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Discours de S.E Pierre Nkurunziza Président de la République à l’occasion de la journée nationale de prière

1. Nous commençons par rendre grâce à Dieu tout Puissant qui nous a gardés vivants jusqu’à cet instant, et qui a guidé nos pas jusqu’à cet endroit à la fois de recueillement et d’échanges où, loin de nos activités de tous les jours, nous sommes venus pour diriger nos regards vers notre Créateur dans une plus grande convergence.

2. Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !

3. Par ces paroles de l’Apôtre Paul, je salue l’auguste assemblée que vous constituez, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les participants à cette journée nationale de prière organisée dans notre cher pays, le Burundi.

4. Par la volonté de Dieu Tout Puissant et avec son secours, nous sommes parvenus à nous retrouver pour la deuxième fois en deux années consécutives dans cette belle place, la Détente.

5. Venus de plus d’un continent, de plus de cinq pays, appartenant à plusieurs courants de pensée sociale et philosophique, adeptes de différentes confessions religieuses, des partis politiques, etc.

nous sommes rassemblés autour d’un idéal commun : la prise de conscience de notre appel universel à construire un monde où toute femme, où tout homme apporte sa contribution pour rendre cette terre habitable, dans l’unité. Nos diversités, c’est là notre plus grande richesse.

6. Nous saluons l’initiative des membres de Burundi Prayer Breakfast Fellowship, organisateurs de cette journée, car ils ont su choisir un thème de réflexion cadrant bien avec cette orientation, et qui est d’une éternelle actualité :

« DIVISÉS, NOUS PÉRISSONS ;
UNIS, NOUS VAINCRONS. »

7. Lorsque Saint Paul a écrit sa première lettre aux fidèles de Corinthe, des divisions et des scandales de tous ordres avaient éclaté au sein de la communauté, des dissensions que l’on pourrait désigner sous le terme général de « crise d’identité ».

8. Le message de Saint Paul est donc orienté vers l’exhortation des chrétiens à rester unis sous la souveraineté de Jésus-Christ. C’est Lui qui a dit : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. » Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15,5).

9. Par rapport au contexte actuel, et en nous inspirant du livre du prophète Ezéchiel au chapitre 3 : 18-19, Dieu ne cesse de confier aux hommes la mission d’avertir son peuple pour qu’il se détourne de sa mauvaise voie, aux fins de sauver sa vie.

10. Le prophète devait avertir les individus : il était établi pour cela, et quiconque écoutait sa parole était épargné du jugement. Comme la sentinelle, Ezéchiel était chargé de prévenir du danger qui guette ces concitoyens pour les amener à changer de vue, à changer de vie. Plus que jamais, ce message nous concerne tous ici et maintenant, les Burundais un peu plus que les autres.

11. Au regard de la prolifération des messages divisionnistes répandus à travers les réseaux sociaux et autres moyens d’information et communication, nous constatons avec amertume que le Burundi se situe à l’époque où les prophètes ont crié : « Divisés, vous périssez ; Unis vous vaincrez. » Prenons à notre compte cet avertissement et cette stratégie. Nous voulons vaincre, soyons alors unis.

12. Nous devons prendre conscience du danger qui nous guette et savoir que nous avons le sort commun. Si ton voisin prend une mauvaise voie, ton devoir est de l’avertir pour qu’il se détourne de sa mauvaise décision.

13. Que chacun, dans son rôle et dans son cadre de vie, se sente appelé à aimer et servir la vie de l’autre, la respecter et la promouvoir, spécialement lorsqu’elle est fragile et qu’elle nécessite de l’attention et des soins

14. Sans vision commune de son avenir, un peuple périt. Aussi sommes- Nous convaincus que beaucoup de burundais aspirent à la paix. Cependant, leurs voix restent encore peu audibles, à côté de celles de quelques radicaux qui, pour des motifs inavoués, font obstacle à la paix.

15. Tout chrétien sait que le Christ nous appelle à être unis, mais cette unité peut être mise à mal dans la réalité. En effet, lorsque quelqu’un prêche pour la paix, alors que son voisin milite pour la guerre, le juste milieu ne sera pas facile à trouver pour ouvrir un dialogue. Et Ezéchiel en a eu une expérience.

Quand je dirai au coupable : « Tu vas mourir » (C’est Dieu qui parle), si tu ne l’avertis pas, si tu ne parles pas pour avertir ce coupable et lui demander d’abandonner sa mauvaise conduite pour obtenir la vie sauve, alors, certes, ce coupable mourra à cause de sa faute, mais je te demanderai compte de sa mort.
Si, par contre, tu as averti le coupable et qu’il ne se détourne pas de sa méchanceté ni de sa conduite coupable, il mourra pour sa faute, mais toi, tu seras déchargé de ta responsabilité (Ézéchiel 3.18-19).

16. Ne restons pas prisonniers de notre passé. Dieu nous appelle à avancer, Dieu nous appelle à évoluer. En vue de rompre le cercle des violences qui ont marqué l’histoire de notre pays, nous avons mis en place deux instruments de détection et de projection. Il s’agit de la Commission Vérité et Réconciliation(CVR), ainsi que la Commission Nationale de Dialogue Inter-Burundais (CNDI).

17. Les deux organes ont en commun l’établissement de la vérité, afin que le peuple burundais puisse définitivement se réconcilier avec lui-même. En tant que leaders et chrétiens prenons solennellement l’engagement d’éloigner toute tendance machiavélique et hypocrite, essayons par tous les moyens de briser l’axe du mal. Préparons-nous et prions déjà pour un débat sincère et profond.

18. Nous savons que la pilule peut être dure et amère à avaler, mais l’exemple du prophète Ézéchiel nous réconforte. Celui qui me parlait me dit : Fils d’homme, mange ce qui t’est présenté, avale ce rouleau, puis va parler à la communauté… Je le mangeai donc et, dans ma bouche, il fut doux comme du miel (Ézéchiel 3.3).

19. Puis il ajouta : Fils d’homme, écoute attentivement tout ce que je vais te dire et prends-le bien à cœur. Puis va te rendre auprès de tes compatriotes déportés, et qu’ils t’écoutent ou qu’ils refusent de t’écouter dis-leur : Voici ce que déclare le Seigneur, l’Éternel. Alors l’Esprit me souleva et j’entendis derrière moi une grande clameur : Louée soit la gloire de l’Éternel, du lieu où elle demeure (Ézéchiel 3.10-12).

20. Saisissons cette occasion pour prier en faveur d’un sursaut patriotique. Essayons de comprendre que nous n’avons pas d’autres choix que de servir notre chère Patrie.

21. Permettez-moi pour clôturer mon allocution, de partager avec vous quelques paroles du Psaume 94. Qu’il est doux de recevoir une révélation et de se trouver sous l’action de l’Esprit divin !

« Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre Salut, allons jusqu’à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le ! Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur,… » nous lui demandons de protéger notre unité, notre chère patrie. Comme le stipule l’hymne national : « Cher Burundi, que Dieu qui nous t’as donné te préserve pour nous ! ».

Burundi bwacu, Imana yakuduhaye ikudutungire.

As goes our national Anthem : Oh Dear Burundi, May God Who made you for us take good care of you.

22. En d’autres termes, le Burundi appartient aux Burundais eux-mêmes, c’est un cadeau de Dieu aux Burundais.

Uburundi ni ubw’Abarundi, ni ingabire Imana yahaye Abarundi

The previously stated means that Burundi belongs to Burundians themselves ; it is a gift from God to the people of Burundi.

23. Aucune autre personne n’aimera le Burundi plus que ses propres fils et filles, ainsi que Dieu Tout-puissant qui l’a créé sans consulter personne d’autre.

Nta wundi muntu azoza akunda Uburundi gusumba Abarundi bene bwo, n’Imana mushoboravyose yaburemye, ata numwe igishije inama.

It should be stressed that none will love Burundi more than the people of Burundi and the Almighty God who created Burundi without any form of help or advice whatsoever.

24. Au nom de tous les Burundais, Nous rendons grâce à Dieu Tout-puissant pour nous avoir donné un si beau pays où coulent le lait et le miel. Méditons-y nuit et jour.

Kw’izina ry’Abarundi bose, turashimiye Imana mushoboravyose ko yaduhaye igihugu ciza, gitemba amata n’ubuki, twame tubizirikana ijoro n’umurango.

On behalf of all the people of Burundi, I give thanks to the Almighty God Who gave us a lovely country, a land flowing with milk and honey. We will never take it for granted.

Que Dieu Bénisse le Burundi
Que Dieu vous Bénisse
Je vous remercie.