Corridor central: les procédures au poste frontière de Kobero devraient être améliorées
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L’Agence de facilitation du transport de transit du corridor central a effectué lundi 11 novembre et mardi 12 novembre 2019, une mission d’évaluation de l’état des lieux de la facilitation du commerce sur les infrastructures et les postes frontières de la route du corridor central, depuis Gatumba jusqu’à Kobero. L’état de la route du corridor central est globalement satisfaisant.

Au cours de cette mission, l’observatoire du transport du corridor central a inspecté la route du corridor central qui part du poste frontière de Gatumba dans la province de Bujumbura, passant par Bugarama-Muramvya-Gitega-Karusi-Muyinga-Kobero. Barantandikiye Melchior, chef de mission de l’observatoire du corridor central estime que l’état de la route du corridor central est satisfaisant à part le tronçon Bugarama-Muramvya qui nécessite d’être retapé.

Au poste frontière de Gatuma, il n’y a pas eu de problèmes particuliers à signaler. Le chef de mission de l’observatoire du corridor central félicite le Gouvernement pour la route menant vers Gatumba jusqu’à la frontière avec la RDC qui est en chantier et pour une adduction d’eau en cours sur ce site.

Les usagers de ce poste frontières indiquent qu’ils ont des facilités dans les opérations de dédouanement de leurs marchandises et que les procédures ne dépassent 30 minutes au plus.

Le représentant des transporteurs Eric Ntangaro quant à lui estime que le poste frontière de Gatumba n’est pas suffisamment exploité. « Avec un mouvement de 5 mille personnes par jours qui font le business entre le Burundi et la RDC, il devrait y avoir des camions qui font le transport du Burundi vers la RDC », a-t-il souligné.

Selon Eric Ntangaro, le port de Bujumbura pourrait être un port de transit sur les produits en provenance de la Tanzanie, de Dar es Salam jusqu’à Kigoma, de Kigoma à Bujumbura par le lac et du port de Bujumbura jusqu’en RDC par route si l’axe Gatumba-Kavimvira était retapé des deux côtés. Le Burundi pourrait gagner des frais de transit et l’impôt, a-t-il souligné.

Au poste de Gitega, le chef de poste a signalé le problème de coupure récurrente de connexion internet. Il recommande que les agences en douanes soient installées à proximité du Bureau de l’OBR pour faciliter les formalités.

Au poste frontière de Kobero, la mission du corridor central a remarqué qu’un scanner est fonctionnel et qu’on était en train d’installer un pont bascule, des infrastructures qui contribuent à l’amélioration de la sécurité des marchandises et à assurer la facilitation du transport.

L’observatoire du corridor central a aussi remarqué des problèmes liés notamment à l’embouteillage sur le parking de Kobero et un problème de coupure récurrente de connexion internet ce qui fait que les marchandises ne sont pas dédouanées ou livrées aussi rapidement que souhaité. La mission du corridor central a aussi remarqué un problème de procédures occasionné par la lenteur au niveau des services qui opèrent sur ce poste.

Melchior Barantandikiye a indiqué à ce sujet que l’objectif est de constater ces problèmes avec les parties prenantes et les services qui opèrent sur ce poste et proposer des ébauches de solution sur lesquelles l’observatoire va produire des rapports et travailler pour trouver des solutions.

Pour les transporteurs trouvés sur place, la lenteur observée au niveau des procédures sont à l’origine de l’embouteillage sur le parking de Kobero jusqu’à ce que les véhicules passent plus de 3 jours sur place.

Face aux problèmes de procédures, le chef de délégation de l’observatoire du corridor central recommande aux services qui opèrent sur ce site de collaborer et d’améliorer leurs prestations pour résoudre ces problèmes.

Melchior Barantandikiye estime qu’il faudrait augmenter le nombre d’heures travail sur le poste frontière de Kobero qui accueille en transit toutes les marchandises en provenances de la Tanzanie du moment que dans les autres pays de l’EAC, les services des postes frontières conjoints travaillent 24h par jour pendant toute la semaine.

Pour Melchior Barantandikiye, quand le camion tarde à retourner à Dar es Salam (le temps de rotation), le prix de transport augmente, ce qui se répercute sur le prix des marchandises en fonction du temps que le véhicule passe sur la route.

Pour sa part, le représentant des transporteurs Eric Ntangaro se pose la question de savoir pourquoi le poste frontière de Kobero reste toujours engorgé de véhicules jusqu’à la frontière avec la Tanzanie.

Il trouve qu’il s’’agit d’un problème d’organisation au niveau des officiels de la frontière. Selon lui, les services qui travaillent sur ce poste en l’occurrence l’Office Burundais des Recettes, les services d’immigration, le Bureau Burundais de Normalisation, le service phytosanitaire et le Cotechna devraient travailler en étroite collaboration pour ne pas faire traîner les camions en stationnement sur le parking.

Eric Ntangaro préconise le prolongement des heures de travail jusqu’à 24h par jour pour diminuer le coût du transport.

Le représentant des transporteurs déplore aussi le fait pour les agents tanzaniens sans identification de faire payer le stationnement et le gardiennage d’un véhicule en panne au cours de la route sans papiers justificatifs.

Eric Ntangaro explique que si une goutte d’huile vient à tomber par terre sur le sol tanzanien, le propriétaire du véhicule doit payer la taxe de l’environnement et une amende à l’autorité de régulation des routes. Ilo a promis de faire un plaidoyer auprès de ses pairs tanzaniens pour résorber ce problème.

Il sied de mentionner qu’une telle mission était effectuée en même temps dans les 5 pays du corridor central, à savoir le Burundi, la RDC, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie.

Par NYANDWI Dieudonné