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Avant tout je dois, d’abord, rappeler que l’avion du Président Habyarimana fût abattu le 6 avril 1994 à Kanombe, à l’aide de la MINUAR (Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda). Je dois ajouter que le président burundais Ntaryamira a perdu aussi sa vie dans cette opération bien planifiée par le FPR, aidé par cette mission onusienne.

Ensuite, il faut souligner que bien que beaucoup d’Africains pensent que l’Union africaine (UA) est un organe africain pour les Africains, la réalité est autre. Composée par 54 pays africains, elle a été créée en 2002 à Durban, en Afrique du Sud. « Ses objectifs principaux sont de permettre l’intégration politique et socio-économique du continent, de garantir la paix, la sécurité et la démocratie et d’être la voix de l’Afrique à travers le monde ». Pour répondre à sa mission, elle a besoin d’un financement : 93% de ses projets sont financés par l’Occident! D’où l’importance de comprendre la fragilité de son indépendance face aux intérêts occidentaux sur le continent africain. Pour la crise actuelle du Burundi, il faut dénoncer sa vulnérabilité aux manipulations de l’Union européenne, sous l’influence de Louis Michel et de son fils Charles Michel, respectivement, Député européen et ministre d’État et Premier ministre du royaume de la Belgique.

Même si l’Union africaine n’a pas encore, explicitement, précisé de quelles troupes il faut envoyer au Burundi, il s’agit bel et bien celles de Eastern Africa Standby Force (EASF). Officiellement, cette force est composée par dix membres actifs dont le Burundi, les Comores, le Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan et l’Uganda. Créée à partir du lobbying par le Rwanda, l’Ouganda et l’Éthiopie, ces trois pays n’ont jamais avoué le but principal de la création de cette force qui est l’extension de l’empire Hima-Tutsi, par les interventions dans les pays visés. Il suffit de créer une crise ou une guerre afin d’y intervenir, renverser le pouvoir et placer à la tête du pays un Chef d’État et/ou du gouvernement qui favoriserait l’empire Hima-Tutsi. Deux raisons sont derrière cette mission : l’illusion de la suprématie des Tutsis Hima et le contrôle des richesses des pays de la région, en collaboration avec les États-Unis et autres pays occidentaux qui partageraient le pain avec ces Himas.

Bien que sa mission n’ait pas marché, l’urgence dans la création de Eastern Africa Standby Force provenait de l’échec de M23 dans la guerre en République démocratique du Congo. Officiellement, la présence de cette force serait d’apporter son soutien à la RDC tandis que réellement, elle allait renforcer le M23. Même stratégie de la MINUAR dans la guerre contre le régime hutu du Rwanda d’avant 1994. La MINUAR transportait les armes et les éléments de force rebelle du FPR, de Mulindi (Byumba) au CND (Conseil National de Développement) à Kimihurura (Kigali). Ce sont les mêmes armes et Hommes infiltrés qui ont facilité la prise du pouvoir par Kagame en juillet 1994. Il convient de rappeler que les missiles qui ont été tirés sur l’avion de Habyarimana le 6 avril 1994 font partie de ces armes infiltrées avec la complicité et la collaboration de la MINUAR.

Nul n’ignore que Kagame éprouve des sérieuses difficultés à honorer l’engagement fait à ses patrons protecteurs : l’engagement de tuer Nkurunziza et de renverser le régime hutu au Burundi. Par conséquent, ses patrons ont décidé de prendre l’affaire en main, en utilisant le Eastern Africa Standby Force, sous la couverture de l’Union africaine. Cette dernière a déjà exprimé sa partie prise dans la crise du Burundi : envoyer les troupes étrangères au Burundi. Il ne faut non plus passer sous silence le lobbying intensif des États membres de l’empire Hima-Tutsi au sein de l’Union africaine. L’objectif de ce lobbying étant de renverser le régime hutu burundais et ainsi, annexer le Burundi à leur empire. D’où l’importance d’expliquer le lien entre le Eastern Africa Standby Force et le US AFRICOM.

Avec son siège social basé à Kelley Barracks en Allemagne, US AFRICOM (United States Africa Command, en français, le Commandement des États-Unis pour l’Afrique) est financé par les États-Unis (pentagone, CIA, FBI, etc.). Il est « one of six of the U.S. Defense Department’s geographic combatant commands and is responsible to the Secretary of Defense for military relations with African nations, the African Union, and African regional security organizations » (libre traduction : il est l’’un des six des commandes de combattants géographiques du département de la Défense des ÉtatsUnis et est responsable devant le Secrétaire de la défense pour les relations militaires avec les nations africaines, l’Union africaine et les organisations régionales africaines de sécurité). Parmi ces organisations régionales africaines de sécurité se trouve le Eastern Africa Standby Force. Cette dernière force fonctionne sous le parapluie de US AFRICOM (United States Africa Command). Pour plus d’informations sur US AFRICOM, voir : http://www.mintpressnews.com/211971-2/211971/ et http://www.africom.mil/aboutthe-command) et pour le Eastern Africa Standby Force, voir : http://www.easfcom.org/index.php/en/about-easf/history-and-background.

Vu le cadre de collaboration étroite entre le Eastern Africa Standby Force et son parrain le US AFRICOM qui, cette fois-ci, utilise l’Union africaine comme outil de persuasion contre le Burundi, on comprend très bien que l’urgence s’impose au gouvernement du Burundi de refuser catégoriquement l’envoi des troupes proposé par l’Union africaine.

Mais, pourquoi la Belgique manifeste un intérêt très affiché dans cette crise du Burundi ? Avant de répondre, il m’est utile de rappeler qu’avec la chute due régime MOBUTU, la Belgique a perdu sa banque à ciel ouvert (la République démocratique du Congo). Cette banque est tombée dans les mains des Américains et leurs alliés britanniques et autres qui, à leurs tours parrainent et protègent les opérations de l’empire Tutsi-Hima dirigées par Kagame et Museveni. À la recherche de la reconquête de la République démocratique du Congo. Comme ancienne puissance coloniale du Congo, du Burundi et du Rwanda, la Belgique, aidée par les États-Unis et leurs alliés, travaille pour récupérer sa force de contrôle de la région des Grands Lacs. Ainsi, elle retrouverait son souffle économique en ayant encore un mot à dire sur les ressources naturelles de toute la région.

Que les Burundais et le Burundi ne se fient jamais des décisions de l’Union africaine car elles sont minées (pleines de dangereux pièges). Il convient à souligner que l’Union africaine est complice et travaille sous l’influence des quelques occidentaux Seigneurs de la guerre et leurs bourreaux (Kagame, Museveni et compagnie) qui cherchent à contrôler les richesses naturelles africaines au prix du sang des fils et des filles de l’Afrique!

En fin, je ne terminerais sans, premièrement, féliciter le peuple burundais qui, jusqu’à date garde l’unité. Deuxièmement, je l’encourage à résister à toutes influences extérieures qui porteraient atteinte à la dite unité. Troisièmement, je salue le professionnalisme et le patriotisme des forces militaire et policière du Burundi et je les exhorte à rester fidèles à l’engagement envers leur peuple – le protéger. Quatrièmement et dernièrement, je demanderais aux autorités burundaises de faire preuve de clairvoyance, de rejeter, catégoriquement, l’envoie des troupes étrangères, peu importe leur origine car celles-ci ne feraient que livrer le Burundi et les Burundais aux Seigneurs de la guerre mentionnés.

Bruxelles, le 21/12/2015

Ruth V. Bastelaere