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Pour que les politiciens nostalgiques s’imposent, faut-il chercher des avocats qui vont traquer des compatriotes ?
Nos ainés qui ont gouverné le Burundi et qui restent en vie tandis que d’autres ont été massacrés ou exilés, les nostalgiques du passé empêchent-ils les intellectuels de construire un Burundi crédible pour tous ? Jouons sur notre introspection avant d’agir.
À Bruxelles, des avocats au service de la cyberhaine ethnique inventé par des politiciens burundais radicaux spécialistes des montages dans le but d’empêcher la réconciliation et la confiance mutuelle. L’adage burundais va leur dire « uwushaka gukira ingwara arayirata » Dire que tu es malade, tu guéris vite ce qui n’est pas le cas pour les radicaux qui se croient en bonne santé malgré la rancune qui les empêchent de dormir.
Du jamais vu, du jamais observé dans l’histoire contemporaine. Nous ne connaissions pas encore l’audace des politiciens burundais nostalgiques qui ont tout mis en œuvre pour mettre dans le même chariot, soit des dignitaires politiciens dans le monde occidental, oriental, des avocats de renommés des pays hier amis des Burundais qui deviennent par manipulation acolytes ou défenseurs du diable. Nous ne savions pas que la force du mensonge commence à construire un labyrinthe imperturbable dans lequel celui qui n’est pas dedans risque de devenir un négativiste à traquer dans ce monde si compliqué aujourd’hui sur le Burundi. Peut-on dire que pour être sauvé, on doit devenir un opposant radical dans le monde des burundais vivants ici où ailleurs ?
Le thème qui m’intéresse se situe
Dans un communiqué de presse du 5 avril 2016, publié sur Bujumbura news et sur Arib, Léon Lef Forster, Armel Niyongere et Bernard Maingain, avocats, se mettent au service de la cyberhaine ethnique des individus qui veulent emporter le peuple burundais dans un ravin et sans retour. Des gens ont misé sur un génocide au Burundi que nous voulons empêcher à tout prix quand nous savons que ce terme maudit nous rappelle un passé sombre au Burundi alors que la communauté internationale nous ne savons pas pourquoi ne parvient pas à reconnaître les massacres commis (1965,1972,1988,1993) Les Burundais ne peuvent jamais se taire devant l’impunité et la traque des innocents. Dans le but d’éradiquer à jamais la cyberhaine ethnique au Burundi où le génocide devient un alibi pour commettre des violences ou des assassinats, les arroseurs ne doivent jamais devenir des arrosés; les accusés ne doivent jamais devenir des justiciers.
Je reviens donc sur l’expression clé de leur discours : la stigmatisation des tutsi pour certains, des hutus pour les autres sans oublier les twa ou pygmées pour ceux qui ne les aiment pas. Par l’utilisation de cette expression, je considère que leur communiqué de presse n’est ni plus ni moins qu’une incitation à la haine ethnique.
En effet, à propos de la cyberhaine véhiculée par certains sites, ces avocats ne parlent que de la stigmatisation des tutsis, alors que des documents, articles et discours pullulent sur internet qui stigmatisent tant et plus les Hutus. Concrètement, au sujet du génocide et de la souffrance des Hutus, que contestent les sites tutsis qui leur sont familiers, ces avocats font preuve d’un négationnisme clairement affiché et assumé, d’un déni de faits historiques et politiques avérés et d’une contestation flagrante de la réalité.
Par conséquent, je les invite à relire les propos haineux de l’AC Génocide, SurviT-Banguka, tutsi.org pour comprendre qu’à travers leur déclaration qui nie la stigmatisation des Hutus ou une possible cohabitation pacifique des ethnies au Burundi, ils participent à la cyberhaine. Si vous pensez que parler d’un Tutsi, d’un Hutu, d’un Twa est un crime au Burundi alors pourquoi avoir accepté que les accords d’Arusha sur le Burundi donnent comme référence ces ethnies bénies qui font la fiérté d’un pays? Si on devrait faire disparaître notre identité culturelle qui nous aide à nous admirer au Burundi sans haine ni jalousie, je demanderai ainsi de ne parler la région de Bututsi, Bugesera, Kirimiro, Imbo que les négativistes peuvent utiliser pour discréditer nos braves du peuple burundais. Naître hutu, tutsi, twa, métis au Burundi est un honneur pour chacun qui a grandi ensemble dans la joie en parlant avec joie, je suis hutu, tu es tutsi, tu es twa et nous vivons ensemble. Vous vous souvenez même que ceux qui nous ont poussé à marginaliser l’ethnie des pygmées au Burundi, nous avons grandi tous en mangeant, en cuisant dans des pots offerts par les Twa et personne n’est mort de cela. Il ne faut jamais transformer notre histoire à la burundaise en comparaison à la façon européenne ou rwandaise qui veut que parler de nos ethnies en Afrique est un crime contre l’humanité alors que nous sommes obligés de vivre ensemble malgré nos différences. Les burundais ont besoin des avocats burundais eux mêmes quand il s’agit d’un problème politique qui doit se résoudre dans le sens de l’unité nationale. Les burundais récoltent cette haine ou méfiance dans l’interprétation d’une histoire que l’autre n’a jamais vécu. C’est ainsi que
sur la toile, ils trouveront de très nombreux articles et documents de Bernard Maingain, qui n’ont d’autres visées que de stigmatiser, brimer, vexer et diviser le peuple burundais, et de l’inciter à la haine ethnique : un peuple à mains nues face à la violence d’Etat, il y a un risque réel de massacre sur une base ethnique, Burundi : Bernard Maingain pousse le bouchon un peu trop loin, Burundi : un génocide des tutsis a déjà commencé, le feu est au bord de la maison Burundi, etc.
Aussi, ces avocats comprendront que bon nombre de citoyens burundais tant hutus que tutsis sont choqués de les voir sombrer dans le mensonge, la diffamation, la manipulation, la haine et l’opprobre contre les Hutus, les tutsi et les twa démocrates qui cherchent la paix par le choix du peuple souverain à la place des politiciens nostalgiques qui ne pensent qu’à eux mêmes ou leurs amis.
Somme toute, le trouble extrême, que cause leur communiqué de presse, étale au grand jour leur manque de crédibilité et d’objectivité, et ne va pas sans rappeler le dossier pénal ouvert à charge de Bernard Maingain qui a diffusé à travers les médias et dans les enceintes de l’ONU une vidéo fausse, atroce, dégoûtante, qui a contribué au désarroi et à la souffrance des Burundais.
J’espère que lors de leurs prochaines publications sur le net, ils prendront la mesure du choc, du désarroi et de la consternation provoqués par leurs mots, et qu’ils utiliseront un vocabulaire qui respecte les citoyens burundais qui aspirent à vivre dans un esprit de paix et d’unité.
Philippe NIYONGABO, Journaliste indépendant