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Monsieur Louis Michel, Député européen,
Madame Marie Arena (PS), Députée européenne
Mevrouw Hilde Vautmans, Députée européenne open VLD,

Nous nous sommes adressé à Monsieur Didier Reynders, chargé des Affaires étrangères et il nous a répondu (voir plus bas).

Ayant pris connaissance avec étonnement de la façon dont 3 députés s’adressent dans Le Soir au chef d’Etat du Burundi, nous nous voyons dans l’obligation morale de vous exprimer notre désapprobation.

Nous croyons en effet que l’indépendance a été accordée aux anciennes colonies et tutelles belges dont celle du Burundi et que le chef d’Etat du Burundi y exerce donc un pouvoir légal (2ème mandat élu conformément à la Constitution de ce pays, le premier mandat n’ayant pas fait l’objet d’élections).
Nous ne ferons pas allusion à ce qui se passe dans les pays voisins d’un point de vue longévité de règne, tout le monde le sait!

Mais, en tant que Belges, payeur (se) d’impôts et respectueux (se)s des Etats de droit, et de nos droits (voire, ici, nos devoirs) dont celui de dire notre avis, nous disons que nous déplorons le ton et le contenu de ce courrier, que nous reproduisons en bas d’envoi.

Nous ne croyons pas utile de nous étendre, simplement: ce n’est pas de la sorte que l’on s’adresse à un chef d’Etat, selon nous. Un des principes de l’éducation commune veut qu’on ne fasse pas à l’autre ce qu’on ne souhaite pas que l’on nous fasse! C’est un principe simple que tous parents répètent encore. S’il n’y en avait qu’un ou l’autre à retenir, ce serait celui-là, il est très simple!

Nous ne souhaitions pas nous adresser à d’autres qu’au Ministre responsable des Affaires Etrangères, mais voyant que se poursuivent les tractations pour créer des commissions d’enquêtes internationales (comme on l’a fait pour le Rwanda) afin de mieux pouvoir s’introduire dans les affaires du Burundi, pays souverain, et que des Belges y tendent, nous intervenons, nous aussi.

Nous nous exprimons ici au nom d’anciens coopérants, responsables d’Administration belge dans les pays des Grands Lacs, de réfugiés de ces pays, et de Belges offusqués et solidaires de tous frères “humains”!

Nous n’apprécions pas, en tant que citoyens responsables et respectueux de tous les droits de tous les hommes et de toutes les femmes, que l’on utilise nos impôts et cotisations (notre argent) pour faire la guerre, s’approprier les richesses de la terre et répandre la misère pour le profit de quelques uns, les plus puissants.
Cela, que se soit, ici, sur nos terres, ou ailleurs, sur celles des autres.
Que se soit en surface, ou dans les puits, les carrières que l’on creuse sans respecter les riverains notamment!

Nous avons lu dans le même journal “Soir” que Monsieur Kabila dit que le problème de l’Afrique, c’est la pauvreté. Nous demandons que les richesses puisées et extradées de ces pays, de tous pays, soient rémunérées leur juste valeur, que l’état touche ce qui lui est du “justement” et que l’on fasse le compte de ce qui n’a pas été payé jusqu’ici afin de le réclamer “justement” à ceux qui n’ont pas payé suffisamment!
N’est ce pas là “juste proposition”?
Merci de nous donner votre regard sur la question.

Avec nos meilleures salutations citoyennes

Annick Ferauge pour le Collectif Afrique Action

De : Contact Reynders – Cab AE/BZ < À : annicobe@yahoo.fr Envoyé le : Lundi 4 janvier 2016 16h42 Objet : TR: Nos voeux sincères pour l'Afrique, le Burundi Madame, J’accuse bonne réception de votre message et en prends bonne note. En cette période de fêtes, notre souhait est que le Burundi puisse reprendre le chemin de la paix et de la réconciliation nationale, dans l’intérêt de sa population. Je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes sentiments les plus distingués. Didier REYNDERS. Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères, et européennes, chargé de Beliris et des Institutions culturelles fédérales. Rue des Petits Carmes 15 B - 1000 BRUXELLES T: + 32 (0)2 501 85 91 F: + 32 (0)2 511 63 85 De : annick ferauge Envoyé : samedi 19 décembre 2015 16:34 À : Contact Reynders - Cab AE/BZ Objet : Nos voeux sincères pour l'Afrique, le Burundi Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur Reynders, Monsieur le Ministre, Par la présente et en cette fin d'année, nous avons pour vœu à formuler: • Laisser le Burundi se gérer lui-même comme il le fait depuis des années, de façon réussie. • Ne pas recommencer ce qui s'est passé au Rwanda dans les années 90, c'est à dire s'immiscer dans la politique locale en soutenant les Tutsi et leur reconquête du pouvoir perdu dans les années 1959 grâce, à l'époque, à la révolution sociale, réalisée avec l'aide de Belges démocrates et justes. Le monde est à feu et à sang par ingérences étrangères, ne laissez pas prendre part au rallumage de brasiers au Burundi. La constitution prévoit deux mandats à élire, pour le premier mandat, le Président fut désigné, non élu, il a donc logiquement encore droit à un mandat à élire! Laissez le pouvoir en place et ne laissez pas accréditer les bruits de médias menteurs comme ce fut le cas en 1990 au Rwanda pour justifier des ingérences et les millions de morts qui s'ensuivirent. Nous renvoyons utilement aux ouvrages de Pierre Péan que vous ne pouvez ignorer: "Noires fureurs blancs menteurs" sur le rôle notamment de l'avocat qui reprend hélas du service sur le sujet Burundi, et "Carnages" sur la redistribution des cartes anglo-saxonnes entre autres.... Pierre Péan est juif et franc maçon, il ne s'agit donc, malgré ses dires dans les ouvrages, de parti pris déplacé ou inique. Nous voulons une juste paix mondiale, la période de fin d'année est une période propice à ce type d'expression. Avec le vœu sincère que notre voix soit entendue, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance de nos respectueuses salutations. L'Afrique n'a que trop souffert d'ingérences et influences. Le monde a changé, les Africains et les autres n'ont pas besoin qu'on écrive l'histoire à leur place, laissons les vivre, svp! Bonnes fêtes et bonne fin d'année pour vous et votre famille, paix pour tous partout! Annik Ferauge J'ai travaillé durant 3 ans avec Monsieur Marcel Pochet, ancien Directeur général puis Administrateur général de la Coopération au développement, jusqu'à sa mort à 93 ans, en janvier 2013. Il m'a appelée à son service suite à mes écrits sur les mensonges au sujet du Rwanda dont l'indignation rejoignait la sienne. Voir critique de "N'épargnez pas les enfants", 2009. La carte « blanche » 18/12/2015 dans « Le Soir » Trois députés européens belges interpellent le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, alors que les tensions ne cessent de s’aggraver dans son pays. Lettre ouverte au président du Burundi Cher Monsieur le Président, Ces derniers mois, nous avons été témoins, au Burundi, de violences allant crescendo. En termes musicaux, un crescendo annonce souvent une apothéose. Celle que nous voyons se matérialiser actuellement dans votre pays est loin d’être lyrique. Bien au contraire, c’est la chronique d’un chaos annoncé. Les massacres se poursuivent et prennent une dimension effrayante. Vos citoyens, par dizaines, ont trouvé la mort le week-end dernier lors de nombreuses exécutions arbitraires. Le Burundi a franchi un pas supplémentaire vers son déclin. De plus en plus violentes et de plus en plus ciblées, les confrontations avec l’opposition ont fini en réel bain de sang dans les rues de Bujumbura. N’avons-nous rien appris du Rwanda ? Ne voyons-nous pas les mêmes appels à la haine et la même recherche d’un bouc émissaire ? Vous avez choisi, vous-même, de pérenniser votre exercice du pouvoir à l’encontre de le volonté de votre propre population. Toute la communauté internationale vous observe et réagit, Monsieur le Président. Non, ce n’est pas la Belgique qui en est l’instigateur. L’Ambassadeur américain et l’International Crisis Group ont également condamné explicitement les propos incitant à la haine de votre président du Sénat. Le Haut-commissaire des Droits de l’Homme tirait déjà la sonnette d’alarme en septembre dernier. Le mois suivant, l’Union africaine instaurait des sanctions ciblées. A présent, le Secrétaire général des Nations unies s’adresse à vous et, en particulier, à votre gouvernement, vous exhortant à servir, en premier lieu, les intérêts de votre population. Le Conseil de Sécurité des Nations unies, quant à lui, ne cesse d’appeler au calme et à la reprise du dialogue alors que l’Union Européenne revoit, en ce moment, le soutien accordé à votre pays. Que vous faut-il de plus ? « L’Afrique aux Africains » dites-vous pour balayer d’un revers de la main les positions de la communauté internationale. Contrairement à ce que vous prétendez, nos appels ne sont pas un plaidoyer en faveur du néocolonialisme. L’ensemble de la communauté internationale doit jouer un rôle central. Nous considérons l’Union africaine comme un médiateur actif et constructif. En outre, nous appelons à renforcer la présence des Nations unies sur le terrain. Le bureau local actuel doit devenir le quartier général d’une nouvelle opération de maintien de la paix. Les efforts de votre collègue ougandais, M. Museveni, au nom de la Communauté d’Afrique de l’Est, méritent, à cet égard, tout notre soutien. Enfin, l’Union européenne doit s’engager plus fermement. Les décisions prises par le ministre De Croo peuvent d’ailleurs servir d’exemple : le soutien des forces policières a été suspendu, mais l’aide humanitaire à votre population continue. Nous appelons l’UE à étendre les sanctions individuelles (gels des avoirs et interdiction de visa) prises envers certains responsables des crimes et à renforcer son soutien à la société burundaise. La résolution que nous avons votée le 17 décembre au Parlement européen abonde dans ce sens et propose d’autres mesures afin de sortir au plus vite de cette crise. Vos citoyens sont au cœur de nos préoccupations, mais permettez-nous de douter qu’il en soit de même de votre côté. Source: Forum Democracy &Human Rights (DHR)