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La déclaration officielle du génocide contre les Hutu en 1972 est un acte de justice envers le peuple burundais, parce qu’il s’agit de mettre un cachet sur un événement réel, qui traumatise toutes les composantes de notre société. D’un côté, les hutu qui ont été massivement et traîtreusement abattus, avec le déni des deuils et commémorations, de l’autre, des générations de tutsi qui se sentent accusés d’avoir commis un génocide contre les hutus. L’acte juridique de reconnaissance de ce génocide indiquera aussi les responsables, qui sont un groupe de conspirateurs, et non toute l’ethnie tutsi. Ce sera un acte libératoire pour les hutu et pour les tutsi. D’ailleurs, ensemble aux hutu, un certain nombre de tutsi du nord du Burundi ont été massacrés par la furie du capitaine Micombero. L’exemple que nous connaissons est Amédée Kabugugu, psychologue, de Busiga (Ngozi). Ses frères et ses cousins, bien que tutsi s’exilèrent ensuite pendant des années au Rwanda (d’après un informateur).

QUI DECLARERA CE GENOCIDE ?

Beaucoup pensent que les cris des activistes hutu vers les Nations Unies auront une suite. Nous en doutons, parce que l’ONU est dirigée par ces mêmes grands pays qui ont favorisé le génocide et en ont tiré des avantages aux côtés des exécutants, membres du clan Tutsi-HIMA. Sachez que les blancs sont têtus, ils ne changent pratiquement jamais d’idées. Pour l’instant, ils roulent à plein régime pour les tutsi, donc il est plus que probable qu’ils ne reconnaîtront pas le génocide fait contre les Hutu, tandis qu’ils sont prêts à signer les yeux fermés pour un génocide imaginaire contre les tutsi.

C’EST LE PARLEMENT et LE GOUVERNEMENT DU BURUNDI, qui doivent déclarer officiellement ce génocide, parce qu’ils en ont l’autorité. Même l’Arménie l’a déclaré, en attendant que d’autres pays petit à petit l’acceptent. Il faut partir de la base et non du toit. D’ailleurs, si un pays ne semble pas intéressé par un problème, pourquoi les Nations Unies viendraient-elles le résoudre à sa place ? Le Burundi vient de démontrer à la face du monde qu’il n’est plus parmi ces pays qui se laissent bercer comme des enfants, et attendent toujours que Maman Europe fasse tout pour eux. Même dans ce cas de génocide, le première déclaration doit être faite par les concernés.

LES PLANIFICATEURS DU GENOCIDE CONTRE LES HUTU

Une liste de noms revient en permanence sur les lèvres des survivants et des divers témoins qualifiés.

Capitaine Michel MICOMBERO, président de la République
Arthémon SIMBANANIYE, ministre de l’Intérieur
Philippe MINANI, Procureur Général de la République
Albert SHIBURA, Ministre de la Justice et officier
Marc NDAYIZIGA, ministre
André YANDA, Ministre de l’Information et Secrétaire exécutif du Parti Uprona
Capitaine Désiré MAKUZA
Colonel Jérome SINDUHIJE, commandant du camp Commando de Gitega et Ambassadeur
Mechior BWAKIRA, Directeur Général du Ministère Affaire Sociales
Charles NDIKUMAGENGE, commandant
André MUHUZENGE, commissaire
Gaspard KAZOHERA, gouverneur de Bururi
Lieutenant NDINGANIRE
Venant NTWENGA
Thomas NDABEMEYE, lieutenant Colonel et Chef d’Etat Major Général
Venant GASHIRAHAMWE, commandant
Gabriel MPOZAGARA
Simon SIMBANANIYE
François GISAMARE
Bernard BIZINDAVYI
Longin KANUMA
Samuel NDUWINGOMA
Jean Baptiste Bagaza, Lieutenant Colonel
Joseph BIZOZA, major (le boucher de Ngozi)
Pierre BUYOYA, major
Gabriel NDIKUMANA, lieutenant-colonel
Sylvère NZOHABONAYO,major
Joseph RWURI, officier
Alexis NIMUBONA, officier
Gervais GAHUNGIZA, officier
Damas NIYUNGEKO, officier
NTUNGUMBURANYE Jerome, Ministre
Libère NDABAKWAJE, ministre de l’économie
Lazare NTAWURISHIRA, directeur de l’ENS
Bernard RUBEYA, officier
Joseph RYUMEKO, officier
Emmanuel NKUNDWA, officier
Tharcisse RUHWIKIRA.
Sûrement il y en a d’autres… Mais pour les exécutants, comme écrira Pierre Buyoya en 1989 (après Ntega-Marangara), en 1972 les tutsi se sont livrés à une » hystérie collective ». Tuer les hutu pour eux était très facile, parce que ce fut un acte d’indicible trahison. Personne ne s’y attendait, et personne n’aurait pu imaginer qu’un groupe fût capable d’une barbarie pareille envers une ethnie entière. Toutefois, nous répétons, cette horreur ne doit pas éclabousser les générations ultérieures qui n’y ont pas participé, raison
pour laquelle les planificateurs au moins doivent en porter la responsabilité.

burundiindependent
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