Né le 13 juillet 1959 à Rohero II, Bujumbura, Philippe Innocent MIREREKANO est le fils de MIREREKANO Paul et de SINIREMERA Catherine. Il a évolué dans une fratrie de 10 personnes dont il en restait 8, la veille de sa mort.
De 1966 à 1972, il a fréquenté l’école primaire à la paroisse St Michel, Bujumbura.
En 1972, il a été évacué de l’école secondaire de Giheta, province Gitega, par sa mère la veille du jour que le Gouverneur de Gitega avait prévu pour assassiner l’adolescent Innocent MIREREKANO, parce qu’il était le fils de MIREREKANO Paul, Vice-Président de l’Assemblée Nationale, lui-même assassiné en 1965. Quelques semaines avant, son frère ainé, Jean Baptiste MIREREKANO avait lui aussi été assassiné.
Une fois à Bujumbura, sa mère SINIREMERA organisa l’exil de Innocent et de ses plus grandes sœurs Bernadette MIREREKANO ainsi que Béatrice MIREREKANO vers Bukavu en République Démocratique du Congo chez Jean BIRIHANYUMA, un farouche partisan de l’Honorable MIREREKANO Paul.
La même année, leur mère, SINIREMERA Catherine fit transférer Innocent MIREREKANO, Bernadette MIREREKANO et Béatrice MIREREKANO, vers le Rwanda, sous escorte d’hommes de confiance de Jean BIRIHANYUMA. L’objectif visé était de poursuivre leurs études secondaires au Rwanda.
En 1973, sa plus grande sœur devenue l’ainée effective, feu Géneviève MIREREKANO, fit venir Innocent MIREREKANO, Bernadette MIREREKANO et Béatrice MIREREKANO en Belgique, chez elle à Leuven, puis à Louvain la Neuve. Mme Geneviève et son mari Jacques WAEGENAERE étaient, pour Philippe et toute la fratrie, des parents de substitution. C’est à ce moment-là qu’Innocent MIREREKANO acquit le second prénom de Philippe.
C’est de sa grande sœur feu Géneviève MIREREKANO à Leuven que j’ai, moi-même accompagné Philippe Innocent MIREREKANO à l’inscription dans l’Ecole Secondaire de Jodoigne.
En 1981, le désormais Philippe Innocent MIREREKANO a poursuivi sa formation dans le domaine technique médical.
En 1988, Philippe Innocent MIREREKANO rencontra Idalia Dacosta qui allait devenir son épouse 3 ans plus tard, le 6 avril 1991 et qui partageait sa vie jusqu’à sa mort. De cette union naîtra le 2 mars 1992 Aude et le 9 janvier 1996 Mathieu.
En 1996, Philippe Innocent MIREREKANO rentre au centre hospitalier de Lille où il travaillait jusque jeudi dernier.
Philippe Innocent MIREREKANO était orphelin de père depuis 1965 et de mère depuis 2009. Ces malheurs le poussèrent à acquérir progressivement un esprit de responsabilité envers sa fratrie. Il était d’une gentillesse légendaire que ce soit envers sa famille nucléaire, sa grande famille, ses amis, ses collègues ou tout être humain. C’était un homme très souriant. Il manifestait spontanément son attachement aux membres de sa famille. Il exprimait une tendresse appuyée envers sa femme, ses enfants, ses sœurs, son petit frère, ses nièces et neveux.
Il a surtout développé le sens de la médiation dans sa fratrie. Cette situation de recours à son intégrité par les membres de sa fratrie, en cas de conflit, a amené ceux-ci à l’élire SAMURARWA (terme kirundi qui signifie le Représentant de la Grande famille). De ce fait, il est devenu le médiateur de la grande famille. La cérémonie de remise de la lance de SAMURARWA a eu lieu à Bujumbura le 27 juillet 2013 à l’occasion de la levée de deuil définitif du Premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale de 1965, l’Hon. MIREREKANO Paul. Notons que Philippe Innocent MIREREKANO a mandaté son fils Mathieu MIREREKANO pour récupérer la lance de SAMURARWA car il était empêché par ses activités professionnelles à l’Hôpital de Lille.
Philippe Innocent MIREREKANO nous a quitté ce 7 novembre 2019, soit à 60 ans et quatre mois, après avoir été grand père de Noham BENHABIB MIREREKANO.
Que la terre lui soit légère !
R.I.P. MIREREKANO Philippe ( Photo : Moeris Olivier )
