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Depuis le 26 avril dernier, le Burundi vit une crise de gouvernance et les cadavres humains deviennent comme des déchets ordinaires! Parce que lors des manifestations violentes, l’humanité de bien des victimes a été niée. Des morts du côté de la police, des morts du côté des citoyens opposés à l’insurrection, des morts par grenades, lynchages ou par balles. Tous ces destins brisés et pour des Occidentaux, juste un décompte de morts et le culot de dire que les manifestations étaient pacifiques! Des images de tragédies d’une Afrique barbare et folle. Des quartiers à dominance tutsie qui se soulèvent,brûlent tout et sèment la terreur dans la capitale burundaise. Et tout le pays est présenté comme à feu et à sang. Le robinet de la coopération avec le gouvernement se ferme et de l’autre main, l’Occident distribue des aides et des visas aux fauteurs de troubles.

Le 2 août dernier, le général Adolphe Nshimirimana est assassiné. Un symbole. Comme les Occidentaux les aiment. Deux semaines plus tard, le colonel Jean Bikomagu est éliminé dans un attentat. Un autre symbole. Le chef d’état major survit de justesse à une embuscade. Un symbole et un échec pour les tueurs à gages dont certains auraient déjà atteint quelque refuge en Occident. Tant que les marionnettes obéissent, la protection est assurée.

Un symbole fort vient de sortir avec 4 Burundais, tous d’ethnie hutue, visés par des sanctions de l’Union européenne: gel des avoir inexistants et interdiction de visas qu’ils ne sollicitent pas! Juste des sanctions pour le symbole. Le général Pontien Gaciyubwenge, ancien ministre de la défense, évacué en Belgique après avoir créé un précédent par son comportement ambivalent durant cette crise, refuse de rouler pour les fauteurs de troubles. Il connaît la guerre. Il en a fait et refuse de s’y aventurer de nouveau. La sanction des Occidentaux tombe: l’humiliation publique devant un bureau d’enregistrement des demandeurs d’asile! Verra-t-on l’ancien ambassadeur Félix Ndayisenga ou l’ancien vice président de la cour constitutionnelle subir le même sort? Non, puisque ce sont des réfugiés privilégiés! Gaciyubwenge paye pour sa volte face. Il a été évacué pour retourner les armes contre Nkurunziza. Cadeau d’Occidentaux comme des tonneaux des Danaides?

rose_20hakizimana-200x140.jpgRose Hakizimana
Madame Rose Hakizimana était connue des auditeurs de l’émission Kabizi à la RPA. Elle se trouverait actuellement au Canada et appelle à chasser les Hutus du pouvoir au Burundi. Elle ne veut plus de la démocratie et des élections. Car elles sont synonymes de victoire de quelque candidat hutu! Un autre symbole avec la relance des rumeurs et de la propagande de la RPA depuis le Rwanda ou la RDC. Et le 3 octobre 2015 à Amsterdam, un symbole: Rwanda Day où on parle d’envahir le Burundi pour aiguiser l’appétit belliqueux de Paul Kagame. Au même endroit, des Rwandais qui se regardent comme des chiens de faïence et n’en viennent pas aux mains parce que le dispositif de sécurité de la police néerlandaise ne le permet pas. D’un côté des Rwandais qui scandent “Kagame, assassin! Kagame criminel! Kagame, génocidaire!” Et de l’autre, des courtisans burundais et rwandais qui chantent:”Kagame, notre héros! Kagame pour un troisième mandat!”

Le mandat de trop pour Kagame? Non! C’est un symbole qu’il faut épargner. Il peut réviser la constitution, traquer et assassiner ses opposants, garder Victoire Ingabire derrière les barreaux, envahir l’Est de la RDC, déstabiliser le Burundi! C’est un symbole! Mais Pierre Nkurunziza,un paria et pourquoi? Parce qu’il a refusé le contrat d’occupation par les Occidentaux des gisements de nickel! Parce qu’il a décliné l’offre de brader les hydrocarbures du lac Tanganyika! Parce qu’il a refusé le projet de réinstallation forcée de plus de cent mille personnes de Bujumbura rural et de Bubanza pour permettre l’exploitation des terres rares et de l’uranium! Le jeu des symboles est bien entendu passager. Car ce qui se passe en Syrie peut trouver un bon théâtre des opérations au Burundi! Des images d’hécatombes et de massacres qui seront alors interprétées par les experts occidentaux comme un conflit ethnique. RPA et Inzamba, des canaux déjà installés pour faire de l’intox et encourager les kamikazes au Burundi!

Tant que ce sont des nègres qui périssent! Enfin, le monde et les Burundais découvrent que les Occidentaux réussissent à réveiller les vieux démons de l’intolérance ethnique pour mieux conquérir le pays! Pour congédier ces démons et ce mauvais sort national, le dialogue franc et l’abandon des prétextes: le mandat de Nkurunziza est légal mais un autre cap de gouvernance et de gestion plus pragmatique des défis comme l’emploi, la lutte contre la corruption, l’ouverture de l’espace démocratique s’impose. Pour sortir de l’ornière et du cercle vicieux des ghettos ethniques et des folies de tous genres.

Editeurs B-24