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L’ombudsman du Burundi, Mohamed Rukara (photo) a présenté ce vendredi à l’Assemblée nationale, le rapport d’activités réalisées durant six ans de son mandat qui prendra fin le 22 courant, a-t-on constaté sur place.

Ce premier médiateur burundais a rappelé que la mise en place de l’institution de l’Ombudsman est une émanation de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi signé le 28 août 2000 en Tanzanie et que la loi fondamentale du Burundi reprend cela aux articles 237 à 239. C’est une institution indépendante chargée de la médiation entre les administrations et les citoyens ainsi que du contrôle du bon fonctionnement des entités administratives.

L’institution de l’Ombudsman s’est servie d’un plan stratégique de 2012-2016 qui s’articule sur quatre axes, à savoir le renforcement des capacités institutionnelles, la médiation entre les administrations et les citoyens, le contrôle du bon fonctionnement des entités administratives, économiques, politiques, sociales et sécuritaires ainsi que la prévention des conflits, a rappelé M. Rukara.

En plus des médiations directes qui s’élèvent à plus de 60 cas, l’institution a reçu 1290 plaintes depuis 2011 jusqu’en novembre 2016 dont la plupart nécessitaient des analyses juridiques, voire des enquêtes. Ces dossiers concernent les fautes de gestion et les fautes d’injustice et de violation des droits de l’homme. Parmi les 1290 dossiers, 450 sont clôturés, 474 sont en cours de traitement et 366 sont des dossiers irrecevables compte tenu de la loi régissant l’institution de l’Ombudsman. Pour les dossiers traités, 60% portent sur les litiges fonciers, 17% concerne les licenciements abusifs, 12% sont relatifs à l’inexécution des jugements rendus et les autres cas divers représentent 10%.

Concernant le contrôle du fonctionnement des services publics, l’ombudsman a souligné que des descentes de contrôle ont été suivies par des visites d’évaluation de la mise en application des recommandations données aux institutions et services visités et que des améliorations ont été remarquables. Par ailleurs, il a souligné que le rapprochement de cette institution aux citoyens de l’intérieur du pays par la décentralisation plus opérationnelle reste un défi majeur et une nécessité qui ne devrait être hypothéquée par la réduction du budget disponible. Il a indiqué qu’il a pu mettre en place deux antennes régionales du nord et du sud du pays.

Pour Mohamed Rukara, l’expérience de ce mandat paraît bien concluante et encourageante. Il a ainsi souhaité qu’il y ait beaucoup plus d’engagement dans le soutien et l’appui de l’action menée par cette institution. Il a plaidé pour l’augmentation des moyens de cette institution pour accélérer les descentes sur terrain, en vue d’informer et de sensibiliser les citoyens sur la mission de l’institution de l’Ombudsman.

BUJUMBURA, 18 nov (ABP)