Belgique: « On touche le fond, pauvre Roi… », constate la presse flamande
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Le Roi consulte, il a mis en suspens la demande de Paul Magnette voulant être déchargé de sa mission. Pour la presse flamande, la situation n’a pas évolué depuis les élections du 26 mai. Fini le spectacle, il est temps de mettre en avant les intérêts nationaux, estiment les éditorialistes. Quant aux éditorialistes francophones, ils pensent que «tout reste possible, le pire y compris»….

« Le seul avantage de l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays est que nous avons peut-être touché le fond », commente Gazet Van Antwerpen qui répète les scénarios possibles. Soit un arc-en-ciel sans la N-VA, « là où les francophones veulent aller » soit une coalition avec la N-VA « mais la Wallonie préfère mourir dans un fossé que de monter dans un gouvernement avec la N-VA ». Ce qui peut être compréhensible au vu du langage tenu par la N-VA envers les Wallons, concède le journal flamand. Bart De Wever a été impitoyable non seulement envers le PS mais aussi envers l’Open VLD.

« Que doit faire le pauvre Roi maintenant, dans son majestueux palais, héritier d’un pays désespérément divisé ? On dirait le début d’un conte de fées, mais les contes de fées ne parlent jamais de confédéralisme ou de réforme de l’État. Et ils finissent généralement bien », conclut le quotidien.

« Parfum de crise », titre en français dans le texte, Het Belang Van Limburg. « L’échiquier politique est très compliqué ». Pour le quotidien, deux choix se présentent au Roi, soit il prolonge la mission de Paul Magnette et lui demande d’embarquer le CD&V dans une coalition arc-en-ciel, soit il nomme Koen Geens (CD&V), par exemple, et lui demande d’explorer la possibilité d’une coalition avec la N-VA. « Un parfum de crise commence progressivement à prendre le dessus à la rue de la Loi », constate Het Laatste Nieuws. « À ce jour, le pays est au même stade qu’après les élections du 26 mai. Nulle part ». Pour le journal, c’est évident que le Palais doit passer la main à Bart De Wever. Il est demandeur. Et le CD&V aussi.

« On se demande si, en tant que citoyen bienveillant, vous devez encore prendre tout ça au sérieux » s’interroge finalement le quotidien qui analyse que les partis placent leurs intérêts en avant et pas l’intérêt du pays. « Vos sujets sont nourris par un mauvais sentiment. On ne sait pas où l’on va, mais on y va tout droit – NDLR en français. We weten niet waarheen, maar we gaan er recht op af. », conclut l’édito en s’adressant au Roi Philippe.

Het Nieuwsblad commente que « la situation était déjà désespérément compliquée et elle ne s’est pas améliorée ». Pour le quotidien, Paul Magnette en est en partie responsable, lui, qui ne s’est tourné que vers l’Open VLD pour tenter de former un gouvernement arc-en-ciel sans la N-VA.

« De Wever demande à prendre la main, mais il a fait preuve d’aucune diplomatie (…) il est aussi fort possible que le président de la N-VA prouve la faillite de la Belgique (…-), lui, qui demande que l’Open VLD dise enfin ce qu’il veut ». Et le journal de conclure, « on veut la clarté, une vision sincère et pas une mauvaise pièce de théâtre ».

https://www.lesoir.be/265917/article/2019-12-10/coalition-federale-touche-le-fond-pauvre-roi-constate-la-presse-flamande

 

Le Soir