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Mr Sinduhije Yahya (Alexis), des fréquentations dangereuses Par Mbonihankuye Polycarpe

Nous venons d’apprendre que Monsieur Sinduhije Yahya (Alexis) a effectué un long séjour au Tchad, du 18 à la fin du mois d’avril 2014. Au cours de ce voyage il aurait négocié et finalisé une série d’accords, sur une base religieuse, de coopération et de collaboration avec les ténors des mouvements Islamistes qui pullulent dans cette région notamment les responsables de la SELEKA, du Boko Haram et du Mujao.

Monsieur Yahya Sinduhije (Alexis) a été interpellé, jeudi 1er mai au matin à l’aéroport de Zaventem à Bruxelles en Belgique alors qu’il provenait de Ndjamena au Tchad. Il est actuellement considéré par Bujumbura comme le responsable de violences avec coups et blessures entre ses militants et la police en mars dernier.

Selon son avocat, Me Bernard Maingain, « Alexis Sinduhije disposait d’un passeport en règle et d’un visa délivré par la France. Il comptait se rendre en France où il a deux enfants séjournant à Toulouse ainsi que leur maman et sa famille. Cependant, pour l’intéressé le séjour principal se déroulerait exclusivement en Italie et aux Pays-Bas (sic).
En date du 11 novembre 2013 un article passé presqu’inaperçu, signé par Kabura Nicodème intitulé « Burundi : cherche un homme intègre », nous apprenait la conversion de Monsieur Sinduhije à la religion Islamique. Il disait ceci : En effet, pendant les années 90 Monsieur Yahya Sinduhije Alexis était enseignant au collège de la COMIBU à Buyenzi. Il avait acquis le nom de Yahya après sa conversion à l’Islam le jour de son baptême.

Suite aux problèmes internes que connaissait la COMIBU, Monsieur Juma Shabani qui était alors Vice-Recteur de l’Université du Burundi, organise une réunion à ce propos au campus Kiriri et à l’issue de la réunion Monsieur Hassan Rukara devait être chassé de ses fonctions. La déclaration pour rendre publique cette décision aux radios sera lue par Monsieur Yahya Sinduhije Alexis homme de confiance de la communauté Islamique du Burundi et directeur du quotidien d’alors « Le Citoyen ». Ceci est vérifiable dans les bonnes archives. Les faits sont là, c’est cette clef qui lui avait permis de faire la jonction avec les Shebabs et le M23 en RDC dont les rapports 2011 – 2012 des Nations Unies s’en étaient fait l’écho. Tout à fait aussi normal que la RPA soutenait le Salafiste Ruvakuki plus par solidarité religieuse que par conviction pour les droits de l’homme et la liberté de la presse. Fin stratège chrétien le jour et musulman la nuit.

La trajectoire trouble de ce politicien dans la sous région n’est plus à démontrer mais à ce jour, personne ne pouvait s’imaginer qu’il voyait plus grand et que l’internalisation africaine radicale et Islamiste de sa cause en était le moteur.
Le danger le plus grand est pour sa patrie le Burundi, et là, des questions de fond se posent. Le Burundi a-t-il les moyens de faire face à cette nouvelle menace ? Quid du service chargé de surveiller ce genre d’actions hostiles venant de l’extérieur, en a-t-il les moyens et/ou les compétences requises ? Quelle en est le niveau de son expertise et de sa capacité à suivre des situations menaçantes pour le pays voire sa vigilance pour ne rien laisser au hasard ? Fait-il tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte malveillant ?

Sans exclure que c’est un métier très difficile et que les situations à appréhender sont quasiment tous complexes, néanmoins nous constatons que Monsieur Sinduhije Yahya alors sous mandat d’arrêt a pu quitter le territoire et traverser autant de pays à sa guise. Cette facilité doit interpeller et recevoir des réponses appropriées dans l’objectif de toujours mieux faire surtout que la documentation extérieure risque d’être sollicitée d’avantage si cette menace arrive à franchir une étape supplémentaire, sans en oublier d’autres….

Personne ne devrait rester indifférent et moins encore la Communauté Internationale face à cette nouvelle menace grave, parce qu’au moment où le Burundi se donne sans compter pour contribuer au maintien de la paix sur le continent africain, d’autres accordent des facilités pour compromettre la sienne.
Mbonihankuye Polycarpe