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Source:ikiriho.org

Le tapage mensonger des médias mainstream a agacé le facilitateur. L’ancien président tanzanien Benjamin W. Mkapa vient de leur demander de réaliser des « reportages objectifs » sur les consultations burundaises en cours à Arusha.
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Qu’est-ce qui motive ce recadrage aussi direct? Les titres répétitifs des médias qui annoncent que l’opposition est absente dans la ville tanzanienne pour les pourparlers, alors que c’est faux.

Pour celui qui connaît la scène politique burundaise, l’opposition burundaise est bel et bien engagée dans les consultations avec Mkapa.
Sur le plan électoral, l’opposition pour le Cndd-Fdd, c’est avant tout Agathon Rwasa qui est à Arusha avec Aimé Magera son porte-parole. L’opposition, c’est ensuite les anciens ténors Kumugumya de l’Uprona qui ont provoqué la rupture du gouvernement début 2014. Evariste Ngayimpenda et Tatien Sibomana sont là.

L’opposition, c’est aussi Sahwanya Frodebu. Il est représenté à Arusha par son vice-président Frédéric

Bamvuginyumvira. Et bien sûr le CNDD, représenté par l’ex-président du CNARED Léonard Nyangoma et William Munyembabazi. Respectivement numéros 1 et 2 du CNDD.

A Arusha, il y a aussi l’UPD, avec Pasteur Mpawenayo et Adolphe Nzobatinya. On sait qu’ils sont des proches de l’ancien numéro un du Cndd-Fdd Hussein Radjabu, l’autre grand opposant de Bujumbura.
Enfin, il y a les anciens présidents Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye. L’un venu de Belgique et l’autre de Bujumbura. Tous sont farouchement opposés contre le nouveau mandat de Nkurunziza.

Ces noms n’apparaissent pourtant jamais dans les articles récemment publiés sur le Burundi. Pour la belge RTBF, la française RFI, ou les anglais Dailymail et BBC, le refrain qui vient de l’AFP est le même: « Reprise du dialogue de sortie de crise sans l’opposition. »
Cette campagne de désinformation rentre dans le plan de décrédibilisation de la médiation de l’EAC que dénonçait Ikiriho depuis quelques jours.

Certains soutiens diplomatiques en Europe du CNARED voudraient qu’il soit invité comme un bloc. Or tout le monde sait que cette coalition n’est unie que de façade. Dans la sagesse burundaise, on dit qu’inviter une famille divisée dans un procès ne fait que compliquer davantage le travail des juges.

L’éjection brutale de Nyangoma à la veille de la reprise du dialogue a profondément divisé le CNARED. Le Dr Jean Minani, le père de la nyakurisation, a pris la présidence de la coalition en écartant Frédéric Bamvuginyumvira, soutenu par Ntibantunganya. Radjabu n’a pas supporté les magouilles et a quitté la coalition.
Pour se venger, tout ce monde a refusé de suivre les directives de Minani, en se rendant à Arusha.

Finalement, le seul parti de l’opposition qui pèse électoralement au Burundi mais qui a refusé de répondre à Arusha est le MSD. Ce qui n’est pas une surprise, car les positions radicales de Sinduhije sont désormais publiques.

Propos-de-M.-Nininahazwe-sur-Arusha.png?w=500Le porte-parole du CNARED a tenté d’agiter le chiffon rouge de l’ethnisme pour justifier l’absence de certains membres de la coalition à Arusha.
Selon Pancrace Cimpaye, membre du MSD par ailleurs, cette session de consultations sera un fiasco « parce que les Tutsis ne sont pas invités ».
Un argument repris avec beaucoup de force notamment par Pacifique Nininahazwe.

Au nom du CNARED, Jean Minani et Pancrace Cimpaye, tous hutus, anciens ténors du Sahwanya Frodebu, affirment représenter les Tutsis plus que Evariste Ngayimpenda et Tatien Sibomana. C’est prendre les Burundais pour des idiots.