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Dans l’Est république démocratique du Congo, à la frontière avec le Burundi, les infiltrations de rebelles burundais continuent. Depuis février, les services de sécurité congolais en ont arrêté plusieurs dizaines et continuent d’accuser le Rwanda de les entraîner et de leur faciliter l’accès au Burundi via le Congo. Et ce malgré les opérations coordonnées menées par les FARDC et l’armée burundaise, chacune de leur côté, de la frontière le long de la rivière Rusizi. Les services de sécurité congolais disent avoir démantelé deux nouvelles filières.

La première filière est démantelée en février à Mutarule, quand plusieurs Congolais ont été arrêtés après la découverte d’une importante cache d’armes.

Parmi eux, un chef de groupement barundi, qui, selon, Kinshasa, avait les numéros de responsables des services de sécurité rwandais dans son portable. C’est avec eux qu’il aurait coordonné les infiltrations. La fouille s’est poursuivie pendant plusieurs jours et aurait conduit à l’arrestation de sept combattants burundais.

La seconde filière est démantelée dans la plaine de Rusizi au mois de mars. Mais cette fois, les infiltrés auraient été assistés par un groupe Maï-Maï Bafulero, une ethnie pourtant réputée hostile à Kigali. « Ce n’est pas la première fois qu’on assiste à ce type d’alliance », explique un expert sur le Congo. Ces Maï-Maï auraient exigé jusqu’à 200 dollars par infiltré avant d’abandonner les Burundais à leur sort.

Au total, ce sont 37 Burundais qui auraient ainsi été interceptés dont deux officiers de l’ex-armée burundaise, ainsi que trois mineurs remis à la Monusco.

Les services de sécurité congolais assurent que le Rwanda reste impliqué en termes de formation, de soutien logistique et financier. Tout comme ceux arrêtés l’an dernier, ces infiltrés auraient transité par les camps de réfugiés rwandais. « Les méthodes d’infiltrations évoluent après chacun de nos coups de filet », explique un officier congolais.

Quant aux allégations faisant état de transfert de prisonniers du Congo vers le Burundi, les deux gouvernements démentent.