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source : ppbdi.com, 27/05/2016

La population de Mabayi propose d’éviter de donner des responsabilités aux Burundais ayant plus d’une nationalité

La Commission nationale de dialogue inter-burundais (CNDI) a organisé le dialogue inter-burundais en commune Mabayi de la province de Cibitoke le vendredi 27 mai 2016. Les activités étaient pilotées par le commissaire et parlementaire Félicien Nduwuburundi. La population de Mabayi a proposé d’éviter de donner des responsabilités aux Burundais ayant plus d’une nationalité.

Dans son mot d’accueil, l’administrateur de la commune Mabayi, Pascal Basarurwuzuye, a souhaité la bienvenue à tous ceux qui étaient présents en général et en particulier les membres de la CNDI. Il a demandé à la population de la commune Mabayi qui était présente de donner sa contribution afin que la paix et la démocratie durables règnent au Burundi. M. Basarurwuzuye a fait savoir que la paix et la sécurité sont totales en commune Mabayi.
Le commissaire Félicien Nduwuburundi a, quant à lui, signifié que de tels dialogues ont eu lieu au niveau de toutes les provinces. Il a aussi indiqué que ces dialogues ont été organisés à l’intention des syndicats, des confessions religieuses, des partis politiques et d’autres groupes bien organisés. Après la province de Karusi, c’est le tour de la province de Cibitoke pour accueillir le dialogue interburundais au niveau des communes, a-t-il indiqué. M. Nduwuburundi a demandé aux participants dans ce dialogue de s’exprimer librement et tranquillement afin de contribuer pour établir une paix et une démocratie durables. Il a promis aux habitants de la commune Mabayi que leurs contributions seront prises en considération.
Avant d’entamer les activités proprement dites, le commissaire Gérard Nduwayo a d’abord fait un bref aperçu de l’historique des élections au Burundi. Depuis 1961 jusqu’en 2015, il a été remarqué que toutes les élections organisées en cette période ont été caractérisées par des troubles et des violences. La question qui se pose ici est de savoir quand prendront fin les troubles et les violences liés aux élections au Burundi ?

Eviter toute forme de ségrégations dans le milieu du travail.

Pour que la paix et la démocratie durables s’établissent au Burundi, le parlementaire Simon Bizimungu a proposé qu’il faut enseigner aux Burundais ce que c’est la démocratie. En plus de cela, il faut éviter la ségrégation politique et régionale dans le milieu du travail. Il a aussi proposé que les commissions électorales nationales indépendantes soient des Ceni composées par des personnes mûres. Il faut respecter tous les accords conclus entre les Burundais. M. Bizimungu a demandé aux responsables de mettre en place des lois claires assurant le respect et la protection de tous les Burundais.

Eviter de donner des responsabilités aux Burundais ayant plus d’une nationalité

Pour d’autres intervenants, il faut retirer des accords d’Arusha les bonnes conclusions et les transférer dans la Constitution burundaise actuelle et par après supprimer ces accords d’Arusha. D’autres ont demandé d’appliquer les quotas ethniques dans les ONG comme on le fait dans d’autres services de l’Etat.
Ces derniers jours, il a été remarqué qu’il y a eu des organisations de la société civile qui ont dévié missions leur assignées. Pour ce, il faut retirer l’agrément à toutes ces organisations qui travaillent comme des partis politiques. Il faut que la justice fasse son travail en punissant tous ceux qui commettent des forfaits sans aucun parti pris. Une autre erreur monumentale à éviter, c’est de donner des responsabilités aux Burundais ayant plus d’une nationalité, ont-ils indiqué. Il ne faut pas que les autres pays s’immiscent dans les affaires burundaises, pays indépendant et souverain, ont ajouté des intervenants.

Interroger l’histoire burundaise pour connaître les auteurs des différents crimes.

Selon certains intervenants, il faut qu’il y ait un dialogue inclusif. D’autres ont proposé d’interroger l’Histoire du Burundi afin de connaître les auteurs des différents crimes qui ont été commis au Burundi. Pour d’autres, il faut réécrire l’Histoire du Burundi émaillée de beaucoup d’irrégularités.
D’autres intervenants ont proposé que l’ethnie des Batwa soit suffisamment représentée dans les différentes institutions du pays. Il faut réviser la Constitution burundaise et les accords d’Arusha en certains articles qui se contredisent, ont ajouté d’autres intervenants.

Retirer l’agrément tous les partis politiques qui se retirent des élections avant l’échéance

D’autres intervenants ont souhaité que le dialogue se fasse à l’intérieur et à l’extérieur alors que d’autres ont proposé qu’ils se fasse uniquement à l’intérieur. Dans la Constitution burundaise, il faut effacer l’article donnant aux anciens présidents la prérogative de devenir des sénateurs à vie.
Pour bannir le mauvais comportement de certains partis politiques, il faut effacer tous les partis politiques qui se retirent des élections avant l’échéance, ont demandé certains intervenants. Ces derniers ont proposé de dispenser le cours de formation patriotique à la population burundaise.

Bien gérer et partager équitablement le patrimoine national

Certains intervenants ont proposé, qu’avant d’engager les travailleurs, de procéder à l’examen. Cela diminuerait la grogne de certains individus qui disent qu’actuellement les engagements sont émaillés de beaucoup d’irrégularités. Dans le but de diminuer le mécontentement de certaines personnes, il faut bien gérer et partager équitablement le patrimoine national, ont proposé certains participants.

Ecrire toutes les lois en kirundi.

La plupart de Burundais n’ont pas étudié. Pour ce, certains intervenants ont proposé d’écrire toutes les lois en kirundi, langue comprise par tout Burundais. Il faut créer de l’emploi dans le but de limiter le nombre de chômeurs souvent manipulés par des personnes mal intentionnées qui veulent déstabiliser le pays. D’autres intervenants ont demandé que la justice soit indépendante pour bien traquer tous les auteurs des forfaits

Effacer sur la liste des partis politiques ceux qui n’ont pas eu 1% des voix aux élections.

Certains intervenants ont demandé au gouvernement de suivre de près le comportement de certains partis politiques et organisations de la société civile. Pour éviter l’encombrement des partis politiques, il faut effacer tous les partis qui n’ont pas eu 1% pendant les élections.
Certains intervenants ont demandé de mettre en place la justice de proximité. D’autres ont proposé d’annuler le système de listes bloquées qui contraint les Burundais à élire ceux qu’ils ne veulent pas. En plus de cela, il faut identifier et punir sévèrement tous ceux qui ont assassiné tous les élus, ont-ils ajouté.

Réviser la Constitution pour l’adapter à la situation du moment

Certains intervenants ont proposé de réviser la Constitution pour l’adapter à la situation du moment. En plus de cela, il faut que les politiciens acceptent le verdict des urnes. Pour bien asseoir la démocratie, il faut bannir l’alternance au pouvoir sur base ethnique, ont-ils ajouté.
Pour d’autres, il faut combattre la corruption qui gangrène la mise en application de certaines lois. Certains intervenants ont proposé qu’au parlement chaque commune ait un député qui la représente. Pour clore, le commissaire Nduwuburundi a remercié la population de Mabayi pour avoir répondu massivement à l’invitation.

Martin Karabagega