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Nous n’avons pas encore compris comment – parce que c’est une situation qui va au-delà de l’entendement – Rufyikiri Gervais et tous les frondeurs du CNDD-FDD, principalement hutu, se sont brusquement métamorphosés en farouches ennemis de Pierre Nkurunziza, après avoir travaillé pacifiquement ensemble pendant 10 ans. Nous n’avons pas saisi le noyau du problème, quand tout d’un coup ceux qui soutenaient une politique, et qui en étaient souvent les exécutants ont tout renié et ont commencé à dépeindre leur patron comme un tyran dont ils voulaient débarrasser le Burundi.

L’unique réponse possible à ce questionnement, c’est que les frondeurs ont eu un conflit absolument personnel avec le président Nkurunziza mais ils ont voulu le transformer en un conflit national. Raison pour laquelle ils n’ont pas réussi à convaincre la population du bien fondé de leur campagne. En substance, en usant la mathématique et non les subtilités du droit, les frondeurs avaient calculé que le Président allait quitter le pouvoir en 2015, et ils allaient s’engouffrer dans le fauteuil. Leur mouvement d’approche avait pris de la vitesse, et ils n’ont pas pu freiner à temps quand ils ont vu que le siège était toujours occupé. Ils se sont cognés contre le mur, en en blâmant le Président. C’est le jeu de l »ôte-toi que je m’y mette » qui a mal fonctionné, en laissant les faux alliés avec quelques os cassés.

Ce fut le cas aussi pour le côté des Sindumuja. Un groupuscule de rwando-burundais hima voulait faire tout basculer pour ses intérêts, et il a cherché à convaincre les autres tutsi qu’ils leur apportaient le salut. Mais beaucoup n’y ont pas cru. Et ceux qui y ont cru regrettent à chaudes larmes, depuis l’exil amer chez leur bien aimé oncle Kagame; là-bas les rwandais les ont dépouillés de leurs biens, ont violé leurs filles ou les ont réduites à l’esclavage sexuel…quand ils auraient pu tranquillement vivre leur vie sobre à Bujumbura. Valait-il la peine de tout perdre, tout casser, pour un mandat déterminé de cinq ans ? Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls qui pleurent. Même les tutsis de l’intérieur du Rwanda, qui espéraient un paradis, se sont retrouvés dans l’antichambre de l’enfer. Le diable Kagame ne peut ni édifier ni gérer un paradis. Là où il y a le diable, il y a l’enfer. Car le bonheur ne se mesure pas sur le nombre de Palaces construits, mais sur la joie et la liberté des citoyens. Oui Kagame a érigé beaucoup de buildings, mais dans leurs murs les gens sanglotent et tremblent. Il n’y a pas de chefs d’Etat qui aient construit économiquement leurs pays respectifs comme Hitler et Mussolini entre les deux guerres mondiales. Mais le souvenir qui en reste, c’est qu’ils étaient des terroristes, fascistes et nazistes. Les plus beaux édifices, ce sont les personnes. Et Kagame se délecte à les démolir. Parce que c’est un homme peureux.

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