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Ce n’est pas le titre d’un autre numéro de Tintin et Milou, avec ses Dupond (t) et son Tournesol et l’immanquable capitaine Haddock, c’est plutôt une image empruntée à la paléontologie, la science des vestiges. En étudiant l’évolution à partir des restes antiques, quelques fois les chercheurs n’arrivent pas à trouver les spécimen qui représentent une époque entre deux ères. Ils disent alors qu’il y a l’anneau manquant.

Les dernières déclarations de Didier Reynders sur le Burundi parlaient des attaques des terroristes sur les camps militaires de Bujumbura en date du 11 décembre, de la réaction disproportionnée de l’armée, et de l’urgence d’entrer dans le dialogue avec les opposants.

La riposte du gouvernement burundais en sa déclaration 15/12 est cinglante. C’est une leçon magistrale dont le ministre se souviendra pour longtemps. Le gouvernement demande comment le ministre Reynders estime la disproportion de la réaction: ou il connaissait l’armement des terroristes et leur nombre, alors il est complice, ou alors il n’avait qu’à se taire. Pas d’échappatoire ! D’ailleurs le gouvernement lui a montré que la Belgique a déployé elle aussi des moyens disproportionnés (les chars sur les quais !) pour traquer un seul individu (Salah).

La deuxième incohérence de Reynders est le fait de lier deux situations indépendantes: l’attaque des camps militaires et le dialogue politique. Comme si le 13/11 à Paris, le même Reynders avait dit à Hollande: « tu as usé de moyens disproportionnés contre les assaillants du Bataclan, alors va dialoguer avec… Marie Le Pen! » En effet les terroristes de Bujumbura n’ont pas réclamé le dialogue, et le CNARED (opposition radicale) n’a pas revendiqué les attaques des camps militaires: entre les deux réalités, il y a un anneau manquant. Si c’est Reynders qui tient cet anneau, il n’a qu’à compléter le puzzle, pour que le gouvernent sache qui fait quoi et agisse en conséquence. La non revendication des actes de sabotage montre que ce CNARED n’a pas de personnalité; c’est une poupée dans les mains de Kagame et de la Belgique, qui sont les vrais commanditaires des attaques sur Bujumbura. Le CNARED, entité sans base électorale, est sans racine comme les algues flottantes. C’est un mannequin politique que l’Occident veut placer dans la vitrine de Bujumbura, tandis que le patron du magasin sera à Bruxelles, et le vendeur à Kigali. Le peuple ne les laissera pas faire.

Entre temps, vives félicitations à notre gouvernement.

burundiindependent
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