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Le 1er Vice-Président burundais Gaston Sindimwo a fustigé la Belgique ce mardi 22 novembre à Bujumbura pour avoir accueilli au Sénat l’opposition radicale burundaise malgré la protestation du Sénat burundais.

« Rien ne m’étonne que le Sénat belge accueille et traite en bon fils les insurgés recherchés par la justice burundaise. Nous tenons la Belgique comme derrière ce qui s’est passé au Burundi depuis 2015 », a déclaré M. Sindimwo sur une radio numérique émettant depuis le sol belge.

Le 1er Vice-président revient sur l’insurrection de 2015, le coup d’état avorté, les tueries et « les propos mensongers contre le Burundi visant à ternir l’image du pays ». Il parle aussi de « la complicité de la Belgique dans la tentative de renversement du pouvoir de Bujumbura par quelques activistes de la société civile impliqués dans le mouvement « Halte au troisième mandat ». » Sur ce point, la photo des orateurs burundais au Sénat belge avec les meneurs du mouvement début 2015 est saisissante:

Une responsabilité qui remonte loin

Le 1er Vice-président Sindimwo est d’autant plus sensible au rôle qu’il est issu du parti Uprona, dont le père-fondateur et héros de l’Indépendance du Burundi, le Prince Louis Rwagasore et sa famille « ont été assassinés avec l’implication de la Belgique. C’est un mal qui pèse toujours sur la stabilité du Burundi ». Il cite également la Belgique dans le renversement du premier président de la République burundaise, Michel Micombero.
Sans parler de la culture de la haine ethnique entre les Hutu et les Tutsi, cultivée par la colonisation belge jusqu’en 2005, « année d’un nouveau départ ». Sa recommandation : « Il faut que la Belgique comprenne que les Burundais ont mûri ».

Sinon, M. Sindimwo, lui-même tutsi, exclut toute possibilité d’un génocide contre les Tutsi du Burundi, tournant en dérision le récent rapport de FIDH: « Ceux qui croient faire peur aux Burundais en produisant des alarmes fantaisistes sur des génocides fictifs, qu’ils déchantent. Il n’y en a pas et il n’y en aura jamais de notre vivant. C’est le credo de tout le Gouvernement. »

Signalons aussi que le 1er Vice-Président a indexé « des gens mal intentionnés qui se cachent derrière la politique pour empêcher les jeunes tutsi de se faire enrôler à l’armée », commentaire sur le nombre réduit de candidats officiers Tutsi lors de la dernière inscription.

Ces propos surviennent alors que des sources font état de démarches en cours pour réconcilier Bruxelles et Bujumbura.
Pour rappel, le Burundi fut placé sous la tutelle Belge de 1919 à 1961 par la Société des Nations (actuelle ONU) après la première Guerre mondiale.

by Protais Bugabo