que « représentant du peuple burundais » ce
serait en son intérêt de le faire pour que toutes les filles et tous les fils du Burundi
rentrent servir leur pays. De toutes les façons, s’ils ne rentrent pas par dialogue, ils
risquent de continuer à représenter une menace pour la sécurité du pays car ils
tenteront de rentrer par la violence.

Le devoir du gouvernement de Bujumbura envers les jeunes générations

Parmi les interventions des participants, j’ai retenu également que les vrais
problèmes auxquels font face les jeunes générations burundaises sont la pauvreté, le
chômage, le favoritisme dans l’offre d’emploi et le manque de vision économique claire
de la part du leadership aux commandes à Bujumbura. Ces problèmes représentent des
défis importants à surmonter absolument. Je crois que si le gouvernement ne trouve pas
des solutions adéquates à ces problèmes d’ici 2020, une autre crise risque d’éclater. Les
jeunes fatigués par le chômage et la pauvreté sont non seulement de belles cibles à
corrompre mais surtout ils sont une bombe à retardement. Il ne faut pas oublier que les
jeunes constituent plus de 60% de la population burundaise.
Toutefois, la création d’emplois n’est pas la responsabilité du gouvernement seul.
Il faudra que les jeunes générations changent aussi leur mentalité en développant des
stratégies de création d’emplois et en apprenant à sortir du pays et à aller chercher le
travail à l’étranger. Aussi, l’intervention des ONGs et la participation du secteur privé
sont sollicités pour diminuer le taux de chômage au Burundi. Par exemple,
l’investissement du secteur privé dans la création d’emplois dans la manufacture,
l’agriculture industrielle et la transformation des matières et produits agricoles,
répondrait énormément aux besoins des jeunes générations burundaises.

Conclusion

Après plus d’une année de crise politique amplifiée, il est temps de faire une
introspection et de se poser de vraies questions. Quels problèmes les Burundais
voudraient résoudre réellement ? Que faire pour que les Burundais guérissent de leurs
blessures et comprennent qu’ils sont condamnés à vivre et à diriger le pays ensemble ?
Que faire pour que le gouvernement de Bujumbura réponde aux besoins des jeunes
générations d’une façon équitable et qui valorise la connaissance au lieu du favoritisme ?Et, les jeunes générations impliquées d’une manière ou d’une autre en politique,
comment envisager un avenir meilleur ensemble ?
Je ne peux pas terminer sans remercier le Centre pour le Dialogue Humanitaire
qui a créé un espace pour discuter à bâtons rompus les questions difficiles à répondre.
J’ose espérer qu’il y a un espoir de reprise dans les jours à venir malgré le fiasco de la
première étape. Il ne faut jamais se décourager quand on s’engage dans un processus
qui implique des mémoires blessées. J’espère que tout n’est pas perdu. Ce ne fut pas un
rendez-vous manqué ! Peut-être qu’un forum semblable au Burundi, rassemblant les
mêmes acteurs et les jeunes des partis de l’opposition (UPRONA, FNL, etc.) donnerait
les résultats différents de ceux de Berlin.
Pascasie Minani Passy
Auteure,
Doctorante et Spécialiste en Mondialisation et développement international