Le rôle des professionnels des médias reste vital dans l’élimination de la lèpre
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Le ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida à travers le programme national intégré lèpre-tuberculose (PNILT) en collaboration avec l’ONG Action Damien a organisé mercredi 23 octobre 2019 un atelier de sensibilisation des journalistes sur la lèpre au centre anti-tuberculeux de Bujumbura en commune Mukaza de la Mairie de Bujumbura.

Le conférencier du jour et point focal de la lèpre au sein du PNILT, le Dr Pancrace Ntibarufata a indiqué que l’objectif de cet atelier est de donner des informations fiables sur la lèpre dans l’optique d’aider la population à avoir accès à une meilleure connaissance de la maladie.

A travers l’exposé, Dr Pancrace Ntibarufata a fait savoir que la lèpre est une des maladies très anciennes décrite 600 avant Jésus-Christ. Il a précisé qu’au Burundi, 60% des nouveaux cas de la lèpre sont dépistés pendant les campagnes de dépistage actif organisées par le PNILT.

Dr Pancrace Ntibarufata a ajouté que ce nombre élevé des nouveaux cas est un signe qui montre que le dépistage tardif entraine un nombre élevé de malades avec des infirmités ayant besoin d’une chirurgie correctrice ou palliative.

Un autre facteur du taux élevé des nouveaux cas évoqués est l’insuffisance en personnel qualifié pour le dépistage et la prise en charge adéquate ainsi que le manque d’information de la population, la stigmatisation des malades etc. Pour cela, Dr Ntibarufata a invité la population à faire le dépistage précoce de la lèpre dès qu’elle voit les premiers symptômes.

Selon , Dr Pancrace Ntibarufata, une réponse plus cohérente à la problématique de la lèpre est intervenue à travers la création du service intégré lèpre-tuberculose par le ministère de la santé publique et ce service a assuré la coordination des actions jusqu’à la mise en place en 1992 du PNILT.

Selon toujours le point focal de la lèpre au sein du PNILT, la stratégie a été basée sur le dépistage renforcé de la lèpre et la chimiothérapie en vue d’atteindre une baisse rapide de la prévalence de la lèpre a -t- précisé.

Concernant la stigmatisation et l’ignorance populaire, le Dr Pancrace Ntibarufata a indiqué la lèpre continue à faire objet de graves erreurs d’appréciation, d’une grande ignorance et de la crainte. De plus, il y a un besoin urgent de présenter les réalités de cette maladie au grand public d’une manière claire afin de réduire les craintes, la stigmatisation et la discrimination qui entourent cette maladie a-t-il poursuivi.

Il a en outre mentionné qu’il est aussi pertinent de fournir des conseils pratiques sur les moyens de minimiser le risque d’en être atteint et de soigner et de réconforter les personnes atteintes. Selon le point focal de la lèpre au sein de la PNILT, le diagnostic, le traitement et la polychimiothérapie de la lèpre sont gratuits.

Ainsi, les médias et les professionnels des médias doivent jouer un rôle vital dans ce dessein d’éducation et de la protection de la vie humaine a-t-il souligné.

Dr Pancras Ntibarufata a signalé qu’un malade de la lèpre présente un ou plusieurs lésions cutanées hypo chroniques ou rougeâtres accompagnées d’un déficit sensoriel marqué et l’atteinte des nerfs périphériques se traduisant par un déficit sensoriel et moteur des mains, des pieds ou de la face.

Et de conclure que le mode de transmission de la lèpre est la voie aérienne, précisant qu’au Burundi, la lutte contre la lèpre a débuté dès 1964 avec l’intervention des amis du Père Damien et cette lutte a été renforcée par la suite à travers la mise en place de léproseries de Nyenkanda et Gitega essentiellement, des structures privées confessionnelles.

Par BIGIRIMANA Raphaël