Pour Mme Marie-France Cros le putsch de 2015 n’était qu’une expression démocratique de l’opposition !
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Décidément les perspectives des élections de la semaine prochaine au Burundi donnent le tournis à un public beaucoup plus large, certains n’en dorment plus et d’autres prennent leurs rêves pour des réalités. Mme Cros n’a pas hésité à produire un article dans la Libre Belgique ce 14 mai 2020, où elle déclare que le pouvoir du CNDD-FDD est effrayé par le succès immense des meetings électoraux du CNL ! Faut-il en rire ou pleurer ?

Avant que je n’oublie, une autre personne qui fait aussi dans le rêve, hier le même 14 mai 2020, sur la voix d’Amérique, le Pr Ntibashirakandi Libérat, exactement dans le même registre a déclaré que si Mr Rwasa Agathon ne gagne pas, que le Burundi va brûler, évidemment c’est une autre forme d’expression démocratique de l’opposition (sic), ceci dit en passant, je ne voudrais pas rappeler les noms d’oiseaux et les quolibets que ce professeur proférait il n’y a pas longtemps à l’adresse de Sieur Rwasa. Il paraît qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Qu’est-ce qu’on ne mettra pas dans l’expression démocratique de l’opposition ? Lors des manifestations violentes par les insurgés à partir de mai 2015, manifestations qui ont emporté beaucoup de vies humaines sans parler des dégâts matériels et dont le summum fût le coup d’état manqué, la presse néocoloniale écrivait et disait que ça n’était qu’un mouvement des plus pacifiques porté par l’opposition démocratique !

Telle une profession de foi, Mme Cros écrit que le puissant CNDD-FDD est en perte de vitesse, sans le démontrer et moins encore le prouver, formule incantatoire qui se veut rendre réelle cette aspiration illusoire, qui prend racine dans l’envie de vouloir et pouvoir continuer l’exploitation des ressources naturelles de l’Afrique en général et du Burundi en particulier ; le CNDD-FDD est devenu leur bête noire tant il compromet leurs projets et qu’il faut à tout prix le détruire sans autre forme de procès, surtout qu’ailleurs des panafricains commencent à s’en inspirer.

Il y a quelques années dans un pays voisin, il y avait Mr Bizimungu Pasteur, mis en avant pour les besoins de la cause, nommé Président de la République, fût chassé par la suite sans ménagement après avoir été pressé comme un citron, le mal était déjà fait, donc trop tard. Ailleurs sur le continent africain, les mêmes néo-colons n’avaient pas hésité d’inverser le résultat des urnes et celui qui avait gagné à ce jour croupit quelque part condamné pour des crimes qu’il n’a pas commis, celui qui avait perdu mais déclaré vainqueur aujourd’hui est accueilli en héros dans les salons huppés de ses mentors. Non Madame cela ne risque pas d’arriver au Burundi.

S’il faudra profiter du sous-sol burundais, il faudra consentir le juste prix, vos fallacieux prétextes pour mettre à sac nos pays afin de créer les conditions favorables au pillage, on les connait déjà, il vous faudra peut-être changer de disque ou alors négocier comme partout ailleurs les biens qui font l’objet votre convoitise. Tout mettre dans le package de « expression démocratique de l’opposition » ou de société civile défendant « les droits de l’homme », pour nous endormir au moment où vous faites avancer vos pions tout en nous poignardant dans le dos, ça n’a que trop duré.

Nous savons aussi que vous aimez profiter de la période électorale pour précipiter les choses, vu qu’il s’agit d’un moment de relative fragilité institutionnelle. Le temps du nègre « béni oui oui » est révolu. Il va vous falloir tenir compte de l’évolution du monde, si vos lectures préférées sont les ouvrages anthropologiques du début du siècle passé, une update est nécessaire car sur cette planète aucun peuple n’est resté sempiternellement bébé, le peuple burundais non-plus.

L’hécatombe lié au coronavirus sur le continent africain n’a pas eu lieu, ayez le courage de le reconnaitre. Quant à vos préoccupations supposées pour la santé des Africains, je voudrais vous rappeler que le paludisme, sans parler des autres pathologies, tue annuellement plus d’un demi-million d’âmes en Afrique et ce fait n’a pas encore soulevé votre indignation ni soucis.

Quant aux élections que les Burundais ont financées avec leurs poches, elles auront lieu en toute transparence et le meilleur gagnera, n’en déplaise à vos expressions démocratiques. Sachez que vos larmes de crocodile nous laissent de marbre.

Ruvyogo Michel.