L’ armée du FPR de Paul Kagame vient de célébrer à sa manière la nuit du 04 au 05 octobre 1990, vingt-neuf ans après son invasion du Rwanda en provenance de l’Ouganda?
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L’ armée du FPR de Paul Kagame vient de célébrer à sa manière la nuit du 04 au 05 octobre 1990, vingt-neuf ans après son invasion du Rwanda en provenance de l’Ouganda.

L’on se souviendra en effet que trois jours après l’invasion du Rwanda le 01 octobre 1990 par des éléments de l’armée régulière de l’Ouganda, quelques infiltrés  avaient mené quelques actions (tirs sporadiques) dans la capitale Kigali la nuit du 04 au 05 octobre 1990 provoquant la panique et les tirs incontrôlés de toutes les unités des FAR se trouvant dans Kigali. Le lendemain soit le 05 octobre de cette année, les forces de sécurité ont procédé à l’arrestation des centaines de personnes soupçonnées d’être des complices de l’ennemi qui attaquait en provenance d’Ouganda (les fameux “Ibyitso”). Sur pression de l’opinion internationale et des ONG pro-FPR, ils furent tous libérés sans jugement quelques jours après cette rafle.

C’est sûrement pour célébrer le 29e anniversaire de cette rafle de Kigali que l’armée du FPR de Paul Kagame vient de simuler une attaque à Kinigi au Nord (ancienne préfecture de Ruhengeri) à l’entrée du parc national des Volcans, sanctuaire des célèbres gorilles des montagnes, pendant la nuit du 04 au 05 octobre 2019. Le lendemain le 05 octobre 2019, la Police rwandaise (et non l’armée comme on était habitué) sortira un communiqué disant que les assaillants avaient tué 14 personnes parmi la population civile. Plus tard, la même police déclarera que les forces de Kagame avaient tué 19 parmi les assaillants et en avaient capturé six.

Curieusement, quelques personnes parmi la population avaient témoigné anonymement et secrètement que les assaillants au nombre d’environ 25 avaient été aperçus en tenue des RDF (l’armée de Kagame) et que le civils morts avaient été tués bien après le repli des assaillants pendant la contre-attaque et le ratissage de la région par l’armée de Kagame la journée du samedi 05 octobre 2019.

Le bilan est certainement beaucoup plus lourd mais la police, qui communique, s’est arrangée pour faire correspondre le nombre de morts et de capturés au nombre estimé des soi-disant assaillants. Comme pour dire qu’il n’y a pas eu de survivants parmi ces assaillants, mais tous “ neutralisés” comme l’avait promis récemment Paul Kagame lui-même devant les membres du Bureau Politique de son parti état le FPR.

En se livrant à un tel simulacre meurtrier, Paul Kagame comme à son habitude, entend interpeller  et lancer des messages tant sur le plan interne que sur le plan régional et international.

Sur le plan interne, il entend:
– Impressionner et terroriser la population de cette région réputée être hostile à la domination tutsi et censée épouser la cause des opposants armés qui se manifesteraient;
– Eliminer du coup les opposants supposés dans cette population et donner un avertissement à ceux d’ailleurs;
– Trouver des faux témoins pour les procès-kangourous en cours dans le pays et qui vont s’auto-accuser d’être des membres des partis non admis ou des groupes armés réels ou inexistants: FDLR, RUD, RNC, FDU, P5, …

Sur le plan régional et international:
– Chantage pour soulever une émotion en se présentant encore comme victime des forces négatives;
– Renforcer les accusations portées contre l’Ouganda et le Burundi;
– Prétexte rêvé pour envahir militairement, et cette fois-ci ouvertement (car il y est déjà), en évoquant le “ droit de poursuite à chaud”;
– Préparer les esprits et l’opinion à accepter la déstabilisation du Burundi en gestation, pour y changer le régime, et qui devrait avoir lieu en 2020.

Face à de telles ambitions, l’armée du FPR de Paul Kagame venue d’Ouganda en 1990, une véritable armée d’occupation du Rwanda, n’a pas d’états d’âme quand il faut massacrer la population d’un pays occupé.

Bruxelles le 07/10/2019
Jean-Charles Murego